100 dessus dessous à la Villette : Anne Juren et Mette Ingvartsen / by herwannperrin


Grâce à Fluctuat, nous avons pu bénéficier Paraglider et moi-même d'une invitation à la soirée-parcours pour découvrir les performances d'Anne Juren avec Codes series, Mette Ingvartsen et son 50/50 et Thierry Baë dans Thierry Baë a disparu. Nous n'avons pu être présent que pour les deux premiers spectacles.

Je dois dire que la performance d'Anne Juren avec Codes series était plus que conceptuelle, 40 minutes d'effacement, comme dirait Paraglider, il est difficile de trouver dans Paris des endroits sans bruit où le calme et la sérénité sont là qui vous tendent les bras. s'extraire du brouhaha quotidien et se poser et s'effacer quelques minutes. Eh bienfigurez-vous que parti avec les bus affrétés pour l'occasion nous nous sommes retrouvés dans la halle aux cuirs (derrière le cabaret sauvage) et lors de cette première performance, j'ai trouvé cet havre de paix qui m'a même permis de m'endormir, moi qui ne dors que pas si souvent, je dois remercier cette artiste, c'est un moment rare quej'ai d'ailleurs partagé avec d'autres... C'est vrai que la lecture du programme nous avait donné la puce à l'oreille " Code Series est un solo dans lequel une phrase de danse de 30 secondes est répétée 50 fois de différentes façons. La pièce met en scène ses variations". Si performance il y a c'est de la chorégraphie pure, de la danse à l'état brut mais c'est potentiellement très chiant à vrai dire....


Ensuite après réouverture des mirettes et changement de salle, nous voilà devant une femme à la perruque orange, qui nous tourne le dos et dont on voit les fesses, elle est nue, c'est Mette Ingvartsen et son 50/50 : "c'était ça ou changer seize fois de tenue! La nudité est juste un costume de plus, qui me permet de travailler sur els expressions du corps, des mouvements que tout le monde reconnaît... partiellement. Plutôt que de leur coller une significatio émotionnelle, je les décompose pour les recontextualiser. Ca a à voir avec le spectaculaire... et la façon dont il peut être manipulé".

On est perplexe mais on attend et la surprise est là, un superbe spectacle performance d'une trentaine de musique mêlant à la fois grâce, travail sur le corps, expressionnisme, déhanchement, variations des thèmes et des regards, transformisme du corps et avec beaucoup beaucoup d'humour ce qui n'est pas rien lorsquel'on est en one man show nue devant la salle. Rythme endiablé du rock, regard triste avec l'opéra, son corps devient un espace à part entière quis 'abstrait devant la création en mouvement, elle arrive à décliner " tous les langages corporels de la danse en utilisant les codes du rock, de l’opéra ou du cirque, jusqu’à la déformation des expressions du visage et du corps vers l’animalité. De Deep Purple à Leoncavallo, les sons se transforment en gestes, les gestes en états de corps".


C'est étonnant cette abstraction du corps et cette effacement de la femme dans ce corps, intéressant et beau surtout. Un grand moment et c'est avec grand plaisir que je suivrai Mette Ingvartsen

Et puis voilà après nous avons du nous éclipser... merci à Fluctuat pour cette découverte...