Mario Giacomelli - Métamorphoses / by herwannperrin

Entre réalisme et surréalisme, on ne s'étonnera pas de cette très belle exposition à la fois très poétique, l'évocation notamment du poète Giacomo Leopardi

 

On débute avec l'Infini :

 

« Toujours elle me fut chère cette colline solitaire
et cette haie qui dérobe au regard
tant de pans de l'extrême horizon.
Mais demeurant assis et contemplant,
au-delà d'elle, dans ma pensée j'invente
des espaces illimités, des silences surhumains
et une quiétude profonde ; où peu s'en faut
que le cœur ne s'épouvante.
Et comme j'entends le vent
bruire dans ces feuillages, je vais comparant
ce silence infini à cette voix :
en moi reviennent l'éternel,
et les saisons mortes et la présente
qui vit, et sa sonorité. Ainsi,
dans cette immensité, se noie ma pensée :
et le naufrage m'est doux dans cette mer.
 »

 

En quatre scènes, « la métamorphose du réel », « une esthétique de l'équivalence », Théâtres de l'imaginaire » et « le dévoilement d'un monde », la BNF révèle un Giacomelli inconnu à mes yeux mais qui apporte avec son Noir & Blanc l'intemporel dans ces photos, à la fois réel au delà de toutes évidence, presque en mouvement par ce floue d'arrière plan qui fige ce visage dans un présent encore palpable, la scène existe et se déroule sous vos yeux, vous êtes avec ces ombres prises sur la toile en quelque sorte, presque vivant…

 

Dans la métamorphose du réel, on ne peut s'empêcher de repenser à ces visages de vieillards dans des hospices qui reflètent la réalité de la vie non pas la déchéance, loin de là mais les changements qui s'opèrent au fil du temps, qui marque profondément les êtres, il montre ce que notre société veut à tout prix nous cacher, lisser au plus près et peut être nous même, à savoir l'avancé du temps…

 

Dans une esthétique de l'équivalence, peut être la partie la plus âpres et la plus difficile à pénétrer, c'est la nature pour l'essentiel qui mène le regard les paysages qui sillonner de toutes parts respirent et ondulent autour des collines ; le bois qui d'un visage familier nous sourit ….

 

Théâtres de l'imaginaire, une image de femme évanescente et drapée évoquant une déesse ou une déesse d'un autre monde apparaît et réapparaît avec ces cheveux en bataille et puis ces scènes avec le chien imaginaire, impressionnante mise en scène presque réelle… ces prêtres aussi qui tels une troupe dansent et dansent sans jamais s'arrêter semble t-il la folle sarabande de la neige …

 

Le dévoilement d'un monde, la lumière et les ombres se forment et se déforment au gré des oiseaux nichées, de très belles images de mondes parallèles et si proches à al fois

 

Saisissant de vérité et de beauté, on n'en sort autre car le regard change la perspective

 

Un autre lien sur Giacomo Léopardi

 

L'expo de la BNF (à Richelieu) : Pour s'y rendre, cliquez ici et essayez d'y aller un peu tôt car il y a pas mal de monde

 

Jusqu'au 30 avril prochain