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Déception avec Louise à l'Opéra Bastille
Houps là, cela faisait un bail que je n'étais pas retourné à l'Opéra, faute d'avoir réservé of course, tout simplement et aussi devant le succès de certaines représentations qui se sont envolées en un rien de temps (Parsifal, Roméo et Juliette, les capulets et les montaigus par exemple). Donc me revoici pour Louise de Charpentier...
Eh bien un mauvais retour vais-je dire, oui ce n'est pas que les décors ne soient pas bien pensés, loin de là mais c'est plutôt l'ambiance générale, le texte est un peu plat où en tout la mise en scène donne ce sentiment. En écoutant je me disais "flat line", pas de vie dans Louise, alors qu'il est question d'amour, de Paris, de cette belle ville qui donne tant d'envies, où tout est possible àMontmartre et sur ses toits de surcroît.
Déception véritable sur cet opéra alors je ne peux pas cous le conseiller, mais vous pouvez retrouvez plus de renseignement sur le site de l'Opéra Bastille et une petite vidéo pour vous donner une idée... et le synopsis indique : "Louise a été l'un des opéras les plus joués dans la première partie du XXe siècle, pas seulement à l'Opéra-Comique, où l'on a fêté la 1000e représentation en 1956, mais aussi dans le monde entier. Pourtant, à sa création, l'?uvre fut âprement discutée. Ses détracteurs la jugèrent vulgaire, parce que, dans le sillon du naturalisme littéraire à laZola , elle mettait en scène des gens qu'on n'avait pas l'habitude de voir sur les scènes lyriques : les ouvriers. Et ils lui reprochèrent aussi de faire l'apologie de l'amour libre ? revendication il est vrai bien audacieuse pour l'époque ?, qui n'était que le prolongement sur le plan individuel des idées socialistes et même anarchistes de Charpentier.
Quoiqu'il en soit, un élément domine l'?uvre, qui lui donne un ton et une atmosphère très particuliers : Paris, la ville qui dévoie les jeunes filles et sert de refuge aux amoureux, et en particulierMontmartre , avec son cortège de fous, d'artistes, de noctambules, qui sert d'échappatoire au milieu gris et triste auquel appartient l'héroïne."
Extranos de Juan Manuel Castro Prieto à la Galerie VU
Autant j'avais adoré Pérou, Chemins perdus de Juan Manuel Castro Prieto autant je reste un peu mitigé devant cette nouvelle exposition qui se veut, il est vrai, plus intime, plus proche de lui, ouverte sur son espace personnel. C'est également et avant tout des expériences et des recherches qu'il a réalisé. Alors qui dit expérience dit difficulté également à s'inscrire dans un cadre, suivre un thème il y a donc pas mal d'éléments qui n'ont pas grand chose à voir.
Les photographies que j'apprécie le plus sont en début d'exposition, sur la droite, paisible et sensible, presque naturelle en somme.
Pour les autres je ne pourrai dire qu'elle me laisse un souvenir impérissable, il y a quand même cette touche de réalisme magique à la manière des écrivains sud américains mais il faut bien la chercher...
Allez vous faire une idée de vous même, vous serez plus enclin à décider; vous avez le temps l'exposition est en place jusqu'au 6 septembre prochain
Galerie VU
2, rue jules Cousin - 75004 Paris
Tel : 01 53 01 85 81
Un lieu incertain de Fred Vargas
On attend toujours avec impatience le nouveau polar de Fred Vargas et après dans les bois éternels et sous le vent de Neptune, qu'allait-elle pouvoir nous sortir comme histoire...
