Bruce Davidson à la fondation Henri cartier-Bresson / by herwannperrin


C'est agréable la découverte et le talent, se promener au hasard des rues et se retrouver dans l'impasse, rentrer, montez un premier étage et voir, se souvenir que ce n'est qu'en 1965 par le Voting Rights Act du 6 août 1965 que les noirs ont eu le droit de vote aux États-Unis sous le président Johnson. 1965.... à peine plus de 40 ans.... à l'échelle de l'homme c'est quand même assez ridicule alors cela mérite de revenir un peu sur cet épisode qui a commencé en 1876 avec les loisJim Crow : " Soon after the failure of Reconstruction, southern states found other means besides those enumerated in the Fifteenth Amendment to deny the vote to blacks, through violence, intimidation, via Jim Crow laws that included literacy tests, poll taxes, and also grandfather clauses that permitted otherwise disqualified voters whose grandfathers voted (thus allowing some white illiterates to vote), all with the aim and effect of re-imposing racially motivated restrictions on the voting process that prevented blacks from having political and economic power".

Le début du retournement se situe en 1955 avec l'affaire Rosa Parks qui "refusa de céder sa place à un passager blanc dans un bus. Arrêtée par la police, elle se vit infliger une amende de 10 dollars (plus 4 dollars de frais de justice) le 5 décembre; elle fit appel de ce jugement. Un jeune pasteur noir inconnu de 26 ans, Martin Luther King, avec le concours de Ralph Abernathy, lança alors une campagne de protestation et de boycott contre la compagnie de bus qui dura 381 jours. Le 13 novembre 1956, la Cour suprême cassa les lois ségrégationnistes dans les bus, les déclarant anticonstitutionnelles".

Suivra le discours de Martin Luther King du 28 août 1963 "I have a dream" : "   
"I say to you today, my friends, so even though we face the difficulties of today and tomorrow, I still have a dream. It is a dream deeply rooted in the American dream.
I have a dream that one day this nation will rise up and live out the true meaning of its creed: “We hold these truths to be self-evident: that all men are created equal.”
I have a dream that one day on the red hills of Georgia the sons of former slaves and the sons of former slave owners will be able to sit down together at a table of brotherhood.
I have a dream that one day even the state of Mississippi, a desert state, sweltering with the heat of injustice and oppression, will be transformed into an oasis of freedom and justice.
I have a dream that my four little children will one day live in a nation where they will not be judged by the color of their skin but by the content of their character. I have a dream today !!
I have a dream that one day, right here in Alabama, little black boys and black girls, will be able to join hands with little white boys and white girls, as sisters and brothers. This is our hope. This is the faith that I go back to the South with".

A cet égard, on écoutera toujours avec un grand plaisir le titre MLK de l'album The Unforgettable Fire de U2, moment particulièrement beau et sensible...

Aussi pour revenir à ce cher Bruce Davidson, la photographie que je préfère dans l'exposition "Time of change" est celle ci, prise en 1962, aboutissement en quelque sorte de cette lutte pour l'égalité des droits. Simple et si pleine et chargée de sens que cette égalité de situation entre deux personnes de chair et de sang...

Ensuite c'est vrai que les autres photographies montrent ou mettent en exergue ce sentiment d'exclusion et de ségrégation de communauté et d'une vie qui se construit; entre 1961 et 1965, parcours d'un homme qui a accompagné ce mouvement de lutte pour l'égalité des droits civiques aux États-Unis,

Retrouvez Time of change en ligne, cela vous permettra d'y aller autrement si vous n'êtes pas à Paris

Ensuite on part pour la 100ème rue, le Harlem espagnol de New York entre 1966 et 1968, quartier ou la pauvreté est suintante de tous côtés; sur les murs défraîchis, sur les lits défaits et dans les regards et la lumière, les escaliers de fer et les enfants. l'utilisation du Noir et blanc renforçant d'autant ce sentiment depauvreté et de laissez pour compte mais on voit également transparaître dans ces visages le calme et si pas une vie heureuse, un scintillement dans le regard, dans les attitudes...

Étonnamment, on a pas le sentiment de tristesse qui transparaît, c'est plutôt même le contraire qui se faufile dans les photographies dont une des plus emblématiques est celle de cette enfant à al borne d'eau dans un décor sordide, la vie est là et le sourire et les petits riens permettent de voir la vie différemment... Une autre époque pas si lointaine finalement et qui c'est certain existe encore autrement ailleurs ou dans d'autres quartiers...plus proche de nous où le ressentiment est là et que nous ne voulons pas toujours comprendre, appréhender... Allez faire un tour là-bas cela vaut franchement le détour, cela fais partie de cette mémoire collective que nous construisons, de ces luttes pour les droits et pour une vie meilleure pour tout un chacun qui doit être au coeur des politiques...

Retrouvez 100ème rue en ligne également...

Lisez l'entretien réalisé avec Bruce Davidson par Hélène Simon du journal le Monde le17 janvier dernier, bonne lecture....   
       
Lunettes Rouges y était également, pour le vernissage sans doute... et surtout pour le plaisir des yeux, de la découverte et du partage des sensations...

Fondation Henri Cartier-Bresson
2, Impasse Lebouis - 75014 Paris
Tél : 01 56 80 27 00