Johnn Heartfield et ses photomontages politiques (1930-1938) / by herwannperrin

 
 
Voilà un homme qui en intéressera plus d'un je pense. En lisant un article du Monde du 11 avril dernier avec la très belle affiche "Madrid 1936" me voici parti en quête d'informations sur cet homme inconnu de moi.  En ce moment, une rétrospective a lieu au Musée de Strasbourg jusqu'au 23 juillet prochain, je ne sais pas si je pourrai y aller donc je me suis procuré par la voie des librairies, le catalogue de l'exposition qui est plus qu'intéressant ainsi que par Amazon un petit essai de John Willet intitulé "Heartfield contre Hitler"  et c'est bien de cela dont il s'agit, de l'immense travail de cet homme et de sa lutte contre Hitler, de photomontages antinazis d'Heartfield, Allemand ayant changé de nom, ami du peintre Grosz. Il a essentiellement travaillé dans le spages du magazine communiste AIZ (pour Arbeiter Illustreierte Zeintung, journal ouvrier illustré" pednant la période d'avant le début de la seconde guerre mondiale. Sa devise éatit : "utiliser la photographie comme une arme" ce qu'il a admirablement fait par les différentes factures de ses affiches dont vous pouvez voir quelques représentations assez violente sur ce site de l'Université de Towson par exemple dédié à Heartfield. Il s'exilera à Prague en 1933 et y restera jusqu'en 1938, la Tchécoslovaquie refusant de l'extrader vers l'Allemagne avant de venir finalement en Fance puis de fuir en Angleterre rejoint rapidement par son frère. Parti du mouvement dada en 1918 à Berlin, il s'en éloignera progressivement pour devenir autonome mais travaillera longtemps pour la revue du parti communiste AIZ (237 photomontages depuis 1930) dont il est membre avec son frère et Piscator depuis la fin 1918. Il sera assez proche aussi de Bertold Brecht qui le soutiendra d'ailleurs dans les moments difficiles et notamment après-guerre...
 
 
Je citerai du catalogue en page 38 : "Louis Aragon tente toutefois un élargissement de la notion promouvant un réalisme de combat émancipé de tout naturalisme mais "expression consciente des réalités sociales, et partie intégrante du combat qui modifiera ces réalités". Une définition dans laquelle l'art de Heartfield, qu'Aragon avait salué un an plus tôt comme "la plus éclatante illustration contemporaine de ce que peut être l'art pour les masses", trouvait bien entendu sa place. René Crevel partageait a peu de chose près le même point de vue lorsque, à la suite d'Aragon, il défendait en 1935 la pratique du photomontage grâce à laquelle "Johnn Heartfield a traité , avec la plus exacte violence et la plus péremptoire imagination, les sujets que l'actualité, l'urgence de la lutte, le besoin de savoir, l'indigantion qui n'a pas à se contenir, les nécessités révolutionnaires peuvent imposer à l'artiste pour le plus grand profit de l'art".
 
Et place à quelques photomontages qui vous permettront de mieux réaliser, visualiser l'immense travail accompli par cet homme à une période où la réalité et le réalisme existait déjà pour certains... la violence et le choc des images annonce seulement l'horreur sans nom....