BLOG CULTUREL

Musique Herwann Perrin Musique Herwann Perrin

Santogold [8/10]


Ah la la, musique quand tu nous tiens, voilà que je me suis laissé tenté par Santogold pour mon plus grand plaisir et le votre bientôt, enfin espérons le, il est de ces petits groupes qui une fois l'écoute passé revienne inlassablement. Alors on rejoue son MP3 favori et c'est reparti pour un tour voire 2 ou 3 d'ailleurs.

Que vous dire sur Santogold, eh bien une découverte via Laurent, c'est efficace, viellot et neuf, une voix qui vient d'avant, des années 80 ou quelque chose comme ça, elle vous surprend, vous n'avez plus qu'à vous plonger dans LES ARTISTES pour comprendre ce qu'il vous arrive. Un peu de fraîcheur surannée en ce bas monde, que diable. 

On peut lire sur son My Space: "Composed of absolutely no members, Santogold is also the first musical outfit capable of claiming the planet's broiling collective consciousness as their front woman. Longtime collaborator, singer and songwriter Santi White says of her work with Santogold, ?We began trying to write pop songs to sell, which made us depressed, so we started writing songs for ourselves instead.? The results of that self centered conceit is the songwriting work heard for the first time on the full length self-titled Santogold album, released in 2008 on Downtown/Lizard King (US) and Atlantic (UK)"

Côté influence, eh bien lisez Wikipedia  pour en savoir un tout petit peu plus : "Son premier album sort en mai 2008 en France, précédé du single L.E.S Artistes. Sa musique est empreinte d'influences très diverses : la soul d'Aretha Franklin, la pop des Talking Heads et des Smiths. Son disque doit aussi beaucoup au dub et à la new wave : la chanteuse précise d'ailleurs que "My Superman" est basé sur une chanson de Siouxsie and the Banshees, "Red Light""

Penchez vous sur l'espace My space de Santogold, vous comprendrez rapidement que vous devez vous procurez l'album...

Lire la suite
Photographie Herwann Perrin Photographie Herwann Perrin

Le bestiaire de Marianne Peltzer au Musée en herbe

La tortue : 1 bonnet, 1 chaussette, 2 chaussons, 1 pression. 

Une fois n'est pas coutume, une publicité qui débarque dans une boîte au lettres et qui se retrouve sur le Web... enfin ce n'est pas pour dire mais le bestiaire de Marianne Peltzer présenté pour la marque Petit bateau valait la peine que l'on s'y arrête quelques minutes tellement il est réussit.

Étonnant résultat qui a aboutit "grâce à la créativité d'une gentille baby-sitter faire d'une serviette de table, un lapin en deux habiles jeux de mais. les coquillettes sont froides mais l'idée se cache dans le cerveau de Marianne. En manipulant des culottes et tee-shirts Petit Bateau, Marianne et son souvenir pensent ensemble à un bestiaire dont le fil - de coton - rouge serait le vêtement petit Bateau". 

Voilà c'est parti et voyez un peu avec quelle dextérité et quelle imagination elle s'embarque dans une véritable petite création, exposition pour le simple plaisir des yeux et le clin d'oeil.

Le lapin : 1 brassière, 1 body, 2 boutons rouges.

La souris : 2 bodies, 2 boutons. 

La chouette : 1 culotte, 1 chemise à bretelles, 184 étiquettes, 2 boutons

Et je vous laisse découvrir de vous même les autres animaux.... en tout cas un grand bravo...

A découvrir au Musée en Herbe du 3 au 13 décembre 2008
21, rue Hérold - 75002 Paris

Lire la suite
Livres Herwann Perrin Livres Herwann Perrin

Mon ange de Guillermo Rosales [7/10]

Un livre poignant que celui de Guillermo Rosales, un exilé cubain communiste et révolutionnaire du début qui est exilé sur le sol américain. 

Miami, cette grande dame lui tend les bras et sa famille qui l'accueille comme un moins que rien et lui dénie tout place dans cette nouvelle société. La seule issue proposée est le Boarding Home, un asile de fous. Tenu par Curbelo, un ancien cubain exilé sans foi ni loi et Arsenio son homme à tout faire qui n'est plus qu'un homme bière volant, violant et violent. C'est l'antre de la misère qui attend William Figueras, lui qui a lu tout Proust, Joyce, Hemingway,.. à quinze ans. C'est le fond du fond, la vie qui s'arrête où plutôt qui s'effondre d'elle-même pour que commence une longue agonie faite de violence, de dégoûts. Dans cet asile des gens en perdition se croisent, errent dans les limbes de la société devenant pour ainsi dire des fantômes, des non-humains sans plus aucune dignité. 

