Rétrospective Friedlander au Jeu de Paume / by herwannperrin

Me voici en partance pour le jeu de Paume tant qu'il est possible d'en profiter un peu avant que le journée ne s'enchaîne et que l'on ne puisse y rentrer, Friendlander, je me suis dis, cela va être terrible... Eh bien figurez-vous que non, pas si terribe que ça, du moins de mon point de vue bien entendu... cela va sans dire...Enfin pas complètement non plus, ce serait idiot voire impossible de ne pas apprécier certains choses mais globalement, sur les 500 photos présentées ici seulement quelques séries ont attiré mon attention. Les autres notamment les séries sur les Monuments, puis celle sur l'ouest sauvage n'ont rien touché de sensible. Photos documentaires s'il en est à la manière de... qui stoppe dans l'instant présent des monuments, héritage d'un passé glorieux ou représentation d'une réalité historique voire autre sans dénuement, dans l'environnement dans lequel ils évoluent, ou cete ouest américain de noir et de blanc, il est beau, mais trop dense à mon goût, trop enchevêtré et diffus, je lui préfère la sublime photo du Lake Louise prise au Canade en 2000.
 
Pour les séries qui m'ont interpellées, il s'agit essentiellement de ces photos d'appartements souvent seuls, photos surréalistes..., où la pièce est dénudée parfois de lumière, parfois obscure mais où dans l'embrasement, un signal catodique résonne et apparaît l'image (un oeil, un visage,...) du téléviseur, trônant parmi la solitude des lieux, elles sont touchantes ses photos et dévoile un peu une amérique que imagine par quelques vieux films, quelques vielles routes usées par le désert...
 
Egalement ces auto-portraits qui sont un peu de lui caché car jamais réellement lui en chair et en os mais des ombres furtives, représentation changeante de ce que nous sommes ici bas; parfois un reflet prend le pas sur un autre et ainsi va la vie, reflet dans une vitrine, sur un manteau dans une rue de new York ou encore bien d'autres. A cet égard, on lira dans le petit Journal : "Friedlander a écrit dans la préface de Self Portrait en 1970 que ses autoportraits étaient "l'extension périphérique de son travail […] un petit rire nerveux", et qu'il était lui-même un intrus dans ses propres images. L'effet de signature qui en résulte tient en tout cas plus d'une forme d'engagement impartial, non dépourvu d'ironie, que de narcissisme".
 
 
La série de Nus est également très réussie, tout en réalisme et en beauté brut...
 
Et puis également ces photos par l'intermédiaire de rétroviseur pour l'essentiel, une dimension double, voire triple sur un monde, des mondes, vision future où l'on va vision arrière de ce que nous passons et présent intemporel, les trois âges sont là réunis dans les mains du photographe... et se répercutent jusqu'à nous...
 
 
Enfin, pour terminer la plus belle des photos entre terre et ciel, celle de sa femme dans une vieille camionette perdue, le ciel se confond ici avec les reflets et c'est beau tout simplement
 
 
Alors, voilà quelques belles prises de vues de ce grand photographe et même si tout ne m'a pas touché au coeur, le noir et blanc est là.... seules les figures de Coltrane, Miles Davis,... avec lesquelles il a un peu commencé à gagner sa vie sont toutes en couleurs...
 
 
 
Quelques photos en complément sur le site du MOMA et de très belles photos sur le site de la Gallerie Fraenkel