BLOG CULTUREL
Ma proche banlieue de Patrick Zachmann à la Cité Nationale de l'Histoire de l'Immigration
Une superbe rétrospective sur le travail réalisé par Patrick Zachmann depuis les années 80 jusqu'à nos jours. Un homme de talent dont l'intérêt s'est rapidement porté sur la banlieue et les liens qui existaient entre celle-ci, la vie sur place, la vie dans la cité. Retour aussi également sur les habitants qui composent nos banlieues, leur déracinement et le statut d'étranger à la fois dans leur pays d'accueil mais également de retour dans leur pays d'origine, un parcours à suivre qui permet de s'imprégner des différents modes de vies.
Un regard intéressant pour essayer de comprendre, ou faire comprendre la difficulté qui existe à vivre dans cet espace.
Vu d'ailleurs où la vision de l'étranger des émeutes de 2005 en France. Une réalité pour ainsi dire vécu car j'étais moi même au Vietnam lors de ses évènements et je fus surpris d'apprendre par des amis canadiens qu'il semblait se passer quelque chose en France, une connexion sur le site du journal Le Monde à l'époque m'indiquant "L'Etat d'urgence"... vision altérée et déformée par le prisme des médias qui ne propose que sensation et perte de repères...
No man's land ou la nuit près de Sangate, des hommes, des femmes cherchent à s'échapper à s'enfuir... la France terre d'accueil...
Ensuite, on enchaîne avec une série de paysage sans force visible sauf qu'ils nous montrent cette banalité, cette uniformisation et cette absence de charme de la banlieue, une terre sans vie, banale et froide comme il le souligne
En parallèle vous pourrez suivre la série Portraits de familles qui permet de naviguer entre les différents logements proposés et renter directement dans le quotidien de ces gens, une décoration on ne plus kitsch qui vous fera sourire à plus d'un titre entre l'appartement ou les bouteilles sont perchées au-dessus de la porte, les petites cadres et détail ornementaux ou encore les fusils-pelle objet d'une décoration du plus mauvais goût... avec les commentaires des habitants : "« On est tranquille [?] dans nos pyramides, tous les gens sont bien » (Madame Nys, Les Econdeaux), pour d'autres, en revanche, «les enfants se font racketter. Y a toujours eu des problèmes. C'est chacun pour soi. Y a rien du tout comme animation » (Monsieur et Madame Guignard, Villiers-le-Bel)".
La série sur les jardins ouvriers ouvre de nouvelles perspectives dans la mesure où souvent déracinés, les personnes essayent de reproduire leur environnement perdu, cela leur permet aussi de socialiser plus facilement et surtout de sortir de leur quotidien lugubre. "« Moi, j'suis au cinquième étage, alors quand j'descends, j'suis content », clame Ernest. Mais aussi comme un lien à sa terre d'origine : « Je ne conçois pas un jardin sans choux. C'est la base. On fait la soupe avec », me dit Madame Da Silva?
La pose ou une série d femmes maliennes dans des boubous colorés puis la série sur les Lieux de prière qui permet de voir des mosquées et autres lieux de prières vidés de gens, après la cohue et la rencontre avec le très-haut, les salles redeviennent vierges.
La série Maliens, ici et là-bas donne à voir entre noir et blanc pour le mali et en couleur ici la vie dans deux endroits, un déracinement équivalent des deux côtés, une quête d'identité : "Si les immigrés maliens gardent généralement un lien très fort avec leur pays d'origine, ils n'en sont pas moins perçus, dans leur village, comme des émigrés et considérés, ici, comme des étrangers".
Une des plus belle série est intitulé Quartiers Nord de Marseille, ou Patrick Zachmann prend des photographies lorsqu'il a trente ans lors d'un stage de photographie et 23 ans après, les mêmes personnes retrouvées, le choc des images est parlant....
Et l'exposition se termine avec Implosion qui correspond à : "Lors de la première démolition d'une barre de la Cité des 4 000 à La Courneuve en 1985, j'ai tenu à être témoin de cet anéantissement et à en fixer les traces. J'aurais pensé que la disparition instantanée d'une tour créerait plus d'horizon. Je découvre, en fait, d'autres barres cachées par la première". Les photographies parlent d'elles-mêmes, le paysage urbain se redécouvre...
Voilà, une exposition que je vous recommande vivement dans un lieu qui mérite le détour
Retrouvez le détail de l'exposition et des thèmes abordés sur le site de la Cité Nationale de l'Histoire de l'Immigration
Palais de la Porte Dorée
293, avenue Daumesnil 75012 Paris
Seul dans le noir de Paul Auster (8/10)
Même ceux qui ne l'apprécie guère seront surpris, il n'y a pas la même ambiance que d'habitude. On est dans un autre univers, proche de celui de Jorge Borges pour certains passages, l'imagination d'un écrivain de renom August Brill ne s'arrête pas et elle va au delà de la création elle-même. L'écrivain se surpasse pour trouver une autre réalité, sortir de la sienne et inventer des possibles. C'est son rôle et peut importe les conséquences car elles sont toujours là, au détour d'une rue, d'un hélicoptère ou encore dans vos rêves. Ce soir, vous dormirez différemment, espérant que vous ne soyez pas au coeur de l'oeuvre d'un Homme. Propulsé dans une réalité aux contours si vrais que le réel se superpose à un autre réel, une autre facette et d'autre temps s'offrent à vous.
