William Forsythe / by herwannperrin

 
Un ballet ne vaut pas tous les autres, trois petits ballets de William Forsythe valent l’or du monde. Pour une fois bien placé, c’est un enchantement de voir ces étourdissants danseurs évoluer sur scène tel des êtres venus d’ailleurs, les muscles saillants, se tendent, se détendent pour continuer leur ballet magique au rythme d’une envolée lyrique.
Cela commence avec Approximate Sonata, une approche plutôt contemporaine réalisée tour à tour par quatre couples de danseurs avec un son inhabituel pour un endroit tel que celui-ci et un travail sur la gestuelle, les corps et un peu de théâtre aussi, quelques clins d’oeils, on est comme dans une séance de travail au contact des danseurs dans leur nudité sans leurs attraits de costumes pour ainsi dire et ils nous montre ce qu’ils font de mieux à savoir danser et suivre ces mouvements de sons.
 
Ensuite vient The vertiginous Thrill of Exactitude, plus classique, avec Franz Schubert Allegro Vivace, une épopée lyrique et magique qui voit se succéder dans des costumes hérités des romains dans un vieil éblouissement décadent sur ton bordeaux et des danseuses aux attraits vers amandes/olives fluo qui s’élancent, virevoltent et telle une sarabande infernale nous montre la voie du divin sur terre ce qui n’est pas rien, vous en sortez abasourdi par al beauté et la virtuosité cela ne dure pourtant pas longtemps mais ces de ses instants qui devraient perdurer éternellement où qui contiennent en eux cette part d’éternité.
 
Enfin, avec Artifact Suite on commence par JohannSebastian Bach puis on continue avec Eva Crossman-Hecht au piano. C’est sur un tout autre registre que l’on avance ici, de soleils et de couleurs la scène se retrouve illuminée avec 33 danseurs et danseuses dont seul nous verrons les performances de quelques uns pendant que d’autres répètent un étrange ballet dans le ballet, sorte de reconnaissance, de jeux interne. Sublime en tout cas…
 
 
Je vous conseille seulement de vous dépêcher car c’est magique ces moments où tout s’arrête et où le regard reste suspendus en vol.
 
Une interview de William Forsythe en 2003