Yann Moix, Anissa Corto / by herwannperrin

 
 Une occasion de découvrir en poche l’écrivain qui a le vent en poupe depuis l’adpatation cinématographique de son roman « Podium ». « Anissa Corto » ou le récit d’une passion obsessionnelle pour une jeune femme, la Femme selon Yann Moix.
 
La couverture, arborant un fier Donald Duck sur fond orange et ce titre délicieux, est prometteuse d’un moment de lecture ludique, léger, agréable, au moins un minimum drôle. Si on connaît un peu la réputation du gars, on sait bien que son nom rime avec cynisme et cru, mais pourquoi pas, c’est le moment de découvrir un nouvel auteur semble-t-il talentueux…. Anissa Corto est le nom pour le narrateur (Yann Moix ou un pervers décérébré) d’une femme inacessible et obsédante, qui habite près de la Porte de Clignancourt, et qui hante ses jours et ses nuits tel un fantôme. Le narrateur suit cette ombre et se met à la recherche de toutes les traces de son existence, son odeur, ses voisins, son supermarché. 
 
Le roman, hélas, cent fois hélas, parce que cette rencontre obsédante nous l’avons tous rencontré un jour, et en cela il aurait pu être un peu le nôtre, tourne vite aux seules élucubrations de l’auteur sur son obsession pour la jeune femme. L’action est minime, si elle n’est pas inexistante, puisque nous errons dans le cerveau en boucle de l’auteur atteint d’« Anissacortique ». Pas le moindre brin de légèreté ou même de drôlerie, malgré cette couverture qui nous donne un peu de courage et d’espoir. Seule note humoristique : le narrateur travaillant comme Donald Duck au Disneyland Paris, nous entrons dans cet univers schizophrène où recouvrir l’habit de Mickey devient le symbole de la réussite sociale. « Ce nom (celui d’Anissa Corto bien sûr) nous rappelle que nous sommes le jouet des larmes, incapables d’être heureux, de rendre heureux, que nous quitterons la terre comme nous y avons traîné : dans la désolation perpétuelle et la paresse de vivre ».
 
Bref, on sort de ce livre un peu déprimé, déçu même ; vite allons nous remonter le moral en regardant un énième fois… « Podium » !