Eh bien encore un de ces petits polars de derrière les fagots où l'Histoire fraye avec le contemporain, et quel réel... Rien moins que 17 pieds devant le cimetière de Highgate à Londres... On retrouve bien entendu nos petits personnages favoris tels que Danglard, l'encyclopédiste; le pelleteur de nuages qu'est Adamsberg, Retancourt, ... qui vont devoir s'attaquer à des affaires disséminés au quatre coins de l'Europe, de Finlande en passant par le noeud de Londres tout en se perdant dans les brumes noires de la Serbie d'antan histoire de découvrir la véritable histoire du Vampire Peter Plogowitz, exhumé en 1725... puis par l'Allemagne et enfin revenir bon gré mal gré en France, à Garches ... La brigade criminelle est face à de nombreux dilemmes dans cette affaire aux rebondissements multiples et variés qui sapent les fondements même des têtes qui sont au plus haut de l'appareild'Etat sans compter que le rationalisme positiviste est en balance ....
Alors est-ce que la brigade va arriver à trouver ce qui se cache derrière les grilles du Cimetières de Highgate ? Déjà Danglard sait lui enfin en partie au moins...
Sympathique petite lecture sicilienne au creux des vagues et l'esprit dans les brumes d'un lieu incertain, franchement je suis plus que persuadé que vous apprécierez à sa juste mesure ce dernier opus. C'est vrai aussi que ce serait quand même pas mal de retrouver la bande de copain de "Debout les morts", ils étaient excellents...
Allez hop en route sur la voie du polar....
Une petite interview de Fred Vargas sur Rue 89 et sur Libération
Dans le scriptorium de Paul Auster
Voilà un petit roman qui se dévore allègrement, un roman de Paul Auster n'est jamais aussi simple qu'il n'y paraît. Faites vous à cette idée car ici, les rôles changent, s'interpénètrent pour former un roman dans le roman, une histoire de ses romans, personnages à l'appui même si au premier abord j'avais loupé cela
Donc, nous voilà, si l'on peut dire face à Mr Blank : "L'homme qui, ce matin-là, se réveille, désorienté, dans une chambre inconnue est à l'évidence âgé. Il ne sait plus qui il est, il ignore pourquoi et comment il se retrouve assigné à résidence entre les quatre murs de cette pièce, percés d'une unique fenêtre n'ouvrant que sur un nouveau mur et d'une porte qui, pour lui demeurer invisible, doit bel et bien exister puisque des ?visiteurs? vont la franchir? Sur un bureau, sont soigneusement disposés une série de photographies en noir et blanc, deux manuscrits et un stylo. Qui est-il ? Et que lui veulent ses interlocuteurs, dont cette Anna qui lui donne du ?Mr Blank? et lui parle de comprimés, d'un traitement en cours, mais aussi, étrangement, d'amour et de promesses ? Une journée se passe, lors de laquelle les ?visiteurs? qui se présentent reprochent au vieil homme de les avoir jadis envoyés accomplir de mystérieuses et périlleuses missions dont certains sont revenus irrémédiablement détruits. Et cependant qu'entre deux vertiges, corps et mémoire en déroute, Blank interroge des souvenirs qui refusent de se laisser exhumer, qu'il cherche dans le manuscrit l'hypothèse d'une explication, une caméra et un micro enregistrent le moindre geste, les moindres bruits de cette chambre où il subit son ultime et interminable épreuve?"
Face à cette aventure littéraire, on peut un peu voir en Mr Blank Paul Auster lui-même en prise directe avec les différents personnages de son oeuvre passé, future peut être, allez savoir, ce serait un petit clin d'oeil... Aussi, face à cet étrange roman, on peut se sentir complètement désorienté et sans repères un peu comme l'écrivain devant la page blanche, devant l'acte à venir et les chemins que prend sa plume pour se diriger, se mouvoir dans ce magma en fusion qui est en gestation.
