Un été italien et A Cuba à la Maison européenne de la photographie / by herwannperrin

Après lecture de Dandylan, je me suis dis qu'un dimanche pluvieux pouvait être transformé en dimanche ensoleillé avec cette petite exposition de la Maison européenne de la photographie, un Eté italien. S'il est vrai que l'Italie a été le berceau de la renaissance, de la peinture comme aime à le rappeler Jean-luc Monterosso, quand était-il de la photographie ? Enquête donc sur l'Italie d'aujourd'hui et aussi un peud 'avant afin d'essayer de découvrir quelques pistes de réflexions... En quatre volets, tentative de revenir sur ces italiesn qui font la France où qui l'on adopté avec Patrizia Mussa; les voyages urbains de Gabriele Basilico, Crossing et les traces laissées avec Francesco Jodice et enfin la collection Anna Rosa et Giovanni Cotroneo.
 
Vaste champ d'investigation qui commence par Patricia Mussa et ses protratit d'italiens exilés en France, enfin un exil choisi qui ne me semble pas être très réussi, quelques hommes et femmes d'aujourd'hui certes intéressant de connaître l'ambassadrice et l'amabassadeur d'Italie ou encore un cadre manager d'une grande entreprise mais voilà cela ne laisse pas de sentiments et l'on passe rapidement...
 
On s'arrête alors beaucoup plus longuement avec Gabriele Basilico qui peint, dépeint, montre la ville dans tous ces états; le paysage urbain de ce photographe architecte se livre à lui et donc à nous. Alors il faut que cela vous parle, des architectures de tous côtés qui sortent la ville de son encart... quelques unes auxquelles je n'arrivai pas à trouver d'âme et puis ces villes de bord de mer, ces villes de port et de frontières à la sensibilité de la lumière renouvelée faisait suite un sentiment de beauté simple; représentation tragique et belle à la fois d'un Beyrouth ravagé, ville fantôme inhabité ou erre quelques rares passants qui donne la dimension de la lumière, de la guerre et de la finitude. Contrastes étonnants
 
 
Gabriele Basilico indique notamment "Avant de me consacrer au paysage urbain, je m'intéressais au photojournalisme. J'avais des points de référence : le travail de Bill Brandt ou celui d'Eugene Smith. Mais avec le temps, l'espace a retenu toute mon attention, il a lentement remplacé les évènements et l'homme, il en a comme accepté la délégation, et le lieu est devenu sa demeure. La culture photographique à laquelle se référait ma génération était imprégnée de mythes, de modèles très répandus et communément partagés, comme celui, bressonien, de "l'instant décisif". Ralentir la vision a été pour moi une petite révolution du regard ainsi qu'un retour au passé, à l'époque où les photographes, pour des nécessités techniques, utilisaient des pellicules lentes et de grosses caméras sur trépied. Ils ne pouvaient représenter le monde que de manière statique. Mais la "lenteur du regard", en syntonie avec la photographie des lieux, est devenue beaucoup plus, pour moi : c'est une attitude "philosophique" et existentielle, grâce à laquelle on peut tenter de retrouver, dans le monde extérieur, une possibilité de "sens"."
 
 
Ensuite on part vers la collection plus contemporaine et diversifiée d'Anna Rosa et Giovanni Cotroneo qui propose quelques magiques photographies de Mario Giacomelli dont on ne peut qu'aimer les tirages et la poésie qui se dégage littérallement de ces oeuvres d'une rare beauté et dont il faut absolument que je me procure un livre car c'est Beau tout simplement.
 
Avec Franco Fontana, on sort de cette poésie pour aller vers plus de géométrie et d'angles; de couleurs aussi, c'est à voir en tout cas j'aime bien cela me rappelle un peu ce que j'essaye de faire de temps en temps à mon humble niveau d'amateur, capter de la lumière des morceaux de recoupement et de villes qui se suffisent à eux mêmes, tentative de fixation d'un moment particulier... quelques photographies intéressantes. Il y a également celles présentées par Ferdinando Scianna et bien d'autres encore à découvrir....
 
 
On part ensuite sur les traces de la vie avec Francesco Jodice et ses passants "instannésié" (se dit d'un passant qui a été pris en photographie alors qu'il marchait tranquillement et nonchalemment dans la rue, sachant qu'il ferait l'objet de cette mise en boîte mais ne sachant ni quand ni où ni comment). Travail intéressant de prise en main par les passants de la ville, de l'urbain et tentative de recomposition de cet espace à partir d'eux en quelque sorte...
 
 
Enfin en sortant du cadre purement italien il y a Angel Marcos et "A Cuba" sorte de prolongation en décalé d'une histoire de ville fantôme, car c'est un peu ça qu'est devenu La Havanne, on voit la beauté de l'ancienne époque sous le délabrement, on voit aussi, souvent montré l'estompement presque jusqu'à l'effacement des figures cultes qui ont règné ici et notamment le Che guevarra.
Cela me laissait la sensation qu'il y a de ces villes telles la belle cité d'Ys qui attendent que sonne leur réveil pour offrir au Monde leur beauté la plus profonde, la plus sensuelle qui soit mais qu'à trop tarder, ces villes englouties, fermées, endormies ne se réveilleront plus et disparaîtront dans l'oubli d'un monde moderne qui les cernent tous les jours un peu plus. Que sonne alors le réveil de la cité, des cités et que s'ouvre au Monde cette beauté figée que j'aimerai entreapercevoir d'ici quelques temps.
 
 
 
Jean Luc Moterosso indique notamment : "Dans ses grands "tableaux" colorés, deux discours se juxtaposent, celui historique d'avant la révolution castriste et celui, désormais dépassé, de l'après. Contrairement aux utopies urbaines des gouvernements socialistes de certains pays d'Europe Centrale et Orientale, Castro à La Havane n'a pas cherché à faire table rase du patrimoine architectural, comme à Bratislava ou à Bucarest. Tout, au contraire, a été conservé en l'état. Ce qui s'est construit, c'est un discours fondé sur une idéologie omniprésente. Au poids du bâti, s'est ajouté le choc des formules et des slogans".
 
Bon vous avez un peu de temps, c'est jusqu'au 10 septembre 2006