Les chroniques de Corum et Elric de Melniboné de Michael Moorcock / by Herwann Perrin

Histoire d’une découverte qui en a amenée pleins d’autres…

Appréciant les bandes dessinées que j’aime à manipuler mais également de les feuilleter numériquement sur une tablette adéquate je suis abonné depuis maintenant depuis quelques années à Iznéo une plateforme ou l’on peut s’abonner et/ou acheter des bandes dessinées ce qui m’arrive régulièrement

En me baladant dans les livres offerts, je suis tombé par le plus grand des hasards sur Les chroniques de Corum, le Chevalier des Épées de Mike Baron et Mike Mignola inspiré de Michael Moorcock dont je n’avais pas entendu parlé, honte à moi, jusqu’à ce jour.

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Me voilà plongé dans cette bande dessinée qui ma foi sous ces airs vieillots (elle date de 1987) interpelle et intrigue à plus d’un titre par les univers qui y sont dépeints. On se retrouve dans un temps immémorial avec les Vadhnaghs et les Nhadraghs (ne vous inquiétez pas vous n’arriverez pas à les prononcer…) côtoient dans leurs forteresses impénétrables jusqu’alors loin les Hommes (Mabdens). Nos ancêtres se sont réveillés de leur torpeur de leur esclavage et affrontent les “dieux” d’alors. Le prince Corum devient l’un des derniers Vadhnaghs et va essayer de se dresser contre cette fin quelque peu inéluctable qui se dessine. Glandyth-A-krae devenant son ennemi mortel.


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Il devient l’archétype du chevalier éternel, la sorcellerie s’invite chez lui avec Rhalina qui ira jusqu’à convoquer les morts pour le sauver et Corum devra partir sauver son amour. Il rencontrera Shool-an-jyvan sorcier-dieu qui lui expliquera ce qu’il attend de lui et s’il connaît le chevalier des épées qui règne sur les 5 plans. Le voilà partit dans une quête et il héritera pour être à nouveau complet et parvenir à ses fins à certains pouvoir à travers la main diabolique de Knvll et l’oeil de Rhynn. 

On le retrouve alors croisant le chemin du dieu écumant, le duc Arioch seigneur de l’enfer, chevalier des épées se rebellant et devenant comme l’indique Alex Racunica “le Champion Eternel, l’agent de l’équilibre et de la balance cosmique dans un monde déchiré entre l’ordre et le Chaos et menacé de destruction”.

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Le deuxième tome peut commencer avec la reine des épées et la rencontre si fortuite mais si entrainante qu’est celle de Jhary-A-Conel qui a bien des noms, qui est parfois un héros mais bien plus souvent le compagnon d’un héros, en l'occurrence il suivra Corum dans ses aventures avec son fidèle compagnon le chat ailé Moustache et on découvrira les arcanes secrètes qui mêlent les plans et les héros qui se retrouvent sous diverses apparences avec Hawkmoon, Elric dont je reparlerai bien assez tôt et Erekosé

Il devra se dépasser, traverser le lac des voix, traverser la plaine de sang, rencontré le roi Noreg dan pour aller jusqu’à la pyramide, se battre avec le Ghanh et se heurter de plein fouet à la horde du chaos et finalement affronter la reine Xiombarg. les basculement entre les plans pour sauver les derniers Vadhnaghs retrouvés et susciter la venue de la balance cosmique et son châtiment ... 

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Dans le Roi des épées, on rencontre par la bande Ykroon (ancien humain devenu démon et on en reparlera bientôt...) et son maître Mabelode, la fin des temps ou plutôt l’espace ou le temps se confond et où les mimétismes se réconcilier. L’appel des Trois qui fera venir Elric de Melniboné et où l’on retrouvera Erekosé. La rencontre finale avec Kwill dans l’éternelle Tanelorn qui marquera le début de la fin du cycle…

Bon vous l’aurez compris une bande dessinée aux nombreuses ramifications et plus encore si l’on poursuit. En effet, après cette lecture enivrante quelques recherches mon amené sur l’article de Philippe Paygnard sur Le Belial Editions et me voilà alors plongé dans un passé inconnu qui m’incite à me replonger dans la longue liste des écrits qui gravitent autour de Corum avec notamment Elric de Melniboné et les aventures de l’empereur albinos, d’Yyrkoon son cousin qui convoite le trône de rubis et de Cymoril sa soeur et amante d’Elric.

