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Bande dessinée Herwann Perrin Bande dessinée Herwann Perrin

Rosalinde contre-attaque (sévère) de Thomas Cadène [6,5/10]


Encore une trouvaille digne de ce nom et tout en décalage avec ce que l'on peut lire.

Ici on s'attachera à la fois à cette histoire pas banale et surtout aux personnages et aux dessins, à la couleur à la manière d'une aquarelle dont on serait les seuls détenteurs.

Rosalinde, c'est qui, eh bien une sorte de super-héros des temps anciens ou futurs, allez savoir, une dame qui était agent secret dans une autre vie et qui revient à la vie lorsque la terre est attaquée par les aliens, des sortes de pieuvres géantes qui sèment la désolation et le chaos. Elle sauvera son ennemi de toujours, la sculpturale et pulpeuse Muchu qui aurait séduit l'homme de Rosalinde...

Une fois son rôle de gardienne du temple accompli, elle veut se poser mais c'est sans compter sur le pouvoir et sa faculté de manipulation à outrance qui font de Rosalinde leur fer de lance, leur machine à gagner alors que dans l'ombre ils ne vivent que dans l'idée de dictature. A ce titre Muchu devient d'ailleurs très encombrante, elle qui prône une liberté sans faille et n'est pas dupe des manigances des sages fous...

Une sacré caricature du pouvoir en tout cas et de la naïveté des citoyens et parmi eux les plus purs... Où va notre société, on se le demande.... Au-delà de l'histoire, c'est la mise en page, les aspects graphiques et la poésie qui s'en dégage qui sont une belle découverte





Plus d'informations et une interview sur le site de France 5

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L'Oeil du mal (eagle eyes) de D.J. Caruso [5/10]


Houla la, je file un mauvais coton moi... qu'est-ce qu'il m'a pris d'aller voir Eagle eyes... Bon je dois dire que je ne suis pas très inspiré ces derniers jours, il n'y a pas grands choses, je ferai  mieux de m'abstenir... on verra bien mercredi...

Enfin voilà, j'y croyais moi au film Big brother is watching you mais bon même si le rythme est là haletant, palpitant, il n'y a quand même pas grand chose de novateur dans cet épisode remixé façon War games version amélioré fin 2008 avec les trucages et toute la panoplie de buzz qui existe en plus aujourd'hui.

Oui, c'est vrai que c'est flippant mais bon on a quand même du mal à y croire à cette interconnexion de tout, de cette surveillance de tous les instants qui voit la vie de deux individus choisit un peu par hasard, enfin pas tant que ça au final se voir propulser agentsultra-secrets, détenteur d'un savoir et d'une dextérité hors pair, leur permettant d'échapper au FBI de manière magistrale et pourtant celui-ci n'est pas en reste et réfléchit vite et bien, non vraiment.
Bon il est vrai que l'action est au rendez-vous et quand on voit Quantum of solace (autre erreur magistrale), c'est clair que côté action, on préfère celui-ci... mais bon ce serait bien d'aller plus loin, de pousser un peu la réflexion de retrouverGattaca ou un autre bon film en sous main, enfin d'avoir un peu de répondant que diable. Ici, il n'est question que d'une succession de scènes d'actions qui s'enchaînent sans fin... Au moins ils auraient pu nous épargner cette fin à l'américaine et faire un exemple, un martyr et en tirerles conséquences, c'est toujours trop facile d'avoir le dernier mot...

Voilà, vous l'aurez compris, on évite.... sauf pour les adeptes...


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Burn After Reading des frères de Coen [5/10]


Oaip eh bien c'est pas folichon quand même ce nouvel opus des frères Coen.

Bon c'est vrai qu'après No country for Old men on ne pouvait pas s'attendre à un autre petit bijoux mais quand même... de là à nous sortir celui-ci. Enfin, quelques uns ont bien ri de cet épisode donc je suppose que cela a quand même fonctionné pour certains... tant mieux mais pas pour moi. Bon c'est vrai que c'est complètement loufoque et espiègle et que les acteurs sont là pour rehausser le tout mais quand même ils en font un peu trop, Brad Pitt le premier en écervelé de première mais c'est vrai qu'avec Georges il forme quand même un beau duo et puis on notera quand même lesbnelles phrases prononcées par le Président des États-Unis à la fin du film... c'est sûrement un réel qui existe, malheureusement d'ailleurs ou heureusement allez savoir. L'ambassade russe est la digne héritière des années ou le froid régnait et un peu trop caricaturale quand même et Malkovich est encore tombé sur la tête mais cela, c'est plutôt bon enfant...

Ah oui mais de quoi s'agit-il au fait ... Eh bien d'un analyste de la CIA qui est mis au rencard; il décide alors d'écrire ses mémoires... Sa femme veut le quitter et a depuis quelques temps une relation avec un ancienMarshall, Brad pitt et Linda Litzke sont employés d'un gymnase et tombe sur le cd contenant les mémoires de l'analyste, ils pensent pouvoir le faire chanter, cela permettrait notamment de payer à Linda une série d'opérations de chirurgie esthétiques. C'est alors que tout s'enchaîne entre imbroglio et amateurisme, touts'interconnecte et les évènements se précipitent sans qu'ils soient évidemment maîtrisés, c'est un mess, un bordel innommable que la CIA doit gérer...

