BLOG CULTUREL
Au bout de la nuit (Street Kings) de David Ayer
Oups, un petit polar made in USA avec comme tête d'affiche rien moins que Keanu Reeves et Forest Whitaker. Encore une histoire de bons flics contre de mauvais flics... quels sont les bons...
Les films made in USA, ce qui est bien c'est que l'on ne s'embête pas, il y a de l'action, du rythme mais bon de là à dire que celui-ci est franchement bon il y a pas mal de marge.
En effet, difficile à croire que cette histoire un peu rocambolesque et avec un air de déjà vu. Tom Ludlow alias Keanu Reeves est le flic qui a les meilleurs résultats de la brigade va t-on dire mais au mépris de quelques règles élémentaires, il a perdu sa femme, il commence à se perdre dans l'alcool mais cela arrange le CapitaineWander, son supérier avide de pouvoir et qui connaît et tire toutes les ficelles et veut du résultat. Est-ce que cela peut durer éternellement cette situation ? Surtout lorsque son ancien partenaire se retourne progressivement contre ses méthodes, que celui-ci est assassiné devant ses yeux; l'étau seresserre autour de lui et il va devoir comprendre et anticiper les mouvements s'il ne veut pas rester au carreau.
La corruption règne au plus profond de la police de Los Angeles, l'argent corrompt tout et la Police a le pouvoir sur tout, elle fait un peu ce qu'elle veut avec les preuves, les faits et manipule à souhait la vérité. Une vision complètement noire et pessimiste de la police américaine en tout cas; espérons un peu que tout ne soit pas entièrement vrai... Enfin, jepréfère de loin le titre original "street kings" que cette traduction ridicule mais bon le film n'est quand même pas terrible...
5/10
Malavita encore de Tonino Benacquista
Qui ne connait pas encore Tonino Benacquista ? En tout cas, faites un effort car il a publié quelques livres assez sympa dont Malavita.
Nous voici donc avec le deuxième opus, la suite de Malavita : Malavita encore. Pour ceux qui ne connaisse pas encore, le titre vient du chien de Manzoni, alias Blake, alias.... qui se nomme Malavita. Je vous laisse en trouver la signification.
Alors deux possibilités s'offrent à nous : vous connaissez le premier tome et savez de quoi il retourne et dans ce cas là, vous allez plonger dans ce polar et vous l'aurez terminé avant de vous en rendre compte ou si vous neconnaisez pas le premier tome, alors vous allez commencez par le commencement et apprendre à mieux connaître la famille Blake. Blake s'appelle maintenant Wayne et son nom originel n'est autre que Manzoni, un repenti de la mafia new-yorkaise dont la tête est mise à prix à près de 20 millions de dollars par les familles car il a fait pas mal de grabuge en les dénonçant. Sous la protection duFBI il vit sa vie, distillant au compte goutte ses informations auprès de son protecteur en titre Tom Quintilanni
Il s'avère que la vie de la famille Wayne n'est pas aussi paisible que ça, le père s'est soit disant reconverti en écrivain de thriller à succès sur fond d'histoire personnelle et vécue, de souvenirs mythifiés, la mère vaque à ses occupations mais là elle a décidé de faire connaître au monde entier ses fameuses aubergines à laParmesane , on les goûterai ou on se damnerait pour une portion...Belle leur fille s'amourache d'un petit français qui vit en décalé avec le monde et son fils décide pour commencer de devenir menuisier.
Une famille somme toute banale avec ses petits problèmes existentiels à résoudre mais c'est sans compter avec la vie intrinsèque des personnes, leur histoire personnelle et une sorte de destinée qui finit par les rattraper par ci par là. Donc, la vie ne va pas être si paisible que ça pour chacun des membres de la famille, attention attention préparez-vous à revoirManzoni en personne il est de retour...
D'un certain côté, on aimerait sûrement tous être un peu des Manzoni...
