Nos années sauvages de Wong Kar-Wai / by herwannperrin


Avec Nos années sauvages, le deuxième film de , on retrouve d'une part ses acteurs fétiches (Tony Leung, Leslie Cheung) mais également quelques thèmes qu'il reprendra ensuite dans In the Mood for Love, 2046,...

On se retrouve dans une ambiance années 60, sur des airs de mambo et encore et toujours cette musique presque indéfinissable qui vous transporte ailleurs, chez Wong Kar-Wai, juste pour vous bercer, avec toute la douceur et la mélancolie possible. 
Nos années sauvages, c'est avant tout l'histoire d'un oiseau magique, magnifique qui vole sans jamais s'arrêter et qui se pose juste le jour de sa mort. Une petite anecdote qui sert à notre playboy charmeur au possible (Yuddi) pour séduire la belle et fragile Su Li Zhen puis la très vivante Mimi/Lulu. Dès qu'elles s'approchent trop près de lui, il décline et passe à autre chose, il n'a pas d'attache, il est immensément seul et désoeuvré.

"Vous savez qu'il existe une espèce d'oiseaux qui n'ont pas de pattes ?
 
Ils ne peuvent se poser nulle part et ils passent leur vie à planer en plein ciel.
C'est vrai...
Ils passent toute leur vie en vol,
ils dorment sur le vent, oui...
Ils étendent leurs ailes et s'endorment sur le vent...
Ils ne touchent le sol qu'une seule fois :
Quand ils meurent."

        La descente d'orphée
        Tennessee Williams (1957)


C'est bien ça dont il est question avec un homme qui passe son temps à se peigner devant la glace, fumer des lucky, en quête de ses origines qu'une de ses amantes passées ne veut pas lui révéler, une découverte à double tranchant qui l'attend aux Philippines.

C'est Hong Kong des années 60, sa moiteur, la pluie et les déluges cette moiteur persistante, une ambiance et ces êtres dénués de tout, cette solitude mais également des rencontres : celle du Su Li Zhen avec son policier, celui qui attend Mimi/lulu, des histoires belles et fragiles, sans retour, des hommes en quête d'eux mêmes, en quête de demain...

Une très belle scène que celle du 16 avril 1960 à 14h59, de cette amitié naissante, de cette rencontre

Et puis tel un oiseau fatigué qui n'a cessé de voler, c'est la chute qui se profile à l'horizon

Un très beau second film, à voir pour les amateurs, vous ne serez pas déçu, croyez-moi...

Et puis Sur   une note plus conséquente pour les amateurs...