Simon Boccanegra à l'Opéra Bastille / by herwannperrin

En cette période électorale intensive, cela fais du bien d'aller se détendre tout en retrouvant un peu de politique. On est ailleurs et si près à la fois, c'est au coeur del'Unité italienne, à Gènes entre lesplébéiens et les patriciens que se joue cette intrigue politico-romantique.

Politique et Honneur, eh oui cela fais longtemps que l'on a pas eu l'occasion de voir cela, depuis le départ des grands hommes de gauche ou de droite d'ailleurs. Des homes visionnaires et non pas des gestionnaires, des Hommes politiques qui avaient des idées et essayaient de les mener à bien. La société de gestionnaire qui nous gouverne actuellement et c'est malheureusement à prévoir pour encore quelques années manque de cette aura dont on a besoin, de cette engouement, de cet engagement qui fais hélas défaut aujourd'hui.

Avec le Simon Boccanegra de Giuseppe Verdi, c'est un corsaire, un héros qui devient Doge de Gènes. Il devient un politique mais ne veut pas devenir un politicien, il reste un humaniste qui n'a pas peur d'affronter le peuple ni les patriciens, il a pour lui son honneur et reste droit dans ses  principes. L'histoire est tiré d'un dramed'Antonio Garcia Guttiérrez et elle est là pour vous rappeler des moments justes, des moments intenses. Entre lutte fratricide sur fond d'unité italienne, de traîtrises et de coup bas mais aussi d'amour et de loyauté, de fraternité et d'honneur c'est le triomphe du Juste qui transparaît. La scène de la réconciliation est à vous en faire trembler de bonheur....

Vous pouvez lire l'histoire de Simon Boccanegra sur le très beau site de l'Opéra de Paris et écouter le Directeur de l'Opéra nationalde Paris présenter cette oeuvre dans le contexte actuel des Présidentielles, la frontière entre Art et Politique est souvent plus fine qu'il n'y paraît...

Oeuvre frissonnante que celle-ci avec aux commandes Johan Simons à la mise en scène dépouillée mais qui donne à cette version contemporaine un atout certain, transposition toute naturelle d'une oeuvre du 18ème siècle au 21ème sicèle accompagné du magistral James Conlonon ne pouvait qu'être en apesanteur. Toujours en amateur, je me suis régalé avec l'époustouflant Dmitri Hvorostovsky dans le personnage de Simon Boccanegra; Stefano Secco interprétant Gabriele Adornoet Olga Guryakova dans la peau de Maria Boccanegra (Amelia Grimaldi) déjà vu dans Rusalka il y a de cela quelques temps...

Par ailleurs, j'ai appris incidemment à la lecture de l'interview de Louis Schweitzer dont on a récemment entendu parler aux côtés de Ségolène Royal et en tant que Président de la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (HALDE) que "VERDI" était l'acronyme de Vittorio Emanuele Re D’Italia (Victor Emmanuel Roi d’Italie)...

Pour Johan Simons, le metteur en scène hollandais: "Monter Simon Boccanegra, c'est donc aussi pour lui raconter une histoire qui donne une image positive de la politique. Ce n'est pas une version cynique". On en avait besoin alors n'hésitez pas à aller à l'Opéra Bastille retrouver ce morceau de choix et retrouvez foi dans la politique... c'est jusqu'au 1er juin 2007.

L'émotion est au rendez-vous, je crois que plus le temps passe et plus j'aime l'Opera...