Un bon polar pour prolonger encore l'été : Philippe Dijan, Impuretés / by herwannperrin

 
Si le nom de Philippe Djian n’évoque encore pour vous qu’un intellectuel notoire et transgressif, « 37°2 le matin » résonnant encore dans nos inconscients, plongez au cœur de cet assoiffant ouvrage qu’est « Impuretés », désormais en poche.
 
Ce roman transpire de l’histoire moite et disons-le, glauque, qui entoure la mort dans des circonstances plus que mystérieuses de Lisa, près d’un lac, et du seul témoin de la scène, son frère cadet Evy, adolescent de quatorze ans, désabusé et décadent dans la jeunesse friquée d’une colline américaine. Le décor est planté : à l’heure où les malheurs de la jeunesse dorée sont au cœur de la scène médiatique, Djian nous introduit dans un monde quasi-irréel, où les pères sont des anciens artistes toxicomanes désormais obsédés par la chair fraîche et les restes d’une reconnaissance sociale, où les mères post-soixante-huitardes sont devenues des carrièristes prêtes à tout quel que soit le prix à payer, où les ados gobent du GHB-Lexomil à la place de leur bol de Banania.
 
Autour d’Evy et de sa proximitié troublante avec la mort de sa sœur, c’est surtout la brillante peinture que fait Djian des protagonistes, cette atmosphère étouffante, qui ne lâche plus le lecteur. Jusqu’à plus soif.