Bon honnêtement cela se lit assez vite, très agréable deuxième volet qui semble annoncer un troisième d'ailleurs. Par contre comme le disait A. il y a des risques d'essoufflements qui se font sentir, le lecteur commence à anticiper et à comprendre en avance ce qui est en train de se tramer dans la tête des chacun/chacune...
7/10
Bons Baisers de Bruges de Martin McDonagh
Pour ma part, j'ai trouvé Bons Baisers de Bruges assez décevant. En effet, retrouver deux tueurs à gages en cavale dans la ville de Bruges est un point de départ intéressant mais les développement ne sont franchement pas à la hauteur de ce que l'on pouvait attendre.
D'un côté Colin Farrell qui se trouve complètement hébété, a une sainte horreur de cette ville qui pourrait être finalement synonyme d'enfer sur terre, ce qui est franchement loin de la vérité même en tantqu'anglais... De l'autre, son copain de toujours et de chambrée... alias Brendan Gleeson se lasse de cette vie et aspire à autre chose. C'est sans compter avec Ralph Fiennes qui est l'employeur de 2 loulou à la gâchette, il n'est pas mauvais, dans son style il a un certain piquant surtout qu'il veut que l'un des tueurs exécutent l'autre, la ville deBruges prend des allures baroque avec un nain qui se ballade, des touristes qui ne comprennent pas ce qui leur arrivent ou une belle jeune femme qui tombe littéralement dans les griffes ou plutôt dans les mains de ColinFarrell...
Un petit retour en arrière et l'erreur commise par Colin Farrell qui se ronge de l'intérieur, Ralph fiennes en fait une question d'honneur et de principe qu'il s'appliquerait à lui même s'il le fallait alors que Brendan Gleeson aspire à donner une autre chance à tout un chacun, à ce qu'une autre voie soit possible...
Un film en dent de scie qui au final est quand même bien BOF BOF
4/10
Eldorado de Bouli Lanners
Une histoire peu commune, comme seul la Belgique peut accoucher avec des personnages hors normes, un style tout à fait décalé et des plans sublimes.
Pour ceux qui ont vu "J'avais toujours rêvé d'être un gangster", ils se rappelleront sûrement de ce duo de kidnappeurs qu'était Bouli Lanners et Philippe Nahon, un de ces grands moments de films... Les voici de retour dans Eldorado de Bouli Lanners avec Bouli Lanners, reconnaissable parmi tant...L'histoire est simple Yvan se retrouve chez lui avec un cambrioleur à la petite semaine en la personne d'Elie, il n'appelle pas les flics et petit à petit se prend d'affection our ce gosse qui lui rappelle sûrement un peu son frère. De fil en aiguille, les voilà qui s'embarque dans un road movie pur sucre à travers les petites routes de la Belgique pour rejoindre les parents d'Elie à la frontière française. Yvan ne prend jamais l'autoroute et c'est là que se découvre en chemin des aventures inédites et étonnantes de deux personnages qui vont se retrouver mêler à des situations cocasses, bizarres dans un pays qui n'en demande pas mieux.
Avec comme je le disais au début des plans magnifiques, eh oui, pour y avoir habiter quelques années, je dois dire que c'est chapeau bas au niveau des images queBouli Lanners nous ramène, des ciels, de la campagne , du plan fixe, de l'urbain. Un film étonnant, sur une amitié qui se construit par hasard, sur le besoin de l'un comme de l'autre de se trouver lors d'un moment de vie pas simple pour chacun, qu'en sortirat-il ? allez savoir, la Belgique recèle de plus d'un tour dans son sac.
Voilà, en tout cas, j'ai passé un beau moment
Allez 7,5/10
Just like a woman de Bettina Rheims à la galerie Jérome de Noirmont
"She makes love just like a woman,
She aches just like a woman
But she breaks just like a little girl."
