Little Children de Todd Field / by herwannperrin

Les vies de la petite communauté qui s'expose ici comme une fresque avec en contrechamp la force narrative de cette voix off qui nous guide dansels pages des personnages va imploser littéralement lorsque au détour d'un pari insignifiant, une mère (aliaskate Winslet ) et un père (alias Patrick Wilson ) mariés de surcroît vont s'embrasser devant les autres représentantes de cette bourgeoisie coincée de n'importe quelle ville moyenne... C'est le début de la tourmente qui s'annonce dans la petite ville perdue qui pourrait tellement elle semblereproductible se trouver presque partout aux Etats-Unis.

La morale ambiante et la peu de l'autre règne lorsque un soi disant pervers est relaché et vit dans le quartier; c'est la quiétude des vies familiales qui s'en trouve perturbée, une sorte de milice est improvisée, le soit disant persécuté devient le persécuté que cela soit devant sa maison; la scène d'affolement généralisée  à la piscine municipale marquant l'apothéose de la solitude de cette homme qui n'est qu'une carapace et qui n'a pas oupeu de raisons de vivre à part sa mère tant aimée...

La vie de Sarah pierce (Kate winslet) n'est pas des plus heureuse, certes le lit conjugal connaît certains dérapages notamment une petite scène au string dont on se rappellera la beauté du geste et la complexité du camouflage... son mari est un peu la face cachée de sa vie perdue où gâchée, elle est la mère de la petiteLucy mais elle ne la comprend pas refusant de laisser son instinct maternel prendre le pas... De son côté Brad Adamson (Patrick Wilson ) n'arrive pas à se concentrer pour son examen d'entrée et sa fascination devant des squatters marquent son côté insipide; il ne travaille pas, s'occupe de son fils qui devient rapidement un ami deLucy et fais donc plus amples connaissances avec Sarah Pierce... Il n'a pas confiance en plus, sa femme Kathy Adamson (la sublimeJennifer Connelly) est là qui tient la maison et le laisse petit à petit s'envoler du nid conjugal,...

Là, devant la confiance portée par Sarah Pierce, il tombe dans cette vie de débords auquel il n'avait même pas songé, d'autant plus que sa femme est superbe, que Sarah n'est pas son type, etc donc une histoire de basculement que rien ne préfigurait sauf les aléas de l'existence, d'une journée pluvieuse et d'un déclic, d'un sentiment d'être reconnu par l'autre et de n'être plus seul au monde.

Histoire de vies banales qui basculent dans des directions non voulues initialement, sentiment de désoeuvrement face à sa vie actuelle et absence de visibilité et de projection, de lumière dans ces vies recentrées uniquement sur le présent, sentiment de restriction de l'espace de la ville à celui d'une peau de chagrin qui ne permet plusaucun mouvement autonome, regard de l'autre et considération extérieure et absence de perspective tout simplement, c'est dans cet environnement que se déroule cette tranche de vie qui reste une tranche, la vie et l'ordre des choses reprenant indubitablement leurs droits, familles, ne vousinquiétez pas, la quiétude est de retour, ce nnullétait que l'espace d'un rêve, d'un cauchemar, on ne vous y reprendra plus et la morale restera sauve sauf dans vos placards intérieurs ou cette flamme brûlera et vous dévorera peut être....

Plus généralement, ce sont les rapports de couples qui sont intéressants à observer la mère et son fils (le pervers) puis Kate et Brad dans l'attente d'une reconnaissance, d'un sentiment d'existence propre, Le pervers et son homologue victime et bourreau, destin croisé puis lucy et sa mère dans l'attente l'une de l'autre mais n'arrivant pas à se trouver ou ne voulant pas pour la mère, ... il sont tous à la recherche de réponses, d'attentes et c'est dans leurs jeux que se trouvent les clés permettant de décrypter les rapports entre les différents protagonistes de cette bourgeoisie de quartier....

A découvrir sans appréhension, au final je ne m'attendais vraiment pas cela...

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