Dans cette perspective je me suis lancé à coeur vaillant et battant dans la version anglaise de Pacific Comics par Roy Thomas, Craig Russel et Michael T. Gilbert. Ensuite j’ai pu enchaîner avec les différents épisodes proposés par First Comics par Roy Thomas, Michael T. Gilbert et George Freeman pour enfin arriver à la version plus contemporaine et récente qui est paru chez Gléant récemment (depuis 2013) avec aux commandes Julien Blondel, Didier Poli, Robin Recht et Jean Bastide. 

Cette dernière version donne avec les 3 premiers tomes (le 4ème est à paraître en 2021…) une lumière tout à fait renouvelée et saisissante de cette histoire millénaire ce qui d’ailleurs semble partagé par de nombreux auteurs de bandes dessinées et comics qui ont lu les différentes séries. Michael Moorcock lui-même reprenant l’historique des différentes publications dans l’avant propos du trône de Rubis et qui indique : “Cette adaptation d’Elric est peut-être la première à pleinement saisir la notion d’absolue décadence que j’ai cherché à dépeindre dans mes livres”.


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Le trône de Rubis est un petit bijou qui comme vous pourrez le voir nous emmènes sur la mythique iles des dragons où l’on découvre, redécouvre Elric de Melniboné dans un cadre grandiose, le trône de Rubis étincelle, sa santé fragile le rend dépendant des drogues et devant la traîtrise de Yyrkoon il est mis en défaut et il faudra que le pacte millénaire que sa famille à nouée par le passée réveille Straasha pour qu’il survive er revienne. les errances de son cousin et la disparition de celle qu’il aime fera entrer en scène Arioch 

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L’ensemble des planches sont sublimes, un travail d’orfèvre où le grandiose, l’immensité et la décadence se mêlent; on peut penser par moment à des décors hérités de Lovecraft et de ses mondes presques irréels, hallucinés. Le travail réalisé tant sur l’architecture que sur les personnages, le mouvement dans les planches est d’une beauté rare.

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Avec Stormbringer c’est un autre chapitre d’Elric qui s’ouvre et pas des moindres. la quête d’une des filles noires d’Arioch passe par une alliance de sang tout d’abord. s’ensuit alors la course aérienne au travers des jeunes royaume pour retrouver le cousin maudit et Cymoril. les vieilles alliances sont là et Grome n’en a que faire…. C’est dans les ruines de l’antique Dhoz-Kam qui a des allures de tour maudite que la mort fera son apparition et le combat immémorial entre Stormbringer et Mournblade des épées avides d’âmes et le départ.

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Avec Le loup blanc c’est une sorte de retour qui s’annonce. C’est également la rencontre avec Saxif d’aan et son île hors du temps, son exil par amour qui n’est pas sans rappeler celui d’Elric lui même…

Une saga qui n’est pas terminée et que l’on veut découvrir à tout prix….

En 2017, Neil Gaiman indique dans l’avant propos “ j’ai internalisé les livres : ils sont devenus une part de moi-même, à un niveau très intime. Parfois, quand on me demande d’évoquer mes influences, j’oublie de parler de Michael Moorcock, parce que le travail de Mike, englouti, lu, relu et absorbé alors que j’étais encore en train de me former, est moins une influence sur ce que je suis et la façon dont je pense que la fondation même de tout cela” 

Pour terminer, il me reste à attendre 2021 et en attendant à me plonger peut être dans les écrits de Druillet et la vieille version chez Helix DC comics de Michael Moorcock’s multiverse pour me perdre joyeusement encore un peu plus...