Adultères avec Central Park West et Old Saybrook de Woody Allen au théâtre de l'Atelier / by herwannperrin

 
Trois pièces en un acte, le premier est à 19h, les deux autres à 21h, mais vous pouvez allègrement ne voir que les deux dernières pièces de cet opus aux allures de Woody Allen qui retentit, on ne peut s'y tromper d'autant plus que l'on est à Manhattan, la cité de verre. Une comédie de moeurs et plus encore, c'est à la fois tragique et marrant ce qui ne gâche rien, on reste toujours dans cette partie haute tant au niveau du texte que de l'interprétation qui donne un plaisir mérité.
 
C'est vrai que l'on remarque tout de suite Howard (Xavier Gallais) avec ses mimiques et son jeu si bon puis aussi Carole (Valérie Karsenti) sa compagne sur scène et Phyllis (Pascale Arbillot), la psychanalyste qui prend relativement bien ce qui lui arrive, c'est sûrement la vodka qui fais effet avec un sens de la réparti et des répliques tout bonnement divines et croustillantes... Alors il est bien évidemment question d'Adultères comme le précise le nom de la pièce ce qui inclus évidemment l'amour, le sexe, les femmes mais encore plein d'autres choses, n'oublions pas que nous sommes avec Woody Allen, tout son microcosme se rejoint ici et c'est entre tragédie et comédie une véritable histoire de la vie, de la mort qui se joue devant nos yeux.
Cette réalité du couple qui peut faire mal est mise à nue et étrangement on ne se sent pas trahi mais intrigué par ces mécanismes qui font que le désir change et que l'on va vers autres choses, vers d'autres aussi. Mais s'il n'était question que d'une simple histoire d'adultères le tour serait vite joué, il n'en est rien et c'est lorsque tout semble gagné lorsque tout va arriver à l'inéluctable que surgit une autre composante et que la situation se désagrège complètement, laissant chacun pour un temps dans ses interrogations et ses méandres, perplexité face à la réalité...
 
Dans Old Saybrook, on se retrouve dans la villégiature d'une petite ville du Connecticut entre Sheila (Pascale Arbillot) et Norman qui ont invité David et Jenny, la soeur de Sheila pour un barbecue. Pendant que David regarde son sport, c'est un fan, on en est au 18 trous, un couple fais irruption dans la maison de campagne, c'est là qu'Hal (Xavier Gallais) et Sandy (Valérie Karsenti) ont vécus il y a de cela quelques années avant de vendre à un écrivain/metteur en scène... c'est là qu'ils ont connus leurs premiers ébats et qu'ils ont également découverts une cachette dans la cheminée, c'est d'ailleurs là qu'il découvre aujourd'hui un journal de cuir rouge, un journal intime qui va retentir telle une bombe au milieu de la campagne... mais ce n'est rien en comparaison du retournement de situation qui va voir le jour, transformant cette seconde moitié de deuxième pièce en réflexion sur l'écriture, la création et entre virtuel et réel, Hal et Sandy vont se faire des confidences et quelles confidences.... Il faudra puiser en chacun pour survivre aux déchirures faites à l'amouir propre de chacun.
 
Emmené par Pascale Arbillot, Valérie Karsenti (Molière 2003 de la révélation théâtrale), Dominique Daguier, Fabrice de la Villehervé, Xavier Gallais (Molière 2005 de la révélation théâtrale), Eglantine Rembauville, Bernard Yerles dont vous trouverez la petite biographie cette pièce a en plus du texte et de la finesse d'esprit le mérite de vous faire rire ce qui est essentiel après tout pour une comédie, toujours sympatiquement tout en vous faisant réfléchir à vous, à votre couple et à cette étincelle qui vaut la peine d'être vécue pleinement et entretenue au quotidien
 
Baragouine, un autre blogger  a bien apprécié à ce que j'ai pu en lire et ce qu'il en dis est très juste notamment pour Xavier Gallais et Valérie Karsenty. C'est vrai, cette comparaison avec Patrick Dewaere me semble on ne peut plus justifié car c'est bien de la fragilité du personnage dont il se fait l'echo, il semble arriver d'un autre monde dans lequel le goût de la vie est loin de nous... Valérie Karsanti est également là et bien là je dois dire, elle est vite attachante. Ce qui est impressionnant, c'est le jeu de ses deux acteurs bien différent mais qui ressort rapidement, c'est plus que flagrant, ils sont au coeur et on le voit, ils emmènent ces pièces avec eux et sortent carrément du lot par leur talent...
 
Voilà voilà allez hop vous devez y aller, vous ne pourrez qu'apprécier...
 
 
1, place Charles Dullin
75018 Paris 
Tél : 01 46 06 49 24