Joel Meyerowitz, Out of the Ordinary de 1970 à 1980 à l'Hôtel de Sully (jeu de paume) / by herwannperrin

   
On commencera avec cette citation de Joel Meyerowitz :
 
 "En 1970, pendant la guerre du Vietnam
— c'est aussi l'époque où commence ce travail —,
une bourse Guggenheim m'a permis de parcourir l'Amérique
pour observer comment les Américains occupaient leurs loisirs
pendant que leur pays détruisait le Vietnam
et envoyait à l'abattoir cinquante mille de ses jeunes.
Ce travail avait une dimension absurde et ironique,
qui tenait à la vie quotidienne des Américains
et à la manière dont la couleur l'exprimait.

Autrement dit, je trouvais qu'il y avait
plus de contenu dans une photo en couleurs.
Après ce voyage, j'ai complètement abandonné le noir et blanc
."

 
Après on découvrira tranquillement le travail fourni sur le mutli-champs "Les field photographs" si l'on peut dire, où cette faculté d'appréhender en un même espace une infinité de mondes où plutôt de situations qui se suffisent à elles mêmes. A la manière liliputienne, une photo contient, un monde souvent avec des regards humouristiques et des clins d'oeils à des situations en second plan... Vous me direz que c'est souvent le cas pour les photos, que l'on y retrouve ce que l'on veut bien y retrouver, certes mais là il y a ces petits détails autres...
 
Un artisan d'une large vision du monde qui s'offre à nous, voilà un peu le travail de Joel Meyerowitz, retrouvailles avec un passé qui n'est pas, plus mais qui est revenu, journée somme toute banale mais existante et ayant existée, trompe l'oeil de façades et jeux de miroirs, vie et mode de vie, tout simplement; regards sur une époque, un moment, volutes de fumées dans les rues new yorkaise; échange de chaussures,... 
 
Il dira : "La prise de vue est en effet ce qui reste décisif dans la passion du médium de celui qui écrit de l'aboutissement de ces dix années de photographie couleur : "J'étais attiré par l'idée un peu perverse d'utiliser l'appareil photo, capable de tout représenter, pour représenter presque rien".
 
Du banal, sort cette singularité et un travail qui ma foi vaut amplement le déplacement dans ce haut lieux de Paris; il fait toujours bon de se poser dans ce jardin auquel les années n'enlèvent pas la beauté, bien au contraire... D'ailleurs, une photgraphie prise sur le moment, petit clin d'oeil à la française au travail de Meyerowitz, l'homme et son fidèle ami au repos....  
 
 
 
Retrouvez les photographies de Joel Meyerowitz sur son site et lire le petit journal de l'exposition et c'est sur le site du Jeu de Paume