A la limite, ils auraient dû pousser encore plus loin la loufoquerie et le délirant, j'aurai plus apprécié... so BOF BOF



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Party Animals & Disco Biscuits par Kid Loco [8/10]



Alors voilà, un petit album que je vous conseille vivement de découvrir en cette veille de nouvelle an... il y a du bon dans ce dernierKid Loco et quelques chansons favorites aussi comme Pretty Boy Floyd avec ses déclinaisons. Cela faisait quelques années qu'il n'avait plus sorti d'album, le voilà en pleine forme, le havrais est de retour et cela tombe bien, nous étions au Havre il y a peu, Etretat aussi, c'est toujours un plaisir surtout quand le soleil est au rendez-vous et la lumière alors avec un peu de son en plus, il n'y a rien de tel.


Allez on s'envoit une bonne lampée de ce nouvel album qui a des airs assez printaniers et quelques morceaux me font penser aux Beatles ou quelque chose d'approchant, en tout cas, on se laisse porter par 10-15, The specialist, Nijack Blues puis Oh lord ou Motocycle Angel et c'est bien agréable alors laissez vous tenter par le Kid, vous ne serez pas déçu, au contraire, surpris et intrigué vous partirez sans doute à al rencontre d'autres albums ... pour y découvrir d'autres délices

Vous pouvez bien entendu vous faire une idée de Kid Loco en allant sur son espace My Space  ou sur le site internet de Kid Loco et il sera à la Maroquinerie le 18 mars 2009
Également une belle chronique chez Des oreilles dans Babylone 



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Putain de Guerre (T.1) 1914, 1915, 1916 de Tardi et Verney [10/10]




Avis à tous, un grand monsieur que Jacques Tardi, on le sait déjà mais il vient encore de franchir un cap avec Putain de Guerre ! (1914 - 1915 - 1916) à la fois une bande dessinée au langage soutenu, un monologue d'un de ces poilus ressortit de l'enfer, une déclinaison de trois années de guerre et une histoire de la guerre par Verney, un excellent doublé qui permet à la fois de se rendre compte du quotidien de ces hommes, de cet enfer dans lequel ils ont été envoyés, abandonnés à leur sort et dont ceux qui sont sortis n'auront jamais été les mêmes.

"C'était nous les petits soldats français sous un soleil de plomb, les pieds dans les champs de blé, la tête au champ d'honneur, la trouille au ventre et la merde au cul" Voilà, on est en 1914 et c'est juste le début de cette sale guerre qui va s'enliser dans les années. le départ des français vers le front, le départ des allemands vers la France et puis la boucherie qui commence, l'absence d'équipement adapté, la mort qui rode et la guerre qui s'enlise, les tranchées sont les tombes de ceux qui sont encore en vie. La boucherie et le sang peut continuer, les chairs qui explosent, les conditions extrêmement rudimentaires de survie. Le piège des tranchées est là qui mine la vie, les hommes jusqu'à vouloir se mutiler voire en mourir... la guerre dans toute son horreur, l'enfer a portée de main, les odeurs pestilentielles qui émanent de ces chairs, de ce bourbier humain. 

"C'est là, au coeur du brasier, que que les aurais voulus, tous les gros malins : Joffre le président, le kaiser et ses ministres, les curés, tous les généraux, et ma mère pour m'avoir mis au monde"

En lisant ces lignes, on s'accroche et on se désespère du genre humain parfois des situations individuelles qui sont absurdes. Puis il y a aussi la mission civilisatrices, le renfort de la "Force Noire" par la France, les renforts des colonies britanniques éduquées... le sacrifice devrait-on plutôt dire... et Joffre dans sa folie qui s'entête alors que les morts tombent comme des mouches jusqu'à 25000 par jour, c'est énorme, le bilan de cette guerre sera impitoyable. 

"Tout ça ne ressemblait plus à rien. dans le Grand chaudron où on était, on s'efforçait de tenir des positions dérisoires au beau milieu d'une décharge publique - une sorte de morgue en plein air"

Puis c'est la guerre chimique qui commence, l'ypérite et les conditions rudimentaires de protection, l'horreur qui se poursuit d'une autre manière, le minage et la destruction de villages entiers, la promiscuité et le manque de renforts, l'absence de stratégie et l'appel à la cohésion nationale, au sursaut, Peguy mourra dans cette sale guerre en 1914 : "Heureux ceux qui sont morts pour la terre charnelle, pourvu que ce fût dans une juste guerre", on se demande bien ce que peut être une guerre juste, en tout cas pas celle-ci... la guerre se mécanise, s'industrialise, les hommes tiennent dans la somme, à Verdun, les allemands n'arrivent pas à avancer... 

Un terrible récit sur la guerre, sur ces hommes qui compose les bataillons de morts vivants et qui n'attendent que la délivrance....


A lire 

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