Le refus de la mise en cage sera plus fort enfin quelques jours mais la société ne laisse pas s'échapper aussi facilement les êtres en perdition, la manne financière et l'absence de perspective font le reste. Difficile de redevenir normal lorsque l'on est tombé dans ce monde là et que l'on a plus d'autres repères qu'un vieil ami qui ne peut plus rien pour vous...

Longue descente aux enfers de cette homme brisé, critique acerbe à la fois du régime castriste, des exilés cubains, de la société américaine...

Dans le réel, Guillermo Rosales a été dépressif, malade et a été interné dans un asile semblable à son Boarding home... 

On peut lire sur le quatrième de couverture que "Reinaldo Arenas et Carlos Victoria ont célébré dans leurs ?uvres Guillermo Rosales, l'ami génial et fou qui s'est donné la mort".

Extrait : "On pouvait lire boarding home sur la façade de la maison, mais je savais que ce serait mon tombeau. C'était un de ces refuges marginaux où aboutissent les gens que la vie a condamnés. Des fous pour la plupart. Mais aussi des vieillards que leurs familles abandonnent pour qu'ils meurent de solitude et n'empoisonnent plus la vie des triomphateurs.
? Ici tu seras bien, dit ma tante, assise au volant de sa Chevrolet dernier cri. Il n'y a plus rien à faire, tu l'admettras.
Je comprends. Je ne suis pas loin de la remercier de m'avoir trouvé ce taudis pour rester en vie sans avoir à dormir sur des bancs publics, dans des parcs, couvert de crasse, en traînant mes baluchons de vêtements.
? Il n'y a plus rien à faire.
Je la comprends. J'ai été enfermé dans trois asiles de fous au moins depuis que je suis ici, dans cette ville de Miami où je suis arrivé il y a six mois pour fuir la culture, la musique, la littérature, la télévision, les événements sportifs, l'histoire et la philosophie de l'île de Cuba. Je ne suis pas un exilé politique. Je suis un exilé total. Je me dis parfois que si j'étais né au Brésil, enEspagne, au Venezuela ou en Scandinavie, j'aurais fui tout autant leurs rues, leurs ports et leurs prairies. 
? Ici tu seras bien, dit ma tante.
Je la regarde. Elle me regarde avec dureté. Aucune pitié dans ses yeux secs. Nous descendons. On pouvait lire boarding home sur la maison. Une de ces maisons qui recueillent la lie de la société. Des êtres aux yeux vides, aux traits anguleux, aux bouches édentées, aux corps malpropres. Je crois que de tels lieux n'existent qu'ici, auxEtats-Unis . On les connaît aussi sous le nom de homes tout court. Ce ne sont pas des établissements publics. N'importe quel particulier peut en ouvrir un à condition d'obtenir la licence del'Etat et de suivre un stage paramédical. "
Lire la suite
Cinéma Herwann Perrin Cinéma Herwann Perrin

Mesrine : L'Ennemi public n°1 de Jean-Francois Richet [8,5/10]

Après un premier volet Mesrine, l'instinct de Mort  très réussi, voilà une seconde partie tout aussi bien réussie. 

Au départ, j'avais cru ouïr que cela ne serait pas le cas, que la deuxième partie était décevante. Eh bien non, je dois dire qu'en plus de 4 heures, Jean-François Richet garde toute sa force et ne nous laisse que très peu respirer dans cette histoire romancée mais bien réelle. On ne pourra que sourire des diverses escapades de Mesrine, de sa capacité à embellir la situation, de sa manière de revendiquer un certain humour et un franc parlé bien établi, une certaine vision de la presse aussi. 
L'évasion de Lille est rocambolesque, l'arrestation par broussard au champagne est quelque peu idyllique et il faut de part et d'autres avoir une sacré répartie pour pouvoir en arriver là même si la fin des fins laisse penser à une machination bien organisée pour faire disparaître un personnage devenu au fil des ans de plus en plus incontrôlable. Il s'agissait alors d'une époque quelque peu formidable, ou encore le rêve du tout est possible existait, même pour les bandits de grands chemin. Toujours cette vision romantique qui ressort du film même si c'est la violence qui est là derrière et comme le dit l'avocat général, il ne s'agit au final que d'un gangster, d'un voyou derrière ses airs de bon vivant. Il est vrai que celui-ci était un peu différent, plus fantasque, plus fou, 4 évasions dont une de la santé après quelques années en quartier de haute sécurité, on comprend que les conditions de détention ne sont pas optimales et si dans son cas un retour à la vie normale n'était pas envisageable, envisagée, il n'empêche qu'il y a manière et manière pour traiter les êtres humains. Quelques coups de chance aussi comme cette partie de campagne ou encore cette petite visite à al police ou pour voir son père, au nez et à la barbe de la gendarmerie...

