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Bande dessinée Herwann Perrin Bande dessinée Herwann Perrin

Myetzko de Sergio Toppi


Sergio Toppi revient en force avec cet album qui date de 2001, eh oui mais c'est si agréable que de se replonger encore et encore dans les histoires de Toppi, à mi-chemin entre mythe et légende un monde aux frontières du fantastique, ces possibles qui existent mais sont finalement souvent cachés, ces civivlisations enfouies et ces sorciers aux pouvoirs étranges.

C'est le cas d'Ogoniok, la première histoire de Myetzko et puis vient ensuite Myetzko lui-même et les incantations noires, un officier, un aide de camp aux pouvoirs étranges et un lien indéfectible entre deux familles par delà le temps, la chance n'a rien a voir là-dedans. 

Il y a l'histoire qui est belle, simple et pleine de force et de valeurs ancrées dans un passé qui n'est plus ou si peu encore et puis comme toujours cette plume qui court sur le papier cette encore qui se répand et innonde les planches une couverture de couleur, magique et enivrante, des traits d'une finesse extrême, un oeuvre d'art à livre, commme toujours le ravissement est là qui vous attend, n'hésitez pas, c'est beau un livre de Toppi.

Il suffit de voir une planche...

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DVD / VOD Herwann Perrin DVD / VOD Herwann Perrin

Le dernier roi d'écosse de Kevin mac Donald


Etonnante prestation que celle de Forest Whitaker qui nous permet de nous faire une idée assez précise d'Amin Dada, le despote tyrannique qui a régné sur l'Ouganda de 1971 à 1979.


Retour sur la prise de pouvoir qui a amené cette homme à la tête de l'Etat. Ici, c'est par le biais de la rencontre avec un médecin parti d'Ecosse pleins d'espoirs et d'envies de changements que nous voyons comment se détériore les relations entre les deux hommes; les accès de bonté et de folie passagère qui mène la vie de cet homme de pouvoir, ce général parti de rien; de ce général qui devenu paranoïaque va consciencieusement éradiquer toute forme d'opposition politique en les éliminant purement et simplement. Rien de plus simple que la police d'Etat et les soubassement des hôpitaux pour enfouir les crimes.

Dans un régime tel que celui là, tout se fait tout s'apprend tout filtre, la corruption et la peur font partie du jeu... C'est ce qu'apprendra à ses dépends le jeune médecin. Interdit de s'envoler vers son pays natal, il est obligé de rester là, de servir son maître tout puissant, c'est alors qu'il décide de commettre l'irréparable, c'en est trop mais survient au même moment la prise d'otage d'Entebe, non moins célèbre et qui verra son dénouement par les israéliens.

En tout cas, un rôle difficile à tenir mais pari réussi pour Forest Whitaker qui assume un rôle d'une justesse étonnante.

C'est un film à voir et qui permettra peut être à ce que 'on s'intéresse autrement à l'Ouganda qui depuis des décennies maintenant est au coeur des grands lacs une puissance complexe ... Museveni est à sa tête depuis 1986.. La situation reste plus que complexe comme on peut le lire dans cet article du Monde Diplomatique en date de 2007 et


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Photographie Herwann Perrin Photographie Herwann Perrin

Photographier l'Amérique (1929-1947) : Walker Evans et Henri Cartier-Bresson à la Fondation Henri Cartier-Bresson


 
Girl in Fulton Street, New York, 1929 © Walker Evans / The Metropolitan Museum of Art

Petite exposition de deux géants de la photographie, une vision croisée de la même ville a deux époques un peu différente mais finalement assez proches, deux hommes de la rue qui ne se prennent pas au sérieux et qui nous révèlent la vision qu'ils ont de leur Amérique, de ceNew York d'alors, bien différent de celui que nous connaissons évidemment. Il faut se promener avec eux dans ces quartiers pauvres pour entrevoir la misère, les visages marqués, les rues désertes ou en déshérence. Et puis prendre un peu de recul et voir la ville autrement, de loin en loin, s'extasier devant ces photographies d'un autre temps, d'une autre manière de voir les choses, de vivre à son rythme.

