Coppelia, una ballet de Patrice Bart à l'Opéra Bastille / by herwannperrin


Cette relecture de Coppelia par Patrice Bart a vu le jour en 1996... Au départ, si l'on en croit l'historique, c'est l'héritage d'Hoffmann et de sa nouvelle l'homme au sable de 1816 qui sont à l'origine de l'oeuvre, une histoire à la limite un peu flippante dans laquelle "Nathanaël est victime d'hallucinations qui le pousseront à tomber amoureux d'une automate, Olympia"

Cela faisait un petit moment que je n'avais pas vu un ballet, celui diffère quelque peu des ballets que j'avais déjà eu l'occasion de voir mais je dois dire que le résultat est virevoltant de mille feux, la danseuse principale excelle au delà de ce qui imaginable et humainement possible, c'est la virtuosité et la grâce qui ont rendez-vous ici en ces lieux magiques entre fées dansantes et automates, c'est une interrogation sur la vie qui se dessine. L'envolée des milles et un pas est tout simplement héritage divin qui fait d'ailleurs dire au journaliste du Monde : "Cette tension nerveuse entre les personnages est accentuée par une chorégraphie d'une complexité technique à tomber littéralement. Implacable, la partition additionne les pas, les tricote à l'endroit à l'envers, de droite à gauche, à toute allure, sans laisser aux danseurs le temps de se retourner. Coppélia devient un précis de virtuosité classique dont on observe les ravages sur le visage des interprètes". Avec un final ou la lumière jaillit et illumine la scène, c'est d'une beauté renversante et on ne peut qu'être subjuguer par tant de talent, se lever et applaudir, applaudir et applaudir encore.

Entre l'inanimée imitateur de vie et la vraie vie il n'y a qu'un fil que Patrice Bart nous invite à découvrir avec lui. Le rêve de donner la vie a traversé depuis depuis longtemps notre histoire, il est toujours aussi palpable et d'actualité aujourd'hui...

A Genève également est donné en ce moment un version autrement différente de Coppelia par Cisco Aznar : "Il fallait oser. Le chorégraphe Cisco Aznar l'a fait. L'héroïne de sa version de Coppélia n'a rien d'une jolie poupée aux yeux d'émail comme le veut la légende. C'est un laideron aux cheveux rouges, couturée de partout, les orbites à peine cicatrisées, une créature de savant fou qui ne connaît pas l'art des finitions. Cette mutante séduit néanmoins jusqu'à la folie tous les hommes, dont le jeune Frantz" (Le Monde, 22 décembre 2006).


Cela me rappelle également cette très belle bande dessinée en trois tomes Fée et tendres automates qui conte l'histoire de la quête de la vie pour un automate fée, aimée de toute éternité par son alter ego Jam. A découvrir pour les amateurs de bandes dessinées, un très bel opus

Une petite vidéo du spectacle pour vous donner une idée de la représentation donnée à l'Opéra Bastille.

A lire avant d'aller voir la représentation, c'est un peu l'histoire des évolutions de Copellia depuis sa création le 25 mai 1870.