Caligula / by herwannperrin

caligula

 La quintessence du sublime, l’impression de légèreté de ses corps lancés dans l’espace, soulevé tel des plumes, ses pirouettes et figures murement réfléchi et accomplies avec une grâce infini, ce costume de Caligula tout à fait remarquable (Olivier Bériot) avec les Quatre saisons de Vivaldi, la beauté, le talent et la perfection sont là à la croisée, se rejoignant dans cet espace temps magique qu’est le Palais Garnier avec sa beauté intrinsèque qui irradie.

 L’article de Libération de Lundi est bien en deçà de la réalité du spectacle vivant et la sensibilité qui en émane avec ces jeux en tableaux et ces intermèdes d’un temps futur, avancée dans un ballet classique où la musique évolue pour aller presque vers des sons électro et une maîtrise des corps et des mouvements en évolution constante, pérennité de la beauté. Ces intermèdes aux figures épurés et à une mise en scène et des mouvements plus lents mais d’une intensité rare en font un spectacle dans le spectacle, véritable création au sens propre du terme, Nicolas Le Riche nous donne à voir un ensemble d’une cohésion retrouvée « ce n’est pas la fonction de Caligula qui est interrogée, mais l’humanité qui l’habite et dont témoigne son rapport particulier à l’imaginaire ».

 C’est un « homme déchiré, que la folie et le pouvoir poussent à créer jusque dans la destruction. En proie à une imagination exacerbée, il est un dionysiaque au sens où Nietzsche le définit : en toutes circonstances, il éprouve le besoin vital de jouer et de se métamorphoser jusqu’à incarner ses propres visions. Mais cet état le confronte à une dualité tragique : tant qu’il est acteur, il maîtrise son destin et accède à l’immortalité, mais dès qu’il redevient spectateur, il se rend vulnérable et mortel ».

 Symbiose et entente parfaite entre musique et danse, cette composition nous plonge dans une histoire qui sans la connaître nous fait découvrir la tragédie, palpable à chaque instant dans cette composition et dans cette manière de dire les choses avec le corps, avec els mouvements, les arrêts sur images, transmettre sans parler est là une des plus belles aventures de l’art vivant encore une fois réussi ici.

 La musique des intermèdes : Louis Dandrel indique : « À l’orchestre, dans la fosse, répondent des sons électroacoustiques diffusés dans la salle. Les matières sonores que j’ai imaginées ont des formes harmoniques qui se développent sans changer de nature, comme des variations instrumentales. Avec des transparences et des opacités, des lenteurs et des violences, propres à créer cet autre ciel de la tragédie où s’inscrivent les thèmes des Quatre Pantomimes : la lune, le sexe, la guerre, la mort ».

 L’article de Libération un peu injustifié….