Les buts de Patrick Schwartz à la galerie Les Douches / by herwannperrin




Rien d'exceptionnel me direz-vous que de photographier des cages, des buts, des barres en bois, des traits qui servent de délimitation en fonction des possibles et des situations dans le Monde. On parcourt avecPatrick Schwartz quelques pays et régions (France, Turquie, Angleterre, Vietnam, Serbie, Brésil, Afrique,...)


Le point de vue est a priori toujours le même, la position du photographe se pliant à cette logique, derrière les cages. L'appareil capte ce qu'il voit, essentiellement 2 barres horizontales et un barre verticale. Et puis, derrière s'amoncelle les paysages de toute provenance, les cités perdus, les champs à perte de vue, les barres d'immeubles, le sable du Brésil, eh oui on ne peut pas déroger à la tradition et puis aussi parfois un mur brut et rien d ?autres?



Rien d'exceptionnel et à la fois un travail documentaire sur la ville et son rapport aux buts, au football, ce sport qui où que l'on soit presque a une dimension fortement populaire et fédératrice que cela soit localement,nationalement ou même mondialement?

Une de celle que je préfère est celle exposée en premier ici, avec un point de vue légèrement différent, une vue trouble et un point de vue avec une vision du sol au ciel? cela me parle mieux en tout cas?

A ce titre, il pourra être intéressant de lire de manière plus spécifique le numéro de l'Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS) dirigé par PascalBoniface ( Interview ) en date de 2006 sur les relations entre "Football et Mondialisation"


En tout cas, un très beau texte d'Hervé Le Goff : « Cibles momentanément abandonnées, les buts se prêtent à la recherche formelle d'un artiste littéralement encagé dans un rythme obsessionnel qu'enrichissent les variations de l'environnement ou du paysage et que rompent quelques étapes insolites, comme ce filet peint en faux trompe-l'oeil sur une muraille bétonnée àCao Vinh au Vietnam ou ce calvaire de Saint-Jean du Bruel exposant son Crucifié à la violence d'un shoot trop bien centré (?). Conceptuel et plasticien, le travail de Pierre Schwartz ne parvient pas à étouffer la fibre humaniste qui gouverne la réalisation de son projet et sans doute vibret- elle un peu plus fort sur les terrains les plus humbles, quand les buts ne sont pas tous, comme à Sarajevo, à Mexico, ou à Istanbul de solides et réglementaires tubulures de métal aux normes dimensionnelles de 6m x 2,1m. Au Vietnam comme au Ghana ou en Afrique du Sud, la norme se plie à la disponibilité des trois bois assemblés en un parallélogramme précaire pour offrir comme ailleurs une qualité de jeu, l'énergie du combat et peut-être le commencement d'une ambition de carrière. Pause nécessaire dans ce long traveling qui déroule sans prévenir des arrières plans d'usine, de terrains vagues, ses perspectives de pylônes et de barres de cités, la brousse, la forêt, les rives des grands fleuves apportent leur mi-temps agreste et poétique, comme les autobus leur espoir d'ailleurs. (?) ».

L'exposition a débuté le 13 juin et se poursuit jusqu'au 26 juillet prochain

Avis aux amateurs de football et de photographies...

LES DOUCHES LA GALERIE
5 rue Legouvé - 75010 Paris
Tel : 01 78 94 03 00
http://www.villeouverte.com