Le pressentiment de Jean-Pierre Darroussin / by herwannperrin

 
 
Le pressentiment de quoi d'abord ? de la vie, de la mort de sa condition, des autres... de son destin et de sa préparation à la vie qui vous est donné de vivre... c'est un peu de tout ça dont il est question pour Charles Bénesteau, alias Jean-Pierre Daroussin qui tant à travers l'oeil de la caméra que devant cet oeil mouvant nous promènes dans un Paris inconnu, presque irréel où le quartier de République est vu comme un bouge sans nom pour certains, alors que pour lui, c'est un départ nouveau, un de ces hommes qui commenecent à découvrir où est la vraie vie quand il en est encore temps alors que la plupart ne se réveillent pas.
C'est peut être ça le pressentiment, passer à côté de beaucoup de choses sans pour autant le savoir, n'est-ce pas horrible cela, et qui plus est encore, sans en avoir la moindre conscience, des routes de vies sont parfois déjà entièrement tracées et la prédisposition, les sentiments et les désirs petit à petit gommés pour le bien supérieur de je ne sais quoi. Bon c'est vrai aussi, qu'il est plus simple de faire ce constat en étant avocat au barreau de paris qu'en vivant du Smic dans un quartier de la banlieue de Paris... la consience de sa condition là-bas si elle existe et elle existe, bien évidemment, est difficilement modifiable...
 
Alors voilà notre nouvel homme de 47 ans... qui découvre la vie qui se déroule devant lui, il se prendra d'affection pour une petite fille dont le père a frappé sa femme qui reste dans le comas. Avec la vie d'immeuble va la vie des comères qui prennent le relai et essayent de décripter cet homme, sans succès... il est dans un autre monde, il plane...
 
Alors, certes, un film intéressant mais loin d'être exceptionnel, Charles Bénesteau, malgré son changement de cap reste quand même rivé à son monde d'une manière ou d'une autre. Enfin, pour un premier film, Darroussin s'en tire largement mais il manque un je ne sais quoi entre tous ces maillons; Darroussin est trop éloigné et même si la proximité des dialogues ressere le film, cela ne suffit pas à convaincre entièrement et l'argent n'est pas la seule solution; belle scène dans le petit bistro avec projection d'un futur possible, néfaste mais libéré, peut être simplement se défaire de ces derniers oripeaux pour pouvoir errer tranquillement dans la ville et terminer son bouquin...