Lucia di Lammermoor à l'Opera bastille / by herwannperrin

 
 
Il y a des moments où le sublime est partout dans les airs, dans le ciel et sur la scène qui se décompose et se recompose au gré des acteurs, comédiens, soprano...qui évoluent devant nos yeux ébahis dans une virevolte incessante et belle.
C'est un de ces instants qui a eu lieu à l'Opéra bastille avec Lucia di Lammermoor de Gaetano Donizetti. Opéra italien en 3 actes, romantique à souhait, je crois que des derniers opéas vus, c'est un des plus beaux, la langue italienne, la chaleur du chant et des sentiments qui irrigue ces instants touchent au plus profond, c'est plein de frissons que vous regardez se dérouler cette tragédie sans nom et vous êtes avec Lucia qui au nom de l'Amour se laissera mourir, espérant en cela retrouver une liberté qu'un frère (Arturo) cruel lui a ravie. Edgardo, son amour, parti a la guerre n'est autre que l'Ennemi juré de son frère et réciproquement, il revient le jour des noces après que Lucia ait finalement consenti à épouser celui qu'elle n'aime pas par dépit mais par bonté d'âme, pour sauver son frère...
 
Elle ne s'en remettra pas et la mort déjà plane sur son être, la folie est là aux portes qui frappe le glas. Perdue, laissée seule avec son mari elle le tuera et son esprit ne s'en remettra pas, cette scène est un de ces moments où la tragédie atteint son paroxysme et où nous ne pouvons que boire et entendre sa complainte perdue. L'intérprétation de Lucia par Natalie Dessay en soprano est d'une beauté tragique qui se ressent au plus profond; la journaliste du Monde indique : "l'art de Natalie Dessay a fait basculer le spectacle dans une autre dimension, rarement incarnée, celle où l'oeuvre se confond avec la vie". Elle est suivis de près par Edgardo, son amant, Amour éternel avec Matthew Polenzani en ténor.
 
Cela m'a rappellé de vieux souvenirs avec notamment Saint Augustin d'un côté et sa cité de Dieu :"Deux amours ont bâtit deux cités: l'amour de soi jusqu'au mépris de Dieu, la cité terrestre; l'amour de Dieu jusqu'au mépris de soi, la cité de Dieu" et toujours cette même citation de Theilard de Chardin tirée de Terre et Ciel de Théodore Monod: "il semblait jadis, n'y avoir que deux attitudes géométriquement possibles pour l'homme : aimer le Ciel ou aimer la Terre. Voici que dans l'espace nouveau, une troisième voie se découvre : aller au Ciel à travers la Terre

 

L'émotion vraie et intense est là dans l'air, presque palpable.
 
Un peu plus d'informations avec le livret de l'Opéra bastille et la version anglaise de Lucia di Lammermoor sur Wikipedia 
 
Vous l'aurez compris, il faut absolument aller voir cet opéra, c'est jusqu'au 18 octobre prochain...