Bob Dylan
Just Like a woman, c'est l'album Blonde on blonde de 1965 de Dylan qui est à l'honneur. On comprend un peu mieux à la vision des photographies exposées. Bettina Rheims saisit si l'on peut dire sur le vif des femmes après l'amour, épanouie, étonnée, suintante. Les unes montrent leur joie indicible et leur soif de vie, d'autres on le regard qui se perd dans le vague, dans le souvenir de cet instant. Il y a des visages d'enfants, de fillette et de femmes, de véritables et vraies femmes. Toute cette émotion de l'instant d'après, de la manière de le vivre, de l'absorber qui ressort.
L'amour a été bref, intense, rapide aussi ou alors physique. Enfin, c'est ce que l'on peut en déduire de la présence sur toutes ces femmes de ces marques "pyrogravées" pour reprendre cette belle expression employée par Anaïs Montevecchi. Des détails qui sautent littéralement au yeux du fait notamment du format utilisés de 155 x 125 cm pour ces 13 postures post "coît" de Bettina Rheims. Des marques de jeans trop serrées, de soutiens gorge qui s'incrustent, un serre tête trop longtemps laissé en place. Des frottements, des incrustations, des rougeurs, un corset qui fait mal sûrement, toutes ces marques, presque des stigmates, invisibles avant et qui se révèlent à nous maintenant après qu'elles se soient laissées aller, qu'elles se soient données à l'autre.
Un autre qui d'ailleurs est complètement absent de la "(s)cène"...
Regardez bien les yeux de chacune d'entre elles, certains en disent long sur leur état de plénitude...; on arrive a comprendre beaucoup dans ces regards qui ont été happés par l'oeil du photographe en surplomb. La pudeur de certaine s'efface devant l'exposition des autres, les tissus s'imbriquent et rentrent dans la peau, profondément, peut être une première fois pour certaines, allez savoir. En tout cas, certaines sont très touchantes et très belles...
Et puis, commencez ou finissez en lisant l'introduction de Serge Bramly (Mars 2008) : "À l'orée du sommeil, quand l'esprit, au lieu d'éteindre ou de se laisser vivre, flotte sur le drap dans une moiteur f?tale, les verticales épousent parfois l'horizon pour engendrer des pulsions plus fortes que le désir. La conjonction s'opère loin des yeux, dans un entre-deux où l'on se guide à tâtons, en automate ; et c'est alors comme un rêve qui s'évade de la nuit.
Des pensées émergent de ce no man's land, cette jungle innocente et touffue sur quoi nous n'avons pas autorité mais où nous revenons sans cesse, avec la même soif de surprise, le même étonnement émerveillé. Les pensées les plus belles, les plus déraisonnables, les plus créatives. Elles croissent dans ces régions autonomes, souvent rebelles, où s'érige le secret ; et elles ne nous appartiennent en vérité qu'à demi : les tensions, le relâchement, le grand écart qu'elles supposent nous obligent, pour paraphraserLao Tseu , à ouvrir la porte en tenant le rôle passif. Certaines se reprennent aussitôt et retournent aux songes ; d'autres, heureusement, nous faisons notre profit. Mais qui remercier ? À quis'adresse-t-on lorsqu'on se parle à soi-même ? ? Qui s'exprime ? ? Qui répond ?
Avec ses papiers peints à fleurs, Chambre close introduisait la fiction dans la photographie : comme une glace sans tain, un au-delà du cadre. La nouvelle série deBettina Rheims s'y apparente, ne serait-ce que par les entrelacs de ses fonds ; mais, cette fois, c'est la naissance de la fiction, l'idée à sa source, dans ses balbutiements, qui est mise à nu, ses origines flottantes, la grâce de son envol et, telles des marques de forceps, les stigmates de sa délivrance, les signes de sa passion".
Vous avez encore un peu de temps pour aller découvrir ces 13 portraits...
Galerie Jérome de Noirmont
36-38 avenue Matignon - 75008 Paris
Tel : 01 42 89 89 00
