Le roi nu / by herwannperrin

le_roi_nu

 La mise en scène réalisée par Laurent Pelly a quelque chose d’exceptionnel. En effet, il est rare de retrouver au sein d’une même pièce, d’un même spectacle à al fois des acteurs tout à fait surprenant mais également un texte de grande portée qui plus lorsqu’il s’agit d’un entremêlement de contes et d’une critique politique d’un système, évocation directe au nazisme et à Hitler, avec une douce musique pour vous bercer par moment et des décors simples et somptueux à la fois ainsi que des costumes pour le moins étonnants. Voilà brossé le tableau dans lequel se déroule ce périple auquel vous aller assister de manière des plus simple et des plus enchanteresse.

 La pièce n’est, déjà, malheureusement plus joué à Paris mais s’expatrie à Lyon, espérons qu’elle revienne ensuite car c’est un de ces moments rares que l’on voudrait faire partager à beaucoup car au-delà de la qualité, c’est l’émotion, le(s) message(s) véhiculés qui permettent par la fable d’aborder des sujets on ne peut plus contemporain et à la fois éternel de la manière la plus juste qui soit et avec un brio que ne dément aucun acteur (tous des hommes hormis la princesse) qui tous les dix, on les citera pour l’occasion, une fois n’est pas coutume, alternent des rôles et des angles tous aussi intéressants les uns que les autres. On pense évidemment à la princesse (Audrey Fleurot), aux deux rois (Rémi Gibier et Eddy Letexier), à l’amant (karim Qayouh), l’ami de l’amant (Jérôme Ragon), au chambellan (Laurent Meininger), à la gouvernante (Emmanuel Daumas), au ministre des tendres vérités (Patrick Zimmermann) et au premier ministre (Gaëtan lejeune) pour les plus important. Vous remarquerez les coiffures de chacun des personnages, étonnante trouvaille et singulièrement superbe.

 Les références fusent de tous les côtés mais sans qu’elles soient intellectuello dépassantes c’est-à-dire accessible à tout un chacun ce qui a le méritée de démocratiser et d’ouvrir un débat souvent fermé et réservé à d’aucuns….

 L’apparence est pourfendu et la pièce écrite par Evguéni Schwartz en 1934 (traduction d’André Markowicz) qui avait été interdite en 1939 en Russie pour évocation d’Hitler voire de Staline garde toute sa fraicheur dans un monde qui, s’il a radicalement changé n’a pas beaucoup évolué sur certains sujets traités….

 Pour ceux qui se rappelle du conte de la princesse aux petits pois, vous ne serez pas déçu par la représentation qui en est fait et même subjugué par cette réalisation et cette déconstruction des décors en un enchevêtrement délicieux qui laisse rêveur.

 La princesse est d’une surprenante beauté, blancheur et anti-naïveté avec une candeur toute particulière et un jeu des plus impressionnant. La séance de départ avec le chaudron et les dames de compagnie, retrace on ne peut mieux l’esprit de cour mais également les vies et dépendances. La ruse utilisé par l’amant et son ami sont d’une simplicité et d’une intelligence simple et les retours à l’enfance du roi, un petit moment de bonheur avec les discours qu’ils prononcent et l’ambiance qu’il crée autour de lui…

 Bon vous l’aurez compris, courez ou volez jusqu’à Lyon pour voir, apprécier et surtout recommander ce petit bijou avec tous les ingrédients que vous pouvez souhaiter pour passer une soirée sublime…

 Les acteurs Emmanuel Daumas, Grégory Faive, Audrey Fleurot, Rémi Gibier, Gaêtan Lejeune, Eddy Letexier, Lauirent MMeinninger, Karim Qayouh, Jérome Ragon et Patrick Zimmermann