En français sous l'image à l'espace Electra / by herwannperrin

De cette exposition présentée à l'Espace Electra il est difficile de se faire une opinion tellement elle est à la fois riche et brouillon, on s'y perd rapidement, entre tous ces photographes, sans réel repère on est vite perdu et c'est bien dommage, les photos présentées des différents photographes sont belles, il y a quelques choses chez chacun d'eux une part du réel, une part enfoui de leur mémoire qui ressurgit pour nous présenter ce qui a été ce qui revient du fond de la mémoire, ce qui en termes de vidéos est caché, les non-dits, les guerres sans images et notamment l'Algérie, la salle du bas étant consacré majoritairement à la vidéo; à ces personnes qui ne comprennent pas l'horreur, le terrorisme, le pourquoi du comment, et c'est ausi ça leur quotidien, cette peur et cette incompréhension de mourir sans savoir, sans raisons; frustration et état de choc.

Il est question de la francophonie, de cet espace bien défini d'antan qui a eu ses "heures de gloires" mais aussi ces horreurs, cette histoire cachée qu'encore aujourd'hui la France a du mal à intégrer et à voir avec les yeux de la puissance non occupante...alors c'est ça aussi qui est évoqué, d'un continent à l'autre on se promène dans ces anciens territoires.

Evocation pour les uns d'un lieu qui a été leur enfer (il s'agit de la séquestration de Françoise huguier quand elle avait 8 ans), pour les autres lieu d'interrogation sur les rapport au catholicisme (OLivier Christinat) quand la poésie du Mali surgit avec Mohamed Camara... Diversité et hétérogénéité, c'est peut ça tout compte fait la francophonie, espace flou et indélimité sans réelles frontières et qui essaye de s'exprimer en mêlant les expériences et les cultures s'enrichissant de cette ouverture, essayant de soigner ses plaies et de recommencer à vivre...

Ce très cher Lunettes Rouges indiquait en Mai de l'année 2005 en exergue d'une exposition sur Camara :

 

"Camara, camera, chambre ?
Camara, caméra ?
Camara, camarade ?"

Eh oui c'est bien ça, ce jeune malien de 22 ans qu'est Mohamed Camara et des pousières surprend par la poésie dégagée par ses images-terres; le Mali, la terre retrouvée, le sommeil qui se pose et la lumière qui joue avec les visages, la chambre intérieure, l'espace qui est le notre, le sien plutôt et que nous pouvons alors partager par l'image rendu jusqu'à nous. Réalité d'un monde, de son monde qui nous est révélé et qui nous permet de mieux appréhender cet univers de l'Afrique lointaine qui vient jusqu'à nous avant que nous allions vers elle pour la découvrir et prendre acte des rhymes de la vie. 

  

 

Je m'arrêterai en particulier sur un photographe à qui il me semble devoir rendre un hommage évident : Jacko Vassilev . Avec lui, découvrez une Bulgarie telle quelle n'existe que chez lui, tribulations d'un photographe aux portraits on ne peut plus révélateur d'un monde qui va probablement disparaître d'ici peu, mais inscription par l'image de cette dignité perdue, de ces regards et de ces vies venues d'ailleurs du fond des temps et pourtant des portraits contemporains, nous sommes dans la fin des années 80 au maximum et jusqu'aux années 2000. La profondeur de ces visages, de ces vies qui se dessinent dans les regards perdus, dans les attitudes...

 

   

Espace Electra

6 rue récamier 75007 Paris