Première lecture de l'univers où avance nonchalamment le Juge Ti mis en scène par Robert van Gulik (1910-1967). Sans être un grand adepte de ce genre un peu surannée, il n'en demeure pas moins receler d'étonnantes qualités tant par le plongeon abyssal dans la chine ancienne, celle des T'ang (VIIème siècle) auquel il nous convie que par les intrigues. On se croirait presque dans un film de sabre et d'épée sans celles-ci, les ambiances et les personnages sont attachants et ont un parcours atypiques. L'intrigue croisée va demander une sagacité extrême au Juge Ti. En effet, devenu président de la cour métropolitaine de justice, il est aux prises avec une terrible épidémie de peste, qui lui a valu d'être nommé Gouverneur extraordinaire de la capitale désertée par l'Empereur. Aidé de ses fidèles Ma Jong et Tsiao Taï et Tao Gan le juge va devoir élucider trois affaires, partiellement imbriquées les unes aux autres et dont l'issue n'est pas des plus évidente . mettant en cause les dignitaires de la ville
On suivra l'avis de Mauvais genre lorsqu'il indique que « Ce qui rend les romans de R.Van Gulik si passionnants, c'est le soin qu'il apporte à planter le décor de ses aventures et à brosser le portrait de tous les seconds rôles, qu'ils soient brigands, prostituées, assassins ou honnêtes gens, amoureux transis, propriétaires floués. Car, défenseur de la veuve et de l'orphelin, le juge Ti est d'une incroyable popularité. Héros positif dans la plus pure tradition du roman policier, il nous entraîne à bride abattue dans des histoires pleines de rebondissements et nous fait côtoyer les fantômes et autres phénomènes surnaturels couramment observés dans la Chine des T'ang ».