L'Hôtel du Libre-échange au Théâtre de la Colline / by herwannperrin

« Sécurité et discrétion ! Hôtel du Libre-Échange, 220, rue de Provence ! Recommandé aux gens mariés... ensemble ou séparément !... » : voilà qui annonce la couleur de cette pièce de Georges Feydeau dont la première représentation a eu lieu en 1894 et qui est aujourd'hui mise en scène par Alain Françon au Théatre de la Colline

On peut lire dans le dossier de présentation de la pièce (au format PDF) un résumé qui me va bien : "Une succession d'événements imprévus et de quiproquos réunissent à l'hôtel du Libre-Échange : un expert venu pour découvrir la source de bruits suspects, sa femme, prête à le tromper avec sonmeilleur ami, un avocat bègue et ses quatre filles et, enfin, le neveu de l'expert désireux de passer quelques heures avec la petite bonne du meilleur ami de son oncle". Le programme, s'annonçait chargé...

Voilà qu'entre en scène les protagonistes sur une mise en scène d'Alain Françon, eh bien je peux vous dire que c'est tout simplement excellent, il n'y a pas grand chose à dire de plus en fait, le jeu des acteurs est excellent, la tension va crescendo, les connivences également, la représentation d'une durée de deux heures est le timing idéal, le vaudeville qui se présente à nous pour une fois au Théâtre de la colline, est bien agréable. On sourit, on rit, on est heureux tout bonnement, les quiproquos se font plus subtil et on s'étonne qu'une pièce en date de 1894 soit aussi actuelle aujourd'hui car c'est également cela qui impressionne, cette capacité deFeydeau à peindre les moeurs de son époque qui sont on en convient, dissolus, c'est à peine mieux qu'aujourd'hui, comme quoi la nature humaine sur certain domaine reste assez constante au final...

La salle était bourré à craquer, n'arrivez pas en retard, après 20h30 on ne vous garde plus votre place, en tout cas, si vous n'avez pas encore votre place, dépêchez-vous, les représentations se terminent le 24 février, c'est dire presque demain et pour une fois que le Théâtre de la colline propose une pièce un peu légère, il ne faut pas s'en priver, au contraire.Clovis Cornillac ne vous décevra pas tout autant que la dégaine complètement atypique et dégingandé de Paillardin, sa femme gesticule et s'emballe à tout moment alors que madame Pinglet est là, qui impose sa loi. Le réceptionniste stylé de l'Hôtel du Libre-échange est franchement totalement décalé et avec un jeu excellent, une indifférence et un timbre de voix qui vaut tout l'or du monde... EntrePinglet, Paillardin et les Mathieu, c'est un très bon moment que passez...

Une interview d'Alain Françon

Attention, il n'y a lus que quelques jours aussi dépêchez-vous, c'est jusqu'au 24 février 2008

Théâtre de la Colline
15, rue Malte-Brun - 75020 Paris
Tel : 01 44 62 52 52
Métro Gambetta avec notamment, Clovis Cornillac