Le caïman de Nanni Moretti / by herwannperrin

 
 
Où est-ce que nous emmène Moretti, dans un univers qui lui est cher, son Italie avec des gens qui lui sont proches; l'histoire d'un couple avec deux enfants, un producteur de films de série E-Z, l'archétype du film "policier & d'espionnage" avec "Les Mocassins assassins" ou "Maciste contre Freud" et dont le plus que célèbre "Cataractes" a été un flop complet mais dont ses enfants raffolent,  un film dont seuls enfants peuvent tomber amoureux surtout lorsque c'est leur maman (Paola Bonomo alias Margherita Buy) qui joue et que les aventures d'Aidra, l'héroïne continue inlassablement avant de se coucher sous des yeux demandeur...Et puis c'est l'histoire de ce couple, dans le tournant de la vie, des discontinuités de vies de chacun, de ce fragile équilibre à trouver pour permettre à l'histoire de couler sur une eau vive.
 
Enfin, en tant que producteur, pour Paolo Bonomo (alias Sylvio Orlando) c'est la fuite en avant pour essayer de sauver bon gré mal gré un studio en perdition et la rencontre innopinée avec le scénario du Caïman, alias Berlusconi dont on va pouvoir entre-apercevoir et surtout voir les propos qu'il tiendra devant l'Europe réunie lordqu'il a été Président du Conseil. Honte sans nom que cete épisode évocant un la référence au "kappo" bien évidemment, on se demande dans quel mesure un homme tel que celui là a pu arriver au pouvoir et s'y maintenir tant de temps car c'est aussi un peu ça que Moretti montre.
 
C'est que malgré tout, Berlusconi a été élu, et qu'il est resté en place pendant une législature entière ce qui semble ne pas avoir été le cas auparavant et la critique de la gauche, responsable de cet état permet aussi de rendre compte d'un présent hérité d'un passé chaotique au possible. Le peuple a choisit mais quel choix.... Les vingt dernières minutes sont une fresque impressionnante contre les limites de la démocratie et des hommes tels que Berlusconi qui, sous l'apparence du respect des principes démocratiques se jouent d'eux et les utilisent de la manière la plus personnelle et fallacieuse qui soit. C'est Moretti en Berlusconi qui apparaît et que le jugement soit pour ou contre berlusconi, peu importe, dans chacun des cas, il a gagné et la Démocratie a perdu...
 
Cette hantise d'une magistrature libre et indépendante est un de ces dangers qui doit être combattu afin que les droits de chacun et l'égalité devant la Loi puisse être ou devenir une réalité; un citoyen élu par ses pairs n'en demeure pas moins un citoyen et il n'est pas plus différent d'un autre, les dérives issus de ce genre de discours sont pléthores et les laisser se répandre sans mot dire une honte politique.
 
 
Avec la victoire, même courte de la gauche l'Italie a pu montrer qu'elle éatit vivante et après la confirmation de celle-ci par la Cour de cassation le 19 avril dernier c'est sous un autre ciel, on l'espère que les couleurs de la Toscane et des belles autres régions resplendiront naturellement.
 
C'est un film à voir alliant politique et moeurs à l'italienne... 
 
Le site du Caïman dont je vous incite à aller lire "les dernières nouvelles d'Italie" où quelques citations de Belusconi font mouche...ce ne sont pas les pire mais ellles ont déjà un haut degré de...