120 rue de la gare de Léo Malet, adapté en bande dessinée par Tardi et autopsié par Douvry / by herwannperrin

 

La vie d'un Polar commence mais quand se termine t'elle...? Léo Malet commence sa carrière d'écrivain de polars en 1942 ;en 1943, c'est 120 rue de la gare qui vient à être publié avec le non moins célèbre Nestor Burma, en pleine guerre, on le voit d'ailleurs dans l'adaptation faite par Tardi  et l'autopsie réalisée par Jean-François Douvry... entre la zone libre et la zone occupée, rien n'est pareil... tout à un prix. La France honnie, celle de Pétain est là sur les affiches, dans les rues, elle suinte des personnages dessinés et adaptés par Tardi. En 1949, ce sont 7 Nestor Burma qui seront dans les bacs...

C'est un beau triptyque qu'il nous est donné là. On m'a offert l'autopsie et j'avais lu il y a longtemps la bande dessinée, je l'ai relue pour l'occasion en parallèle de l'autopsie, c'est très intéressant de voir le travail de Tardi ses adaptations de vocabulaires, ces ambiances retranscrites avec toute la finesse qu'il sait donner à ses dessins "En écoutant la pluie, je m'étais pris à rêver, songeant qu'il ne serait pas inutile de demander au prêtre chargé de ce service la photo de ce mystérieux malade, histoire de compléter son dossier" et puis ses références à Edgard Poe (la lettre volée ), quelques clins d'oeil à la Marque jaune d'Edgard P. Jacobs, et à quelques scènes du secret de l'espadon ou encore du Sceptre d'Ottokar d'Hergé avec également une belle citation de Louis Ferdinand Céline tirée du très beau Voyage au bout de la nuit : "Moi d'abord, la campagne, fauit que je le dise tout de suite, j'ai jamais pu la sentir , je l'ai toujours trouvée triste, avec ses bourbiers qui n'en finissent pas, ses maisons où les gens n'y sont jamais et ses chemins qui ne vont nulle part. Mais quand on y ajoute la guerre en plus, c'est à pas y tenir"...

Enfin bon, je vais pas vous en dire beaucoup plus, je vous invite à découvrir ces trésors par vous mêmes, c'est franchement de très très bonne facture...