Donc, à la fois un grand bonhomme mais également et surtout un grand enfant qui s'énerve pour un rien. Un homme qui n'est pas en phase avec le système et qui au delà de toute revendications politique ne fait que se placer en dehors des lois établies, il sait qu'il ne vivra pas très longtemps, qu'il est allé trop loin et que la seule issue pour lui est la mort qui l'attend et pourtant au lieu de partir ailleurs, il reste à Paris, tout simplement...

On ne s'embête pas, au contraire et toujours Vincent Cassel aux commandes qui mène de bout en bout ce personnage épique qui aurait largement pu figurer dans les romans policier mais qui reste bien réel au final...

Lire la suite
Cinéma Herwann Perrin Cinéma Herwann Perrin

Hunger de Steve McQueen [6/10]


Avec Hunger, on devait s'attendre à quoi ? je n'en ai aucune idée, j'avais juste vu la bande annonce, un peu énigmatique mais belle, un surveillant sous la neige qui s'interroge, peut être ? la neige qui tombe, les flocons qui absorbe le sang. Aussi, n'avais-je aucun a priori et plus un bon feeling... Malheureusement, le résultat me semble quand même assez décevant par rapport au sujet traité. 

En effet, de la violence et de la violence encore et encore. Non pas gratuite, loin de là, mais on apprend presque par la bande le pourquoi du comment de la "Blanket and No-Wash Protest" qui s'éternise depuis combien de temps avec son lot d'horreur, de cellules pleines de merde,... Les raisons de la lutte de ces militants de l'IRA, de ce militant Bobby Sands en particulier sur lequel l'histoire se focalise. L'horreur des quartiers de sécurité et cette absence de négociations des britanniques, de ce combat frontal entre deux parties, entre l'IRA et le gouvernement tannique, lutte sans fin, enfin cela semble aller mieux depuis quand même quelques temps mais a quel prix, on connaît le prix du sang qu'on pu payer toutes les familles meurtries par cette guerre. 

Les droits revendiqués : "The protest continued with no sign of compromise from the British government, and by late 1979 nine out of ten newly arriving prisoners were choosing to join the protest.[10] In January 1980 the prisoners issued a statement outlining what were known as the "Five Demands":
The right not to wear a prison uniform;
The right not to do prison work;
The right of free association with other prisoners, and to organise educational and recreational pursuits;
The right to one visit, one letter and one parcel per week;
Full restoration of remission lost through the protest" (Wikipedia)

Lire également l'article du Guardian sur le sujet : The legacy of the hunger strikes : Bobby Sands and nine other republican prisoners died on hunger strike in Long Kesh 25 years ago. What became of those who survived? Melanie McFadyean finds seven of them and asks: was it all worth it?

Horreur de la répression des prisons, de la détermination sans failles des deux côtés et des représailles qui ont pu s'en suivre. trop long entretien avec le père Dominic Moran pour annoncer sa volonté d'entamer une grève de la faim... C'est la lente descente aux enfers pour Bobby Sands qui décide de revendique encore et encore ses droits, notamment celui d'être reconnu et d'obtenir le  statut de détenu politique alors que l'on le traite de vulgaire criminel comme tous ses compagnons. Le bras de fer a commencé, combien devront mourir pour que la situation bouge ? En tout cas, on suit cette longue route vers la mort, ce long chemin de croix qui est la seule option que ces hommes ont pu trouver pour revendiquer leurs droits.

Dommage que le rendu soit pas à la hauteur du propos...


Lire la suite