Citizen dog de Wisit Sasanatieng / by herwannperrin

 
 
Est-ce que vous avez envie d'être étonné, de vous laissez emporter par la vague asiatique et plus simplement vous laissez rêver avec Wisit Sasanatieng car si c'est le cas, vous devez aller voir ce petit film complètement déjanté, disjonté, décalé et délirant, c'est déjà pas mal non...
 
Saturé de couleurs avec des apparitions de grand-mère à tête de gekko, des montagnes de plastique, un mystérieux livre blanc qui ne s'avère pas si blanc que Jinn notre héroïne lit inlassablement, sans le comprendre, depuis qu'il est tombé du ciel; dans son uniforme bleu, elle plaît à Pott qui vient de la campagne, et vit pour Jinn qu'il a découvert.
D'abord travailleur dans une usine de mise en boîte de sardine où il perd son doigt mais va le retrouver, ne vous en faites pas, comme son copain Yott d'ailleurs qui découvrira les joies des rencontres dans les bus entassés de Bangkok. Pott décide alors de changer d'emploi et croisera alors Jinn, belle et farouche qui s'extasie devant les feuilletons papiers avec le prince "Pa pleung" ou quelque chose comme ça avec qui elle discute tranquillement, puis tour à tour lutte contre le plastic, amoureuse des plantes,...
On retrouve aussi régulièrement un moto-taxi mort-vivant happé par une pluie de casques un vendredi après-midi mais qui continue son travail tellement il l'adore..., un chien ou plutôt une chienne et ses petits; des couleurs tonitruantes et l'homme lècheur qui nettoie tout mais ne sait plus qui il est et le couple détonnant formé par l'Ours en peluche vivant et la "petite" farçie au jeu vidéo, à la cigarette et beintôt au téléphone portable... Les épisodes avec l'Ours devenu alcoolique et fumeur sont tout à fait exceptionnels et ont un rendu et une finesse toute particulière...
 
De grands moments en perspective, c'est moi qui vous le dis...Et puis le tout nappé ou enrobé d'une petite musique thaïlandaise que je verrai bien remixée cela ferait un taba, c'est certain, elle est déjà excellente... (je ne la retrouve pas mais je suis preneur au cas où...)
 
Adapté d'un roman de Koy Nuj, on sent rapidement d'où viens le réalisateur (de la pub) à sa manière de construire son film, de réhausser les couleurs utilisées, une approche par petites histoires mises bout à bout et le côté fantasque et débridé des univers issus de la publicité.
On n'oubliera pas de voir dans ce film une critique évidente du capitalisme de la chaîne de production en passant par la consommation et l'individualisme... et à l'absence de différenciation des personnes (tous les gens de Bangkok auraient dorénavant une queue...) allez savoir ...
 
Enfin voilà assez délirant mais bien délassant et haut en couleur
 
Pour les acteurs, voici les noms mais ils ne me parlent pas encore beaucoup... Mahasamut Boonyaruk, Peter Chuck Stephens, Saengthong Gate-Uthong, Sawatwong Palakawong Na Autthaya.... et le site très très succinct de citizen dog