Ambroise Tézenas à la galerie Chambre avec vues / by herwannperrin

Jeune photographe indépendant, nous avons le même âge mais il a déjà édité un livre chez Actes Sud, snif snif... Enfin tant mieux pour nos yeux, ce sont de belles oeuvres les livres chez Actes Sud. C'est toujours un plaisir d'aller flâner dans le 14ème arrondissement de Paris et de s'aventurer dans le monde de Chambre avec vues, vous entrez un peu comme chez vous, retrouvez quelques très beaux tirages des expositions précédentes ou d'autres photographes inconnus ou connus; cette fois ci, la photoPlug 01 de Vanessa Franklin m'a bien plu à vrai dire parmi celles accrochés pour notre bon plaisir, une plastique tout à fait exceptionnelle

Enfin revenons à ce très cher Ambroise qui va nous donner à voir un véritable monde que je n'ai pas encore eu l'occasion de visiter, Pékin et son théâtre du peuple entre autres avec quelques photos d'ailleurs d'ici et deChicago comme cette très belle photo qui trône depuis quelques temps là-bas et qui m'a toujours attiré tel un aimant dans la nuit. C'est plus une histoire d'ambiance de brume qui pèse de sentiment qu'il va arriver quelque chose de cette attente du silence qui va craquer.

Il aime la nuit et ses éclairages, la finesse de la photo et du temps de pose, ces lumières endiablées qui surgissent (Desert Hutongs, Beijink, 2004) et puis ces situations de genre qui devant son objectif deviennent un petit monde, une petite sublimation du regard et l'abolition du temps et ces milles et uns détails qui permettent d'éclairer les nuits d'ici et d'ailleurs; il nous raconte une histoire,d es histoires de nuit, de lieux. Pour lui, "Le jour est brutal et bruyant
Je ressens cette nécessité de fuir un peu les gens, me retrouver seul, marcher. La solitude aide à photographier. Se donner des règles, une chambre, un objectif et un trépied comme bâton. Je ne suis pas spécialement attaché à l’objet, mais la chambre grand format offre une mise en condition. Il me met dans un état de quête, et non pas dans une flânerie passive. J’ai besoin de me mettre dans cet état de concentration".

On est proche de l'univers cinématographique et d'une esthétique travaillé, "Trahir le réel, approcher parfois la fiction, une fiction de metteur en scène, tout en cherchant à rester cohérent avec soi-même. La ville moderne se présente à moi comme à un décor de théâtre. Un décor dont les projecteurs sont restés allumés. Il y a une certaine euphorie à arpenter ces décors dans le silence de la nuit. Le temps semble figé. La lumière est placée, plus de nuages, ni de rayons de soleil. Je redécouvre le vent dont il faut se protéger. Je vis le silence de la ville".

Allez faire un tour sur le site très réussi d'Ambroise Tézenas, vous y retrouvez quelques unes des photographies de l'exposition mais aussi pas mal d'autres découvertes à vous ravir les yeux telles que "Death Valley 2005" l'homme face à l'absolu, face à lui-même, "Xidan Beijing 2004" et cet arrêt simultané du temps et puis j'aime beaucoup également "Hotel room Beijing 2003" présente dans l'exposition, toujours cette sensation de palper ce qui se cache derrière la prise de vue....

Retrouvez les photographies de l'exposition sur la Revue

Et puis surtout, allez voir les tirages à la Galerie Chambres avec vues, c'est toujours la confrontation au réel qui donne le plus de satisfaction

56 bis rue des Plantes 75014 Paris
Entrée par la petite porte, 1 rue Louis Morard

Tél : 01 40 52 53 00