I don't want to Sleep Alone de Tsai Ming-liang / by herwannperrin

Alors je m'inscris en faux contre les belles critiques sur ce film qui est je dois l'avouer extrêmement long pour ne pas dire autre chose.
Je vois très bien où l'on peut s'extasier, dans ces prises de vues qui c'est vrai sont d'une sensibilité extrême, dans des paysages urbains qui donnent une certain idée de la difficulté de vivre dans certains pays émergentde nos jours où la richesse et la pauvreté se côtoient de manière très divergente. C'est vrai aussi que l'on comprend, enfin que l'on peut essayer de comprendre ces âmes en peine qui seules, complètement esseulées, pour ainsi dire vive reclus sur elles-mêmes, sans vie réelle autre qu'un quotidien fait de petits riens qui se juxtaposent jusqu'à la nuit et la fatigue. Des gens solitaires pour qui l'amour est presque impalpable, lointain et qui ont pour seul trésor un matelas trouvé on ne sait où. Le soleil n'est que rarement là dans ces vies de nuits, de gris, de villes polluées, sans argent; l'eau est la source de vie, de lavage des âmes en peine, ces petits gestes qui rythme une vie d'exil et de pauvreté.

On est à Kuala Lumpur mais l'on pourrait se situer ailleurs dans une de ces nouvelles villes de l'Asie dominante... une scène de pari, de jeu factice et d'arnaque, un sans-abri qui se fait houspiller, enfin plutôt battre et des hommes d'origine bangladeshi transportant leur trésor, un matelas usé jusqu'à la corde le voit mal en point. Un d'eux, Rawang veut le recueillir et le soigner, sans un mot, sans une parole, le don de soi est là, sauver un inconnu, la valeur de l'âme humaine qui parle; lui comprend mais ne dis rien, il prend les soins et revient petit à petit à la vie.
Une fois rétabli, Hsiao Kang rencontre Chyi, une serveuse qui tombe sous le charme, elle dont le quotidien est de nettoyer un homme sans vie qui écoute de la musique, le fils, l'homme de sa patronne, on ne sait... au fil des refus et des avances, les vies avancent enfin toujours sans réelle direction, le quotidien se poursuit toujours aussi glauque et triste jusqu'à la rencontre avec la pollution, avec Chyi dans des étouffements, dans un bâtiment complètement désaffecté, il vive une histoire puis parte avec un matelas, parte vers sa mansarde... Rawang est triste et a besoin d'amour, il est là, ils sont en mal d'amour en mal de vie, ils n'ont rien et essayent de combler ce vide qui les suffoquent... Est-ce qu'ils parlent pendant le film, je ne saurai le dire presque, quelques fois certainement mais  voilà... alors oui on pourra trouver cette histoire d'amour belle à en mourir mais pas moi, ...

La musique est belle, quelques scène sublimes il est vrai mais voilà cela ne m'a point convaincu à vrai dire...