Naissance des fantômes de Marie Darrieussecq / by herwannperrin


Voici un livre qui tient sur une idée, une belle idée même si elle est triste, celle de la disparition, de l'absence; absence de l'être aimé, de l'être, de l'Homme, et les conséquences induites par cet acte sans raison apparente, cette remise en cause, cette culpabilité latente et inassouvie qui vous "titille" du soir au matin jusqu'au plus profond de votre être, du pourquoi, du comment de l'absence de savoir, de comprendre ce qui est, ce qui est adevnu, de cette dislocation progressive vers laquelle on tend dans ces situations extrêmes, la tension est forte, à la dimension des sentiments qui nous anime dans ces moments, vers ces personnes.

Mais, malgré 161 pages de descente, de vertiges vers lesquels nous emmènent Marie Darrieussecq dans ce roman, je ne suis pas parvenu à trouver un fil un sens à cette écriture, pas évident de rentrer dans ces méandres vers d'autres mondes où tout disparaît, se dématérialise et se recompose suivant une alchimie étrange...

Par contre, reste cette idée, cet acte qui est là défiant de toute sa force les vivants, ceux qui restent...

Les personnes disparues, plusieurs familles de personnes existent... il ne s'agit pas des personnes qui ont disparues suite à un enlèvement et qui réapparaissent parfois comme l'actualité plus ou moins récente à pu nous en donner quelques bribes avec la réapparition/dénouement cet été de de Natascha Kampusch en Autriche (fin août 2006), il ne s'agit pas non plus de cette réapparition d'une personne de par un objet lui ayant appartenu par exemple dont un des plus bel exemple dont je me souvienne récemment est celui de cette valise exposée, trouvée au Mémorial de la Shoah à Paris : retrouverla valise de son père (celui Michel Lévi-Leleu):  « C'était en février 2005, dit-il doucement. Avec ma fille, nous étions en train de visiter l'exposition présentée au Mémorial de la Shoah à Paris. Je suis passé un peu vite devant une valise présentée derrière une vitrine. Claire s'est arrêtée. Puis elle m'a appelé pour me signaler qu'il y avait une étiquette sur laquelle figurait un nom : Pierre Lévi, celui de mon père. On ne savait plus quoi faire. ». Mémoire douloureuse s'il en est ... sans compter aussi la mémoire collective qui fait également disparaître de notre conscience les éléments lus, d'autres éléments se surajoutant de manière incessante à ceux-ci de manière à les occulter progressivement...

Ici il est question des personnes qui décide de disparaître. Eh oui, à l'instar de cette jeune fille, "Séverine Braguier, directrice du Musée de Carnac, est brutalement partie le 20 juin (2005), sans prévenir quiconque. Une « errance amoureuse », semée de rares indices qui permettent de la suivre. De loin"  La lecture de cet article du journal Le Monde du 12 octobre 2005 m'avait interpellé à l'époque, il est ressourgit de la brûme, j'ai pu réussier à l'exhumer, étrange que l'histoire de cette femme, cela a du me marquer sûrement à cause de son niveau d'éducation et son poste aussi peut être... Qu'est-elle devenue ? Quid, comme tant d'autres l'actualité est passée et les vies continuent de leur seconde jeunesse... allez savoir...

ils sont de plus en plus nombreaux à disparaître ces personnes comme vous, qui du jour au lendemain, décide de tirer un trait sur leur vie passée, d'antan, présente et de repertir de Zéro sous d'autres cieux et lattitudes. Etrange phénomène n'est-il pas ? Qu'est-ce qui peut pousser tant de gens à s'effacer de la surface de la terre pour réapparaître ailleurs, autres...