Il n'y a pas que New York non plus et vous pourrez voir quelques coins du sud des Etats-Unis, certaines vous feront penser sans nul doute aux photographies sociales réalisées pour la FSA ((Farm Security Administration) et notamment de Dorothea Lange. d'autres aux vieux films de Blues de Martin Scorcese aussi, un parcours fait également de visage, de situations étonnantes, amusantes, qui n'existent tout simplement plus ou presque, enfin voilàallez-y, c'est ça le plus important, se faire une idée par soi-même


License Photo Studio, New York, 1934 © Walker Evans / The Metropolitan Museum of Art

Et là, on dirait le far west où pas loin en tout cas


Arizona, 1947 © Henri Cartier-Bresson / Magnum

Je l'aime également beaucoup celle-ci de Saratoga...


C'est en place jusqu'au 21 décembre prochain mais préférez une visite la plus matinale qui soit car sinon le monde est accablant et ne permet pas de faire la visite dans les meilleures conditions, le monde , le monde....
 

Et plus de photographie de Walker Evans sur le site du Moma et une très belle critique et autres liens à découvrir sur Lunettes rouges


 

Fondation Henri Cartier-Bresson

2, Impasse Lebouis - 75014 Paris
Tel : 01 56 80 27 00
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DVD / VOD Herwann Perrin DVD / VOD Herwann Perrin

Spellbound ou la maison du docteur Edwardes d'Alfred Hitchcock




Et voilà que je reviens un peu aux classiques avec un premier visionnage quelque peu surréaliste, vous me direz, rien d'étonnant, il s'agit de la maison du docteur Edwardes où la rencontre entre Gregory Peck (Docteur Edwardes) et Ingrid Bergman (Constance Petersen) sur fond d'images surréalistes; les décors étant réalisés par Salavador Dali himself et cela se reconnaît d'un seul coup d'oeil; on dirait carrément ces tableaux. d'ailleurs vous pouvez en avoir un premier aperçu avec ce mur d'yeux qui vous transperce l'âme où plutôt la conscience. 
En effet, ce serait plus juste de parler de la conscience, où plus encore du "guilt complex", développé par Ingrid Bergman avec ses patients ou revivre un évènement de l'enfance qui vous a convaincu que vous étiez coupable alors que ce n'était pas le cas... tout un programme, la psychanalyse n'est évidemment pas très loin et Freud non plus avec son interprétation des rêves, d'ailleurs assez pédagogiquement expliqué par le maître es doctor Murchison d'Ingrid Bergman.

Mais tout tombe quand l'Amour s'en mêle....

Alors qu'est-ce qu'à pu vivre et est-ce que cela sera suffisant pour savoir qui se cache derrière le docteur Edwards et ce qu'il est advenu du docteur... C'est entre New York, Rochester et la vallée des anges que tout va se jouer mais la police déjà est sur les traces des deux compères, combien leur reste t-il de temps avant d'être pris...

Quelques prises de vues assez kitsch, l'époque aidant, surtout la descente de ski... mais bon un très bon film à voir ou à revoir en tout cas avec le maître anglais de séance.



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La rose blanche d'Inge Scholl

La rose blanche ou six Allemands contres le nazisme d'Inge Scholl est un de ces livres ou la finesse, la tristesse et la beauté des âmes non corrompues apparaissent dans sa plus belle lumière. Inge Scholl, c'est la soeur de Sophie, une des six Allemands qui a lutté contre le nazisme et en a payé le prix fort. Car, ils sont morts, morts au printemps 1943 après un procès en urgence, il s'agissait de Christophe Probst (24 ans), Hans Scholl (25 ans) et sa soeur Sophie Scholl (22 ans) pour les 3 premiers.

Qu'avait-il fait de si grave pour être traduits en justice et condamnés à mort en quelques jours alors que déjà la bataille de Stalingrad venait de se terminer ?

