Esclaves au paradis par Céline Anaya Gautier / by herwannperrin

Une exposition tout à fait exceptionnelle. Différente à la fois aussi des expositions photographiques classique dans la mesure où elle présente deux facettes qui seconjugent à merveilles ce qui est bien rare. A la fois l'aspect documentaire et émouvant sur la situation de ces haïtiens laissés pour compte de la République dominicaine point sur lequel on va revenir et également artistique tant la beauté des photographies présentées permet de reconnaître une grande artiste enCéline Anaya Gautier.

Que se passe t-il donc en République dominicaine, lieu paradisiaque où le tourisme fleurit de manière éhonté sur les côtes alors qu'à l'intérieur, l'esclavage est là, aujourd'hui au XXIème siècle encore une fois bien réel, depuis des décennies d'ailleurs, il ne vient pas d'éclore il est là de longue date. Il s'étale au grand jour. La coupe de la canne à sucre permet à certains de venir travailler oui, c'est un fait mais à quel prix, les haïtiens deviennent esclaves de ces propriétaires, de ces familles qui régentent tout là-bas. Ils sont alors parqués dans des baraquements "Bateys".
Les meilleurs coupeurs de canne à sucre (les jeunes, frais émoulus) peuvent couper jusqu'à 1,5 tonne de canne à sucre par jour et ne sont payés (en ticket de rationnement bien sûr...) que 1,6€.
Vous rendez-vous compte de ce que cela représente et encore je vous passe les détails qui suivent, vous en prendrez connaissance par vous même sur le remarquable site intitulés Esclaves au paradis. La honte est là qui permet de garder prisonnier ces personnes sans papiers ou auxquels on a retiré leurs papiers.
On est en plein dans les romans de Jorge Amado avec Bahia de tous les saints et surtout les terres du bout du Monde qui décrivent la réalité des plantations dans le Brésil du début du siècle, véritable far west ou l'Homme n'était que marchandise et chair seulement c'est la réalité AUJOURD'HUI, je crois savoir que la déclaration des droits de l'homme a été signé, queles êtres humains ont quelques droits en ce bas monde... idéalisme idéalisme où es-tu, la colombe s'envole et tu disparais à jamais dans les vestiges de la mémoire humaine... à jamais enseveli par la horde de haines...
Ces hommes, trop vieux bien entendu pour être performant arrive encore à vivre de part la solidarité qui se noue dans cet enfer de boue, de chaleur et d'humidité. Souvent les propriétaires change d'année en année les noms des employés, ceux-ci ne pouvant jamais pratiquement bénéficiéd'uen retraite ou de l'équivalent de 5 années de cotisations alors qu'ils ont été exploitées pendant des décennies.

Les femmes sont souvent violées, cette photo d'une jeune femme qui n'a que 15 ans et déjà trois enfants mais dont le choc subi ne lui permet plus de parler... ces mains rugueuses qui souffrent des échardes qui viennent continuellement meurtrir leurs mains, ces jambes complètement desséchés et presque irradié, ces enfants atteints de malnutrition et ne pouvant du fait de leur non existence légale avoir accès aux soins les plus rudimentaires, cette ration de riz fumant pour 3 à 5 personnes, seul butin de la journée...

Des organisation caritatives comme celle qui officie là-bas essaye dans la mesure de leurs moyens d'accompagner ces personnes, de les aider et les secourir avec le peu de moyens dont elles disposent, c'est difficile mais c'est une des seules manières d'avancer devant cet esclavage moderne. Mais on apprend que quelques semaines seulement après la diffusion de ce reportage les deux représentants que sont le père christopher Hartley (après 30 ans passés sur place) et le père Pedro Ruquoy (il a dû quitter la République dominicaine sur ordre de sa hiérarchie) ont été renvoyé dans leur ordre respectifs... l'église catholique cautionnerait-elle en cela ce type d'esclavage moderne ?



Attention attention, cette magnifique exposition documentaire se termine le 15 juin 2007

Le site internet d'Esclaves au Paradis
Usine Spring Court
Impasse Pivert 75011 Paris via Google Maps
Du lundi au samedi de 10h00 à 20h00