Les nétocrates : Une nouvelle élite pour l'après-capitalisme de Jan Soderqvist et Alexander Bard / by herwannperrin



Et voilà, terminé ce petit bouquin de Jan Soderqvist et Alexander Bard sur ce qui se passera après la chute du capitalisme, enfin ce qui est déjà entrain de se passer.

Juste quelques réflexions rapidement lancé sur la toile, il vaut mieux lire le bouquin pour se faire une idée et alors en discuter de visu...

Eh bien pas mécontent de l'avoir lu en fait, en attente de la suite car on peut se poser quelques questions après la lecture et on aimerait avoir quelques réponses sur la réalité concrètejours réseau de cette théorie. En fait, pour tout dire, je suis quand même assez d'accord avec leur analyse de la société jusqu'à aujourd'hui, le pourquoi du comment nous en sommes arrivés là, les différentes phases qui se sont au final résumé par la quête de légitimité de la classe au pouvoir : "trouver l'idéologie qui légitime le pouvoir en le faisant passer pour "naturel"; enl'occurrence à l'heure du capitalisme, c'est la question "de la position de la bourgeoisie en tant que classe dominante  dans la société capitaliste et de sa connexion à la position humaniste en tant qu"idéologie suprême. Dans cette optique, la société capitaliste ne ressemble absolument pas à la démocratie mais bien plutôt à une dictature humaniste". vous pourrez lire dans la suite l'analyse intéressante des mécanismes de pouvoir qui sont à l'oeuvre dans notre société et tomber d'accord avec leur conclusion... c'est triste mais malheureusement, c'est bien une réalité et la déliquescence de ce modèle n'en est que trop visible. Est-ce pour autant que le modèle prôné par JanSoderqvist et Alexander Bard prendra la relève, ça, c'est encore une tout autre histoire. En effet, il me semble quand même assez restreint au réseau et si dans un avenir proche celui-ci prendra toute son ampleur comme c'est déjà évidemment le cas, il y a encore me semble t-il encore un peu de marge pour qu'il soit au coeur de tout le système, il est intéressant de savoir qu'il reste encore sur terre 6 milliards de personnes... qu'on se le dise.

C'est la crise de l'Etat-providence, de la vision collective prôné qui est ici mise à mal, c'est vrai que malheureusement on va de plus en plus dans nos sociétés vers cet état des choses, l'individualisme forcené au détriment du collectif,  c'est la fin de l'utopie démocratique qui est ici visée. déjà les comportements changent et la vision de tout un chacun n'est plus uniquement centré sur la valeur travail, la vie reste une denrée rare qu'il faut croquer à pleine dents et profitez devient un leitmotiv, à juste titre d'ailleurs. Dans cette quête lesnetocrates sont à l'instar de ces philosophes d'antan sont ceux qui voient les changements, en sont les maîtres d'oeuvres, eux qui gèrent cette information, la distille au goutte à goûte, ils sont les pourvoyeurs des anciens capitalistes. Lenetocrates est celui qui décide de l'exploitation ou de l'imploitation de l'information, il est au coeur de l'information qui est tout dans ce monde nouveau. Le système de pouvoir, inéluctable, mis en place reste quand même assez flou et l'exclusion du réseau, des réseaux basé sur la "netiquette" me semble quand même un mode d'auto-régulation un peu maigre mais bon d'un autre côté, il revendique le fait que ce type de société ne permettra pas facilement de punir au sens où l'on l'entend aujourd'hui, il y a quand même un peu trop de virtuel dans cette théorie qui reste bien intéressante mais bon j'ai du mal à voir concrètement

la télévision en tant qu'opium du peuple a bien fonctionné durant l'ère capitaliste, demain, et c'est déjà un peu le cas aujourd'hui elle servira à "procurer du contenu aux nouveaux médias interactifs" et de continuer sur la fusion entre la notion de publicité et de programme, le but étant de vendre un produit, c'est déjà largement le cas aujourd'hui...

Un point que je n'ai pas trop apprécié et qu'il faut prendre avec des pincettes est celui de cette nouvelle élite, cela peut aller vers des choix dont le passé nous à évidement montrer les limites et l'horreur, c'est à double tranchant tout comme les évolutions de la biologie et donc de la génétique car s'il est vrai qu'il serait faux de se voiler la face sur lesvanacées que cela peut amener, les risques d'eugénisme sont tout aussi grand et il faut espérer que l'Homme soit assez évolué pour peser de manière conséquente ce qu'il désire faire avec sa condition. de même il me semble un peu illusoire que la régulationau sein des netocrates se fasse naturellement et que tout individu pourra devenir un netocrate ou peu sans faut...

L'homme libéré de l'homme, ne cherche plus à devenir "un Homme parfait remplaçant de Dieu" youpi...

Bon au final et je n'ai que sommairement brossé quelques éléments sans rentrer dans approches plus fines, un livre intéressant qui n'est quand même pas comparable à l'âge de l'accès deJeremy Rifkin ou la troisième vague d'Alvin toffler mais c'est également vrai qu'il a été publié initialement en 2000 c'est-à-dire il y a près de 8 ans, ce qui lui donne une sacré vision d'ensemble avant la lettre. Alors je vous conseille de le lire avant que l'on se retrouve tous au sein même du réseau...

Cela reste quand même un livre pour lecteur avertis et un geek sur les bords, philosophes de surcroît, un peu d'anticipation n'a jamais fais de mal à personne non plus; parfois regarder la réalité en face à du bon, elle permet notamment de poser les termes du débat à venir...