Après Seul dans le noir, vous envisagerez la réalité d'une autre manière, sous un autre angle après cette lecture même si tous les possibles sont encore là, en gestation. Mais il y a surtout deux parties dans ce roman, un retour sur un homme, son passé ce qui le caractérise, ses actions mais aussi son passé et sa manière d'être lui, d'être avec les autres, avec ses proches. Une belle histoire que je vus conseille très vivement d'embrasser afin de découvrir un autre monde
Et puis pour ceux qui ne connaisse pas encore je ne peux que vous conseiller les titres suivants : Trilogie new-yorkaise, Moon Palace, La Musique du hasard pu encore Mr. Vertigo et Le Livre des illusions pour commencer l'oeuvre de Paul Auster
Les enfants du Néant d'Olivier Descosse chez Lafon (5/10)
Avant de vous parler de ce livre, je dois vous parler de Chloe Nolife. En effet, il y a quelques temps j'ai reçu un premier courrier électronique d'une jeune fille qui voulait quelques conseils afin de créer un Blog. Cela me paraissait une bonne initiative et dans cette optique, je lui ai conseillé quelques plate formes telles que word press, Blogger, over-blog ...
Je reçois alors un nouveau courrier électronique de cette même Chloé Nolife dont vous aurez remarqué l'avatar assez explicite. Dans ce second courrier électronique, voilà qu'elle commence à me parler de sa vie, de son petit frère et que la discussion commence à dévier de façon pas très clean à mon sens. Aussi, je ne réponds pas. Un autre courrier électronique suit alors dans lequel elle continue à me parler alors que je n'ai pas répondu au second courrier électronique. Je réponds alors que le mieux est qu'elle s'exprime directement sur son blog et que je n'ai pas le temps à lui consacrer.
Suit alors un quatrième courrier électronique m'invitant à aller voir une vidéo posté sur You tube. Intrigué quand même, j'y vais et voilà que l'on m'annonce qu'il s'agit d'une opération marketing sur le dernier livre, un thriller d'Olivier Descosse les enfants du néant.
Je réponds alors en indiquant que c'est bien joué et demande si l'on peut m'envoyer le livre afin que je lise de quoi il retourne maintenant...
Tout cela pour vous dire qu'il faut maintenant être assez méfiant et que les frontières du Marketing reculent chaque fois un peu plus, s'investissant dans notre vie privée avec des messages et des engrenages qui s'ils ne sont pas contrôlés peuvent s'avérer extrêmement dangereux surtout pour une population jeune et sans réel repères...
Et le Chloé Nolife de lafon de tourner au vinaigre...chez Lafon et un résumé également disponible ici et là et la et... ou comment le buzz marketing se retourne contre ses auteurs....
Pour ce qui est du thriller, Les Enfants du Néant, à vrai dire j'ai du le lire en un temps record et sans vouloir lui jeter la pierre, il m'a semblé est "trop linéaire". En effet, tout s'enchaîne et s'emboîte à la manière d'un empilement de situations et l'on a du mal à croire à ce que cela ait jamais pu arriver ni que cela arrive jamais de cette manière. De plus, les personnages sont un peu trop transparent, évident, leurs parcours et les possibles qui arrivent sont par la trop évident, il n'y a quasiment pas de surprises même le dénouement final ne surprend pas plus que ça. Aussi, bien que toutes les recettes soient là, condenser cela ne m'a pas convaincu outre mesure...
Enfin, je ne comprends pas pourquoi il est indiqué sur le quatrième de couverture qu'il s'agit d'un roman sur Internet et ses dérives potentielles. Il s'agit juste d'adolescents en souffrance qui cherche des échappatoires comme ils le peuvent... Rien d'exceptionnel sous le soleil....
Home de Yann Arthus-Bertrand
Je vous conseille vivement de voir Home de Yann Arthus Bertrand, le film est en accès libre sur YOU TUBE (jusqu'au 14 juin).
Une petite merveille racontant de manière didactique la vie de la terre et l'épuisement progressif de nos ressources.
Une prise de conscience de l'importance de la nature et de l'écologie qui devient chaque jour une préoccupation de chacun. Profitez des images sublimes récoltées de par le monde montrant les mystères et la magie de la terre et de sa diversité. Rencontre avec cette beauté immanente que nous offre notre planète bleue mais qui est vouée à disparaître dans les prochaines décennies...
Pause de longue durée...
Voilà qu'après quelques années de découvertes culturelles en tout genre, une pause de longue durée s'impose afin que je puisse me consacrer à d'autres projets.
L'avenir nous dira si un retour est envisageable et si oui sous quelle forme.
En attendant, profitez bien des plaisirs culturels...