Mutations 1 à la Maison Européenne de la Photographie / by herwannperrin

Intéressant , très intéressant cette exposition collective de photographes contemporains :AES+F, Nina Dick, Eva Frapiccini, Beate Gütschow, Elisabeth et Carine Krecké, Marek Kvetan, Philippe Ramette.


Philippe Ramette, découvert il y a peu à la Galerie Xippas ne cesse de m'étonner et de surprendre avec ces photos irrationnelles, ces prises de vues et ces mécanismes qui nous font nous interroger en profondeur avec notre relations aux images et surtout à l'espace dans lequel elles sont produites. En apesanteur avec cette subtilité et cette décontraction qui lui colle au corps. je ne peux que vous inviter à aller voir quelques autres tirages de ce parcours tout en finesse et en regard décalé, il est de ces photographes qui instantanément existe par delà leur photo...

Ensuite, voici une découvrte, les photos en apparence toute pleine de simplicité et de beauté de Beate Gütschow, il s'avère en lisant, seule porte permettant de découvrir cet état,  que les photographies présentées n'existent pas, tout bonnement, elles sont un assemblage de différentes photographies qui font d'elles des payasages complètement virtuels dans lequel on se plonge tel dans une seule scène de vie, certes un arbre peut sembler un peu étrange ici ou là mais de là à le dépacer dans un autre espace-temps, il y a de la marge. Alors avec un travail minutieux et d'une précision extrême, un rendu sublime on vogue dans un monde inconnu aux frontières irréelles tracées de toutes pièces, une très bel ensemble à envisager autrement : "Les personnages insérés dans le paysage LS.7 sont assis au premier plan et nous tournent le dos à la manière des peintures romantiques de Caspar Friedrich : ils servent de relais entre notre propre regard et la ligne d'horizon. La fusion n'est plus celle, romantique, du sujet dans un paysage mais celle, artificielle, d'une nature imparfaite fragmentée et recomposée par ordinateur".

Pour Carine et Elizabeth Krecké, on se retrouve aussi dans un monde étrange fabriqué à partrir d'images de films retravaillés au dessin, puis recompsoé progressivement, l'ère du numérique est bien là, elle permet un travail autre, une sensation et des contours hérités d'un autre art, une juxtaposition des genres avec des visages qui sentent l'irréel, l'invention tout en restant dans la frange du possible: "Le flou et les regards fuyants situent les visages entre présence et absence."


A côté d'elle, un lieu de mémoire de souvenirs ou de recueillement pour les italiens, des photographies dénudés des emplacements où les brigades rougesont opéré pendant les années de plomb, une italie qui revient sur un passé douloureux comme quelques derniers films ont pu un peu nous éclairer sur cette période qui reste encore douloureuse dans les esprits et couvert du secret. Retour donc sur ces lieux de mort et explication, un commencement de travail de mémoire pour Eva Frapiccini. "Le "mur de plomb" se dresse dès que l'histoire commune rencontre les peurs individuelles et le tabou".

Et puis vous pouvez ausi découvrir les quelques autres photographes exposés...

Toujours agréable cette belle Maison de la Photographie, d'autant plus qu'on est près de saint paul, une eptite gourmandise ensuite est largement méritée...