Aussi, un roman dans le roman, une histoire, l'Histoire de Mr Blank qui, quoi qu'il fasse est à la merci de son maître virtuel, le fantastique n'est pas loin le réalisme poétique sud américain donc en filigrane, Borges est pour un temps revenu vers nous et s'est réincarné. Explorons donc la lisière des mondes qui se construisent et qui se finissent, les doutes nous assaillent et l'on pourrait se perdre si l'on n'y prend garde. Un grand roman qui revient sur Paul Auster lui-même. C'est vrai que j'ai toujours été un peu fan de son univers
Un extrait sur le site d'Actes Sud avec la Bibliographie de Paul Auster dont je dois bien avoir lu ou vu quasiment la plupart de ses livres romans ou essai d'ailleurs... Un univers à découvrir assurément, mais si vous ne connaissez pas, il vaut mieux que vous commenciez par Moon Palace, Mr Vertigo puis la trilogie New-Yorkaise par exemple...
Un roman à lire et à relire en tout cas, un écrivain à découvrir évidemment...
Les buts de Patrick Schwartz à la galerie Les Douches
Rien d'exceptionnel me direz-vous que de photographier des cages, des buts, des barres en bois, des traits qui servent de délimitation en fonction des possibles et des situations dans le Monde. On parcourt avecPatrick Schwartz quelques pays et régions (France, Turquie, Angleterre, Vietnam, Serbie, Brésil, Afrique,...)
Le point de vue est a priori toujours le même, la position du photographe se pliant à cette logique, derrière les cages. L'appareil capte ce qu'il voit, essentiellement 2 barres horizontales et un barre verticale. Et puis, derrière s'amoncelle les paysages de toute provenance, les cités perdus, les champs à perte de vue, les barres d'immeubles, le sable du Brésil, eh oui on ne peut pas déroger à la tradition et puis aussi parfois un mur brut et rien d ?autres?
Rien d'exceptionnel et à la fois un travail documentaire sur la ville et son rapport aux buts, au football, ce sport qui où que l'on soit presque a une dimension fortement populaire et fédératrice que cela soit localement,nationalement ou même mondialement?
Une de celle que je préfère est celle exposée en premier ici, avec un point de vue légèrement différent, une vue trouble et un point de vue avec une vision du sol au ciel? cela me parle mieux en tout cas?
A ce titre, il pourra être intéressant de lire de manière plus spécifique le numéro de l'Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS) dirigé par PascalBoniface ( Interview ) en date de 2006 sur les relations entre "Football et Mondialisation"
En tout cas, un très beau texte d'Hervé Le Goff : « Cibles momentanément abandonnées, les buts se prêtent à la recherche formelle d'un artiste littéralement encagé dans un rythme obsessionnel qu'enrichissent les variations de l'environnement ou du paysage et que rompent quelques étapes insolites, comme ce filet peint en faux trompe-l'oeil sur une muraille bétonnée àCao Vinh au Vietnam ou ce calvaire de Saint-Jean du Bruel exposant son Crucifié à la violence d'un shoot trop bien centré (?). Conceptuel et plasticien, le travail de Pierre Schwartz ne parvient pas à étouffer la fibre humaniste qui gouverne la réalisation de son projet et sans doute vibret- elle un peu plus fort sur les terrains les plus humbles, quand les buts ne sont pas tous, comme à Sarajevo, à Mexico, ou à Istanbul de solides et réglementaires tubulures de métal aux normes dimensionnelles de 6m x 2,1m. Au Vietnam comme au Ghana ou en Afrique du Sud, la norme se plie à la disponibilité des trois bois assemblés en un parallélogramme précaire pour offrir comme ailleurs une qualité de jeu, l'énergie du combat et peut-être le commencement d'une ambition de carrière. Pause nécessaire dans ce long traveling qui déroule sans prévenir des arrières plans d'usine, de terrains vagues, ses perspectives de pylônes et de barres de cités, la brousse, la forêt, les rives des grands fleuves apportent leur mi-temps agreste et poétique, comme les autobus leur espoir d'ailleurs. (?) ».
L'exposition a débuté le 13 juin et se poursuit jusqu'au 26 juillet prochain
Avis aux amateurs de football et de photographies...
LES DOUCHES LA GALERIE
5 rue Legouvé - 75010 Paris
Tel : 01 78 94 03 00
http://www.villeouverte.com
