Home de Ursula Meier [7/10] / by herwannperrin


Etonnant film que celui d'ursula Meier. 

On ne saurait ignorer le talent de cette famille atypique qui, exilée de leur plein gré au milieu d'un campagne désertique et belle à souhait est au porte d'une autoroute, autoroute fermé bien évidemment, aire de jeu privilégié du hockey-roller du soir, de la piscine en formation,... mais l'inexorable avancée de l'urbanisation va changer la donne et lorsque l'autoroute est reconditionnée, cloisonnée et que Monsieur X prend sa voiture à 07h11 ou presque pour être le premier sur l'autoroute du bonheur, finis pour lui les tracas, c'est un changement de vie qui attend la famille.

Emmené par une Isabelle Huppert tourmentée, belle et sauvage, Olivier Gourmet en père détonnant et AdélaIde Leroux fan du bikini, d'une clope et de Hard... la petite soeur qui petit à petit sombre dans une sombre paranoïa tandis que le jeune garçon est très loin de ces errances, se laissant porter. <un jeu assez fin de toutes cette famille. On rentre bientôt dans un huit clos familial dans lequel l'air va progressivement venir à manquer, l'atmosphère pleine de gaitée du début se détériore progressivement, avec les caractères des personnages. En premier lieu, la mère pour qui cette soif d'espace est primordial et qui ne veut, ne peut se résoudre à quitter ce lieu jadis magique, ce lieu de reconstruction intérieure dont elle s'est fait un havre de paix en élevant paisiblement ces enfants, on sent qu'il y a quelque chose qui couve d'un passé tumultueux mais sans savoir ou presque. Et puis c'est cette plongée dans l'abîme, cet enfermement et ce rejet du bruit complet, inexorable, c'est la seule solution qui a été trouvé. Isabelle Huppert, vacille, c'est vrai que depuis l'ouverture de l'autoroute elle n'arrive plus à dormir, elle a soif de paix intérieure et de sommeil, olivier gourmet va lui offrir cette dernière demeure qui lui est sienne, on sent une fin inexorable et pourtant.

Seule la plus âgée a su ce qui allait advenir, ce qui se tramait sous la roche et elle est partie, libre comme l'air. 

des plans sublimes, des couleurs d'ailleurs et une très juste représentation fait de ce film un beau morceau mais pas aussi simple que ça à appréhender surtout la deuxième partie plus lente, c'est normal, on manque petit d'espace comme eux... en tout cas cela vaut le coup