Flandres de Bruno Dumont / by herwannperrin

 
 
Alors que dire de Flandres, eh bien c'est dur, je le savais bien mais quand même les aspects psychologiques, visuels (notament les scènes de guerre qui se déroule en Tunisie mais qui seraient transposables un peu partout) et la vie surotut la vie là-bas aux alentours de la frontière entre la France et la Belgique, sûrement dans ce no man's land fais de brumes, d'humidité, de vert et de boue et d'une vie qui fais relativiser... On ne peut presque pas être malheureux ici en voyant ce qui se passe dans ces contrées si proches et si lointaines des décallages existent, on le sait mais parfois on ne veut pas les voir; là il n'est question ni d'Internet, ni de blog ni des bobos de la chanson de Renaud (très bonne d'ailleurs), il est plutôt l'heure de régler les comptes avec la vie tout simplement.
 
Quels sont les perspectives pour Démester (alias Samuel Boidin) à part sa ferme et ses sentimenst cachés, confus pour son ami d'enfance Barbe (alias Adélaïde Leroux) qui lui donne un peu d'elle-même et qui illumine à sa façon le Nord de la France par son regard, ses errances et pour les autres, les oubliés, ceux qui ne sont pas là mais qui y sont en ce moment... Il n'y a pas de barre de béton, de problème sécuritaires ou autres amusement de ce genre; il n'y a que quelques fermes dans l'espace perdue de la campagne, il y a de l'amitié, de l'amour à sa manière et des moments de joies enfin de trompe l'ennui. On se dit que finalement on se plaint parfois un peu trop à vouloir ou à déjà avoir tout ici dans ce petit monde privilégié qui est souvent le notre.
 
Lorsque l'armée entre dans ces vies, pour les sauver peut être ? car ils le disent, rien ne les retient là... C'est l'inverse qui se produit et l'horreur sans nom s'inflitre, la barbarie, la non compréhension, les morts, les viols, la vengenace et la fuite éperdue en avant en arrière d'un monde à l'autre le premier finalement étant diablement plus agréable, doux. Le retourest alors là tant attendu par ceux qui attendaient là-bas...
 
Dans Le Monde on lira : "Flandres traque la barbarie chez le troufion plutôt que son sens de la fraternité ou son héroïsme. L'homme, chez Dumont, oscille entre l'humain et l'inhumain, la grâce et la crasse, sa part de bestialité étant attisée par l'enfer de machines infernales en plein désert. La guerre le plonge en régression, souligne sa peur, sa fatalité à être écrasé par le mal, son impuissance à se transcender en collectivité".
 
  
 
Il y a dans Démester, cette folie du regard qui vous en dis plus long sur la vie que la plus grand tirade, ces attitudes, ce repli intérieur et cette force brute qui fais le pendant avec Barbe, déluré sexuellement qui accepte, choisit son camp et déraille aussi dans cette attente du retour de son amour, de ses amours perdus dans ce néant aux portes de la réalité sociale d'aujourd'hui.
 
Sur Bruno Dumont, je ne sais pas grand chose sauf son interview récente dans les inrockuptibles qui d'ailleurs éclaire quelques points et que je vous conseille, aux antipodes de la réalisation semble t-il; il en est à son troisième film et semble demander beaucoup aux acteurs (ici ce sont des non professionnels....), son secret, pour les rendre vrai, les faire courrir, les exténuer eh oui véridique...
 
 
Lire une interview de Bruno Dumont et le site de Flandres