Festival silhouette de courts métrages, compétition internationale / by herwannperrin

 
Soirée bien ensoleillée pour cette deuxième soirée avec le départ de la compéttion internationale. Les reflets rose azur sont là pour nous inviter à la nonchalance pendant qu'un petit groupe du nom d'Eldia se fait plaisir en bas de la pelouse, sympathique et tendance rock ensuite vient le compagnon des soirs en personne, Antoine Bataille, alors il a quelque chose mais est-ce l'endroit, le lieu et le moment je ne suis pas certain, plutôt une ambiance caverneuse et de l'au delà...
 
Allez hop ça commence avec "Small Station" de Chien-Ping Lin qui interpelle par son onirisme et sa poésie de vie, un homme de 35 ans adore les trains et s'en va les voir passer dans la campagne accompagné de sa mère, une histoire à deux de découvertes et de luxuriance du vert abondant en campagne par rapport à Taïpei, de rapport à la vie, à chacun. Il y a quelque chose mais un je ne sais quoi manque en tout cas sur fond de rien, on peut faire beaucoup, c'est un peu ça la magie des images et du talent. Pour "Invulnérable" d'Alvaro Pastor, on passe dans un autre domaine, le VIH et ses conséquences personnelles lorsque l'on apprend que l'on est séropositif, un homme est atteint, il est homosexuel, comment va t-il réagir vis-à-vis de son compagnon, de sa famille, de sa classe, entre fuite en avant et interrogations, le dilemne est difficile mais inéluctable enfin il faut espérer... (pour info, un article du journal Le Monde d'aujorud'hui avec quelques pistes sur d'autres traitements). Un très très beau court métrage, le choix du public dans cette soirée aura été plus que complexe tant la production était de qualité dans des horizons complètement éclatés. Pour "A heap of trouble" de Steve Sullivan, c'est l'humour anglais et sa délirante vision des choses, des hommes nus (9 naked men) avancent au cri de ralliement dans une rue dans quartier pavillonnaire bourgeois...ils vont semer le trouble chez certains, le son de leur voix étant comparable semble t-il aux sirènes d'alors...
Entracte mérité pour dégourdissement des jambes et rafraîchissement et notre tant aimé Antoine Bataille de retour... Puis "La Apertura" de Duska Zagorac film d'amitié et de trahison où le Tangon et sa sensualité est là au coeur de tout dans cette Argentine où la danse est un des seuls moyens de s'en sortir, qui des deux amis va sortir du lot et espérer devenir un danseur authentique... surtout que la belle qui serait de la partie est la copine de l'un des deux... le choix est emblématique sauf à penser évidemment que le choix n'existe pas là bas... Avec "Panther Martin" de Terje Rangnes c'est la relation bien intéressante entre un père et son fils lors d'un partie de pêche qui va devenir trouble... Dans la grande tradition des pays nordiques, on n'y va pas par quatre chemins et le fils assènent quelques remarques sur le couple familial qui vient de se séparer et qui sous couvert d'anodines questions tranchent tel un couperet tout en voulant simplement avoir des réponses à des interrogations d'enfants, une très belle performance pleine d'humour. Mon préféré du soir si l'on peut faire un choix est "Sidasti Baerninn (Last Farm)" de Runar Runarsson où l'histoire d'une vie qui se termine dans les confins de l'Islande, au bout d'un monde qui n'existe plus, entre Hrafn et sa femme. Des vies qui s'écoulent à deux n'ont plus la même saveur seul. Retour sur la vie et ses choix, sur le courage de se connaître et parfois d'être égoïste et courageux, une très triste et belle histoire de vie qui s'en va mais où personne ne peut s'attrister avec ces paysages remplis de perspectives et de calme aux confins du monde. Enfin, avec "Lucky" de Avie Luthra on part avec un petit orphelin du SIDA sur les routes de la ville, de sa nouvelle vie et de sa rencontre d'abord avec son oncle sans trop de perspective et puis avec une indienne raciste avec qui une relation se noue au fil des heures, une belle histoire en devenir qui fait un peu oublier la misère du Monde, enfin plutôt qui donne un espoir...
 
Bon pas évident pour vous d'aller revoir ces courts métrages de grande qualité alors la seule manière de pouvoir les voir, je crois que c'est quand même d'aller vous laisser bercer sur la pelouse avec encore une belle journée devant vous... bonne projection et découvertes...