Fur, un portait imaginaire de Diane Arbus par Steven Shainberg / by herwannperrin


S'installer dans une salle à la tombée de la nuit, attendre que les lumières s'effacent et que l'écran de blanc vêtu s'inonde de lumière et que le spectacle commence, c'est ça que l'on attend et avec Fur, on va plus loi, on part dans la vie fictionnelle et imagée de Diane Arbus, la très célèbre photographe d'un monde étrange dont la vie s'arrêtera à 48 ans seulement. Diane Arbus c'est Nicole Kidman qui lnullinterprète, venue d'une famille riche de fourreurs new Yorkais elle est lnullassistante de son mari photographe, plus qu'une assistante, le film essaye de nous dire qunullelle est déjà responsable de la scénographie, qu'elle est le coeur et l'oeil à la fois. Sa vie qui se déroule de manière banale, somme toute; on apprendra qu'elle a renoncée jusque là à ces envies étranges qui lui suggères d'aller dans les asiles, les morgues, les endroits peu recommandées. Dans cet univers de fiction, c'est grâce à sa rencontre avec l'envoutant Lionel (alias Robert Downey Junior ) que tout va progressivement devenir possible, cette homme qui est son voisin emménage haut dessus de chez elle, c'est le début d'une vie qui s'ignorait et de sa révélation, avec lui se noue une amitié et une complicité d'un autre genre, touchante et subtile, innocente et taquine. le masque qu'il porte la subjugue dans un sens de distance et d'intérêt tout particulier; le monde étrange dans lequel il évolue, elle le comprend aussi, en quelque sorte elle en fait partie. Elle ne prend pas encore de portraits, le Rolleyfleix attend sagement son heure.

Dans ce film, ce sont les ambiances, les sentiments réprouvées qui ressortent au fil du temps, la chaleur de la vie et des expériences, des possibles et de l'esthétique des prises de vues, le choix des couleurs et des accessoires, un ensemble qui fait partie d'un nouveau monde en construction. Et puis c'est un film touchant sur une femme qui décide de suivre sa voix et qui révolutionnera en quelque sorte la vision de la photographie américaine ce qui n'est pas rien.

Une citation de Diane Arbus qui prend tout sons sens en écho au film :"A Photograph is a secret about a secret. The more it tells you the less you know".

J'aime bien ce que dit Lunettes rouges sur ses photos lors d'une exposition de novembre 2005: "Je suis sorti de cette exposition pleine d’autres images étranges et inquiétantes en me disant qu’elle sait rendre le familier bizarre et l’étrange ordinaire. Son travail évoque l’illusion et l’apparence tout autant que l’identité et la réalité. Pour elle, le sujet de la photo est plus important que la photo elle-même. Pas d’intimisme, pas de sentimentalité dans ses portraits, mais une réalité brutale qui nous confronte".

Feuilletez également ce très bel album de photographies en ligne de Diane Arbus, livre ouvert de 28 tirages sur son oeuvre... et pour ceux qui préfèrent l'écrit, la traduction de la biographie de Diane Arbus par Patricia Bosworth vient de paraître ainsi qu'un essai sur son oeuvre intitulé Diane Arbus ou le rêve du naufrage par Patrick Roegiers.

ou une petite vidéo sur quelques photos, bon la présentatrice n'est pas top top mais voilà cela permet de voir également quelques photos sur un vieux fond musical pas si mal...

Si vous préférez, également une vidéo/diaporama sur fond de "People are strange" des Doors....

En tout cas un bel hommage qui s'il ne reflète pas une vérité permet d'aller ou de retourner vers cette photographe de la vie qu'est DianeArbus