Eh bien ils avaient tout simplement résister à leur manière, avec leurs moyens, en ronéotypant des tracts qu'ils distribuaient dans tout le pays pour que les gens cessent de suivre la cadence de la marche au pas et qu'ils redeviennent des Hommes, des Femmes dans toute leur dignité. Des étudiants en médecine qui au départ, emballés par la fièvre patriotique se sont engagés dans les jeunesses hitlériennes, sont allés porter le flambeau, le drapeau, on connut cette liesse des premiers moments mais qui ensuite ont vite déchantés, se sont retrouvés encerclés, enfermés dans cette prison de la patrie de la nation avec à sa tête, non pas un homme éclairé mais un chien enragé.

Ils ont été combattre à la bataille de Stalingrad, ils ont vu le peu de cas des hommes, de cette chair à canon qui tombait au combat, l'horreur au rendez-vous. Il était temps de réveiller les consciences, de faire en sorte que les gens changent, se rendent compte de leur condition. Dans un des tracts on peut lire, tiré de Législation de Lycurgue et Solon :"Tout peut être sacrifié au plus grand bien de l'Etat, tout sauf, ce que l'Etat lui-même doit servir. Car il n'est jamais une fin en soi, il n'a d'importance qu'en tant que condition par laquelle l'humanité peut obéir à sa raison d'être : développement de toutes les forces humaines, progrès. Une constitution qui empêche l'épanouissement des aptitudes individuelles et contre carre le progrès de l'esprit, est nuisible et condamnable, quand bien même elle relèverait d'une pensée cohérente et atteindrait, dans son genre, à la perfection".

Travailleurs de l'ombre, de la nuit, ils se retrouvaient tous les six pour vivre leurs derniers jours de bonheur, pour réveiller ses consciences endormies afin qu'elles comprennent que la réalité, la vie avait un autre sens que la guerre, une poignée contre tous, des irréductibles des hommes et des femmes qui s'inscrivent dans l'Histoire de la résistance. Lors du procès, l'un d'entre eux a cette phrase : "Vous m'avez déchu du rang et des privilèges de professeur, vous m'avez comparé au plus bas criminel. Aucun procès en haute trahison ne peut m'enlever ma dignité intérieure de professeur d'Ecole Supérieur, d'homme qui dit clairement, sans faiblesse, sa conception du monde et de la vie politique. Ce que j'ai fait, ce que j'ai voulu, le cours de l'histoire le justifiera; j'en suis absolument certain. J'espère, par Dieu, que les forces spirituelles qui me rendront justice, pourront naître à temps de l'Allemagne. J'ai agi comme ma conscience me commandait de le faire. J'en accepte toutes les conséquences, selon ce que dit Gottlieb Fichte :
"Et tu dois te conduite 
comme si de toi et de ton acte seul
dépendait le destin de ton peuple,
et que toute responsabilité te soit impartie".

Un de ces livres où l'on peut encore espérer de l'humanité dans ses moments les plus gris, les plus sombres qu'il nous ait été donnés de connaître. Et c'est avec toute cette dignité et cette force qui les a menés au combat contre leur pays qu'Hans et Sophie vont s'en aller devant leur bourreau. Récit des quelques jours de prison, des interrogatoires sans fin et de cette force intérieure, de cette beauté d'âme de chacun qui nous éclaire par-delà les années et cette phrase de Sophie : "Quel beau jour, quel soleil magnifique, et moi, je dois mourir. Mais combien de jeunes gens, de garçons pleins d'espoir, sont tués sur les champs de bataille... Qu'importe ma mort si, grâce à nous des milliers d'hommes ont les yeux ouverts. Il y a certainement une révolte parmi les étudiants"

Voilà, un livre hommage à lire assurément pour la beauté de leur vie, pour l'écriture, pour se rappeler de ces temps maudits où quelques-uns se dressaient contre l'Horreur sans nom.
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