Eric Nehr à la Galerie Anne Barrault / by herwannperrin

Parmi les quelques expositions vus ces derniers temps, celle d'Eric Nehr à la Galerie Anne Barrault restera ancrée profondément.

En effet, peu de photos mais une sensibilité hors du commun et des portraits qui sortent complètement de ce que vous avez l'habitude d'entre apercevoir ici ou là. Ici, l'homme, la femme se fondent littéralement dans le cadre où ils s'inscrivent, ne faisant plus qu'un avec la matière elle-même. les visages et les corps se dissolvent dans l'espace-temps qui les a figé.

Interrogation entre matière, espace et vivant, c'est un peu tout ça qui se dessine sur ces quelques photographies où les fonds et l'incrustation dans la photo donne un effet on ne peut plus surprenant. les visages d'ébène disparaissent presque de la surface de la photo pour laisser apercevoir des yeux ; le corps d'une femme à la chevelure blonde vénitienne est presque transparent, en osmose complète avec l'espace qui l'entoure, ses traits se confondant avec l'espace qui l'entoure. Une autre fois, c'est un fond mauve qui fais ressortir les traits d'une femme sans âge à la chevelure blanche; trois portraits d'une femme, simple et les jeux de fonds qui marque une différence; un albinos dont les yeux sont là presque sortant du tableau photo. Enfin, une vielle dame sur fond blanc qui tel elle, s'efface dans la photographie, elle semble dessinée de crayon tellement ses traits sont finement ciselés, un rendu on ne peut plus subtil et une impression d'immanence dans ses nouveaux portraits.

On peut lire sur le site de la galerie : "La nouvelle exposition d’Eric Nehr propose ici une approche nettement plus conceptuelle du portrait, où la figure, le corps photographié n’est pas montré comme sujet psychologique ou esthétique, mais comme support incarné de l’abstraction, voire du monochrome (...) Le corps est utilisé ici, comme pourrait l’expliquer Robert Bresson, en un «  instrument de précision », témoin d’une lumière passée de la neutralité à l'imperceptible mouvement, se révélant matière de chair, de couleur et de silence." et cet extrait du journal Le Monde : "Dans ses portraits aux couleurs travaillées, aux ambiances flamandes, Eric Nehr cultive,paradoxalement, à la fois la présence et l'absence. Le regard de ces êtres vous arrête et vous transperce, le grain de leur peauet les vallées de leurs rides, traités avec une extrême délicatesse, accrochent durablement l'oeil. Mais ces personnes ne livrent rien d'autre que leur surface. Elles sont enfermées dans leur monde, absorbées en elles-mêmes, et s'appliquent à ne jamais regarder le spectateur"

Je vous conseille plus que très vivement d'aller voir ces portraits d'un nouveau genre, vous serez subjuguez et conquis...

Le site de la galerie Anne Barrault et le site dédié à l'exposition

22, rue Saint-Claude, 75003 Paris

Metro Saint-Sébastien-Froissart

Tél : 01 44 78 91 67