Duane Michals / by herwannperrin

Avec Duane Michals, on s'aventure dans un monde surréaliste à la fois proche du notre et également distant. Il aime nous raconter des histoires, ces histoires, précurseur de la photographie filmée si l'on peut dire... ces oeuvres photographiques sont de véritables petites scénettes quotidiennes sur la vie, le sens de la vie presque...

Je pense évidemment à "l'ange déchu" ou comment devenir un homme..., "prends-en une et vois le fujiyama" hilarant..., à "la femme blessée", à "la naissance et à la renaissance" revisitation du cycle de vie et puis tant d'autres qui éclaire un peu plus sur ce dont nous sommes fait, le paradis perdu et retrouvé dans des bureaux avec un crescendo inverse des plantes, le dénumement des personnes qui se fait ressentir, retour vers la nature vraie et le silence... et puis également "l'épouvantail", terrible mise en scène aux deux sens du terme d'ailleurs véritable film d'horreur contemporain... avec "les choses sont bizarre" ont entre dans la mise en abyme et puis il y a "le gant" et on se trouve projeté dans des fantasmes urbains tout à fait plausible et envisageable actuellement et lorsque l'on voit "le christ à New York" on se dit qu'il ne manque pas d'humour.

Travail en ironie, sur le temps qui passe, la condition de l'homme et la mort et puis surtout surtout sa hantise des apparances...On notera d'ailleurs les propos de Renaud Camus sur Duane Michals dans Photo Poche : "Un des traits spécifiques des premisses intellectuelles de l'oeuvre de Michals est une méfiance obstinée, d'ailleurs très chrétienne en son fond, des apparances doublée d'une foi un peu naïve dans la supériorité de la réalité de ce qu'elles cachent : "Je pense qu'il est important de ne pas s'occuper des apparances mais de ce que les gens sont réellement. C'est ce que les gens représentent dans votre vie qui veut dire quelque chose, non pas ce à quoi ils ressemblent aujourd'hui ou hier". On notera, dans cette drrnière phrase, la très savoureuse abiguité du verbe représenter, placé en position de presque équivalence avec le verbe être qui le précède".

Il y a aussi un sens ambigu entre son nom et son histoire personnelle, à lire intensément

Voilà, en tout cas une très belle découverte chez C. et je sui bien content de me pencher sur lui