DES-APPARITIONS d'Alexeï Vassiliev à la galerie Chambre avec Vues / by herwannperrin

 
Est-ce qu'il s'agit d'apparitions où bien plutôt de disparitions, c'est difficile de savoir... Si "Alexeï Vassiliev ne donne jamais de titres à ses photos. Il nous laisse seuls face à leur univers secret où surgissent dans le trouble et l’urgence d’instants infimes des êtres quisemblent insaisissables".
Dans une autre exposition "Instants troublés" il indiquait :  "Ils sont là, tout simplement là: insaisissables, irréfutables, furtifs, définitifs, éphémères, éperdus d’éternité...Ils surgissent soudain dans le trouble et l’urgence d’instants infimes, puis feignent de s’évanouir afin de mieux imposer leur présence aléatoire. Nimbés d’énigme, délestés de la moindre trivialité et par là même dévolus à l’essentiel ces êtres paradoxaux me défient et me hantent".
 
En tout cas, son travail intéresse et interroge et c'est après tout cela qui est important, aimer ou ne pas aimer, c'est du ressort du choix mais on ne reste pas indifférent devant ces images fantomatiques, univers en déshérence pour certains, en construction pour d'autres, des êtres apparaissant ou s'effaçant devant un objectif, une histoire qui se termine, un passage du temps qui efface petit à petit toute présence, toute trace, nous sommes face à cet univers, à ce passage, à cette fugacité de la vie qui passe souvent trop vite, de ces croisements... il faut tout simplement en profitez et "désenflouer" ce monde pour le vivre au présent et non pas dans le passé ou dans le futur car ces photos c'est un peu de passé et de futur mêlé dans des lumières surabondantes et extatiques...
 
Je citerai pour terminer l'extrait  de Burnt Norton, le premier poème des Quatre Quatuors (1936-1942) de T.S. Eliot choisit par Vassiliev lui-même : « C’est ici un lieu de désaffection Le temps d’avant et le temps d’aprèsDans une lumière confuse : ni la lumière du jour Qui investit la forme de lumineuse tranquillité Transformant l’ombre en beauté transitoire Suggérant par sa lente rotation la permanence. Ni l’obscurité propre à purifier l’âme Vidant le sensoriel par la privation Purgeant l’affect du temporel. Ni plénitude ni vacuité. Rien qu’une lueur tremblotante Sur les visages tendus harassés par le temps Distraits de la distraction par la distraction Emplis de fantasmagories, vidés de sens (...) »
 
Bonne découverte à la galerie Chambre avec Vues
 
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