Paprika de Satoshi Kon / by herwannperrin



Entre rêve et réalité, la vie se dilue au fil du temps ou est-ce l'inverse peut être ? Allez savoir, ce film qui a de bonnes idées ne survit pas au traitement qui lui est infligé. La confusion des sens est une donnée, une denrée qu'il faut manipuler avec précaution sous peine de perdre le contrôle et le spectateur et tous ceux qui l'entourent à jamais dans les fils de la toile qui s'est nouée.
Avec le DC mini, c'est l'entrée de la technologie dans le seul confins encore peu exploré (on se souviendra quand même le superbe film de 1991 de Wim Wenders Until the end of the world sur cette problématique d'ailleurs remarquablement traitée avec Jeanne Moreau aveugle et son fils William Hurt et sa camera permettant de lire les rêves et la folie qui s'en suit aux confins du monde).

Terrible idée qu'elle tombe dans de bonnes ou de mauvaises mains d'ailleurs. Le dernier refuge de notre âme, de nos pulsions et de nos désirs se dévoilant ainsi au yeux de tous. Pour soigner et découvrir l'ême humaine, remontons le temps et décryptons ce que nous sommes réellement, envers totalitaire d'une société en construction, le gardien des rêves est là qui plâne de son ombre noire sur nos destins, la quête de grandeur peut également le faire sombrer du côté obscur car cette porte ouverte sur notre subconscient c'est également une porte sur la réalité de la vie. Tout s'interprête et se mêle ainsi, la fiction devient réalité et la réalité sombre dans la fiction, plus de limites à l'univers des rêves dans lequel tout est permis, plus d'échappatoire pour l'esprit qui se démultiplie et qui absorbe l'énergie de ce monde dans lequel il n'est pas.

L'inconscient est à manipuler avec la plus grande précaution, revivre et soigner par les rêves est une arme à double tranchant surtout quand d'autres la convoite pour des raisons personnelles et de pouvoir. C'est alors que Paprika, alias le docteur Atsuko Chilba décide de partir à la quête des DC Mini qui ont été dérobés, l'aventure commence...

Je suis malheureusement assez d'accord avec l'analyse faite par Thomas Sotinel dans Le Monde du 6 décembre lorsqu'il indique : "On aimerait dire que Paprika permettra à Satoshi Kon d'acquérir la renommée qui devrait être la sienne, bien au-delà des cercles d'amateurs d'animation japonaise. Mais la complexité du récit, son observance stricte de certains codes de la science-fiction et de l'anime obligent les non-initiés à une vigoureuse gymnastique". Par contre Olivier Paquet (découvert à travers l'article de Le pendu) a vraiment bien apprécié alors avis aux amateurs...

On précisera quand même pour les non initiés que Satoshi Kon est l'auteur du sublime et très dérangeant manga Perfect Bluequ'il faut impérativement avoir vu ne fusse qu'une fois... et Millenium Actress entre autres

Le site de Paprika et puis il y a la musique de Susumu Hirasawa avec quelques thèmes sympa que vous pouvez écouter sur son site .

Ecouter : "The girl in Byakkoya - White Tiger Field"