Le Nouveau Monde de Terrence Mallik / by herwannperrin

 
 
Ovni flottant, Terrence Malik revient vers nous après quelques années de pause, il aime ça, enfin il semblerait, il revient après trois autres films que je n’ai pas vu (Badlands en 1973, les moisson du ciel en 1978 et la ligne rouge en 1988) honte à moi ? je ne sais pas, celui-ci est-il extatique comme semble le dire les Inrocks, je ne sais pas trop à vrai dire, sentiment partagé, on est bien sur la terre des esprits et « come spirit », cette voix off qui ne nous quittera plus pendant cette épopée relate ces existences enfin cet amour impossible et beau à al fois entre Pocahontas alias Q'Orianka Kilcher, belle indienne, pure et Capitaine Smith alias Colin Farell, rebelle parmi les rebelles qui ne veut pas croire ou pas choisir plutôt son destin, se laissant porter sans trop savoir, en ne voulant pas choisir ce qui s’impose.
 
Ensuite en parallèle, on a deux visions de mondes qui s’opposent en tous points presque d’une côté la colonie britannique qui est pour moi l’archétype de la société occidentale, individualiste, qui s’enferme sans vouloir accepter l’autre et s’ouvrir, se réfugiant dans les bas fond de l’humanité ou richesse, plutôt pouvoir est synonyme de saint graal à atteindre reléguant au delà de tout cette humanité et cette civilisation qu’ils sont sensés représenter. De l’autre c’est la société idéale, la beauté qui plane, les jeux, l’abondance la sérénité et la symbiose avec mère nature, l’absence de jalousie, enfin l’Eden tant rêvé.
 
C’est un peu trop à mon goût, je n’arrive pas à y croire d’autant plus que cela dégénère ensuite et que cette belle symbiose, est rompue, l’amour est-il au dessus de tout, il semblerait … l’Eden brisé, il commence petit à petit à disparaître, corrompu déjà par nous et nos méthodes, nos techniques… la mission civilisatrice fait son effet et l’âme perdue, l’âme de mère nature que symbolisait Pocahontas petit à petit se trouve enserré par cette robe anglaise qu’elle a appris à porter le mythe du bon sauvage que l’on éduque pour le ramener à la civilisation, belle idée que tout cela…
 
Enfin vous l’aurez compris entre récit extatique et mission civilisatrice tout compte fait c’est une vision par trop idyllique qui nous est contée ici, l’histoire d’amour est là qui nous fait oublier la destruction pure et simple d’un peuple ….peut être la fin est-elle, enfin je l’espère cette fin des illusions et ce retour à la vraie vie à celle de cet Eden perdu et cette prise de conscience immédiate rend cette vie de paraître inexistante…
 
En demi-teinte, les romantiques pleureront peut être…