Niele Toroni à la Galerie Yvon Lambert / by herwannperrin

 
 
C'est le genre d'exposition que je ne comprend pas et qui me semble être du domaine du "foutage de gueule" mais sans doute est-ce que je n'ai pas pris le temps de comprendre la démarche... Quoiqu'il en soit, ces représentations, empreintes de pinceau n°50 avec surtout la salle ouverte avec le "dégradé" de couleurs ... et ces trois carrés, si je me souviens, le premier jaune pour le début, le second rose/rouge pour le point central et le bleu pour le point final, symbole du concet "A la queue leu-leu"... amusant amusant, il faudra sans doute que je creuse un peu plus profondément et si je trouve revenir ici en débattre...
 
Pour l'heure, une fois n'est pas coutume, une reprise in extenso du communiqué de presse de l'exposition qui est sympathiquement intéressant et amusant:
 
"BANALITÉS A DIRE ET REDIRE DANS LES MILIEUX ARTISTIQUES
1er mouvement : Allegro ma non troppo
Le marchand avec ou sans galerie ne représente qu’un rouage dans le système de l’art (système découlant et au service du
système détenant le pouvoir) au même titre que le critique et l’artiste.
On oublie généralement l’artiste pour s’en prendre au critique ou au marchand. On oublie toujours de s’en prendre au
collectionneur-marchand.
2e mouvement : Andantino
Tiziano Vecellio (Titien) 1477-1576
Lodovico Dolce publie en 1555 ‘’Aretino o della pittura’’. Il dit en parlant du Titien : « Il n’avait pas encore à peine 20 ans, quand
il collabora avec Giorgione » ; or cette collaboration a lieu en 1508. Le Titien serait donc né vers 1488 et non pas en 1477 ;
mais en homme très pratique sachant mener ses affaires (il faisait aussi du commerce de bois et n’oublions pas que Freud a vu
dans le bois un symbole de féminin-maternel) le Titien se serait arrangé pour naître avant Giorgione. Il reste que Charles V a
ramassé le pinceau du Titien et pas celui de Giorgione.
A notre époque certains ne l’ont pas oublié : fausser les dates est toujours payant.
3e mouvement : Allegro vivace
Défenseurs de l’art
Défenseurs de lard
Défenseurs dollar
4e mouvement : Moderato con brio
Dans les milieux artistiques on se comporte de la façon violente ou flatteuse considérée la mieux appropriée pour parvenir au
rôle de vedette et profiter des avantages que ce statut comporte. Si ces manigances ne servent à rien on joue un rôle de victime
(génie incompris) et on manie l’injure.
Ce petit jeu louanges-injures en escamotant le travail permet à tout un petit monde de se survivre en amusant la galerie.
Il va de soi que tout cela est fait au nom de l’Art et que chacun espère grâce aux relents de ces querelles ajouter une pierre au
bel édifice Histoire de l’Art. C’est une belle histoire.
5e mouvement : Finale
Si c’est un beau catalogue avec plein de noms d’artistes célèbres laissez-le bien en vue dans votre salon. Un catalogue est
devenu une oeuvre ; mais non, rien à voir avec les catalogues de ‘’la Redoute’’ ou des ‘’Trois Suisses’’ qui ne pensent qu’à
vendre leur marchandise ; il s’agit d’autres choses, voyons. Publicité ? Mais non. Pourquoi ?
Mais enfin Monsieur : la Culture, la Culture…
Laquelle ? Celle qui préserve nos privilèges, cher ami.
P.S. : Il serait absurde de prendre cette page pour autre chose qu’une page d’un catalogue d’une exposition d’art en 1972.
Il serait ridicule d’associer cette page au travail (empreintes de pinceau n. 50 répétées à intervalles réguliers 30 cm)
visibles dans le cadre de l’exposition présentant l’activité de la galerie Yvon Lambert.
N. Toroni"
 
Savoir si vous devez y aller, bah je ne sais quoi vous dire, si vous pasez dans le coin c'est l'occasion de découvrir l'endroit au moins...
 
Un article sur fluctuat
 
Galerie Yvon Lambert
108 rue Vieille-du-Temple - 75003 Paris