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Shoji Ueda à la Maison européenne de la Photographie et à la Galerie Camera Obscura
Une petite rétrospective sur Shoji Ueda que l'on peut retrouver à la fois à la Maison européenne de la Photographie (MEP) et à la Galerie Camera Obscura. C'est vrai qu'à la Galerie Camera Obscura, c'est également une exposition un regard croisé entre Shoji Ueda et Jacques Henri Lartigue. Un parcours très réussi d'ailleurs que cette mise en face à face de deux géants moderne de la photographie. Des photographies qui sautillent si l'on peut dire.
L'approche proposée par la MEP est plus chronologique, étape par étape on suit l'évolution du photographe vers ses dunes et la mise en avant, essentiellement, des membres de sa famille, c'est un parcours qui retrace l'ensemble de sa carrière. Alors qu'à la Galerie Camera Obscura, c'est plus une vision double avec Lartigue qui prime et il ne manque pas de parallèles... au contraire. Au final, on retrouve évidemment moins de photographies à la Galerie Camera Obscura mais il y a également quelques photographies présentées qui ne sont pas à la MEP. Donc en résumé si vous avez le temps les deux parcours sont intéressants... et sont en place jusqu'à la fin du mois de mars 2008.
Les photographies de Shoji Ueda sont toutes empreintes de cette poésie douce, subtile et de cette lumière rare, celle des dunes effectivement qui renvoie à un autre monde, à un monde lointain, sans fin ou la perte de repères au loin s'efface... Entre surréalisme et simplicité, son regard capte des moments, des instants tels celui du "renard" des sables, le feu d'artifice, des compositions artistiques au fond immaculé et surtout des situations qu'il a scénarisées et qui sont pour la plupart légèrement décalée, en attente ou dépendante d'un autre évènement... Un moment de plénitude qu'il est bon de partager.
Au final, les deux expositions présentées sont complémentaires, l'une axe sont approche plus sur le mouvement dans les photographies de Shoji Ueda alors que l'autre montre une oeuvre d'ensemble.
Armelle Canitrot de La Croix indique : "Si comme André Kertész ou Man Ray, il se prêta volontiers à des expérimentations dans son laboratoire, c'est plutôt avec la philosophie d'un Jacques-Henri Lartigue, amateur génial dont il a toujours affirmé se sentir proche. « Je ne fais que des photos qui me plaisent », déclarait-il. Là réside sans doute le secret de la fraîcheur de son ?uvre et l'origine de sa liberté de ton. Avec un style tendre et inimitable qui évoque parfois celui de son compatriote le réalisateur de cinéma Ozu, Shoji Ueda a su réinventer un monde en puisant son souffle et son inspiration aux sources encore vivantes de sa propre enfance". et pour compléter un autre article bien agréable sur RFI.
En tout cas, il n'y a pas photos, allez-y, vous allez vous régaler
Maison Européenne de la Photographie
5/7 rue de Fourcy - 75004 Paris
Tel: 01 44 78 75 00
Galerie Camera Obscura
268, boulevard Raspail 75014 Paris
Tel: 01 45 45 67 08
Urban Landscape, de Berlin à Shangai de Jean-Christophe Ballot à la Maison européenne de la Photographie
Ce que j'aime dans l'urbain, entre autres bien évidemment, c'est cette grandeur qui peut exister et cette complicité qui maintenant existe partout. Que l'on se trouve àNew York, Chicago, Berlin, Paris ou Shangai, tout s'efface et ne devient qu'une seule et même ville dans lequel nous perdons nos repères et levons la tête pour voir ces constructions gigantesques qui nous surplombent.
Bon, ce n'est pas non plus tout à fait vrai, il existe encore des différences entre l'approche made in USA et made in Asia comme on peut le voir, des pays plus jeunes où en pleine effervescence dans lesquels l'anarchie ou le grandiose sont là, des échangeurs en forme d'oeuvre d'art, cercle infernal, des publicité rageuse dans les rues deNew York ou de Shangai, l'Europe, rattrape petit à petit ces ensemble mais garde encore une unité différente dans les grandes villes que sont Paris ou Berlin par exemple.
C'est un peu ce que nous montre Jean-Christophe Ballot, cette composition et ce maillage complexe propre au grand espaces urbains de quelques grandes villes. En tout cas, on a envie d'aller à New York et de se laisser littéralement happer par la ville et ses néons, ses vapeurs souterraines qui ressortent de ci de là, Shangai nous tend également la main avec ses couleurs, apercevra t-on un de ces métro antique encore en marche à Chicago ou un de ses escaliers extérieurs en fer d'immeuble si typiques de notre représentation des grandes villes américaines ?
Et puis cette photo d'un immeuble à Berlin "End", la fin fin peut être sûrement, après tout...
Jean-Christophe Ballot indique sur le site de la MEP : "J'aborde la dimension scénique et symbolique de l'espace public et les tensions urbaines issues de la rencontre des masses architecturales. Le paysage urbain devient alors un fantastique décor, un théâtre où se donne chaque jour une représentation. Mes images interrogent la mémoire, elles portent l'histoire de la ville, de la sédimentation urbaine. Quelque chose de l'ordre de la mutation et de la trace est à l'?uvre dans mon travail. A l'opposé duphotojournalisme , mes images ne s'inscrivent en rien dans l'actualité, mais en deçà et au-delà dans une distance historiée. Je travaille à la chambre 4'x5' et je choisis généralement la frontalité pour aborder mes sujets. Je privilégie ainsi les formes, les masses, les lignes et les surfaces. C'est en architecte que je construis mes images. [...]"
Un petit parcours symptomatique dans les villes qui s'étale de 1986 à 2006, cela donne une idée des évolutions de l'architecture et du monde avec quelques jolis jeu de lumières
Retrouvez le site Internet de Jean-Christophe Ballot et quelques oeuvres qui lui sont propres... (navigation pas évidente entre toutes les collections mais bon cela donne une idée d'ensemble de son travail)
Maison Européenne de la Photographie
5/7 rue de Fourcy - 75004 Paris
Tel: 01 44 78 75 00
Peter Knapp ou la passion des images à la Maison européenne de la Photographie
5/7 rue de Fourcy - 75004 Paris
Tel: 01 44 78 75 00
Photographies de Mathilde Jouannet - Mendoza Steeven Petitteville - Jean-Pierre Philippot & Bernard Stulzaft à l'espace beaurepaire
Enfin, le plaisir et la diversité sont au rendez-vous, croyez-moi, de jeunes artistes qui nous permettent de rentrer dans leur monde.
Mathilde Jouannet, c'est la quête de la photo à l'extrême, de cette 26ème photo comme elle l'indique, celle qui clôt la pellicule, qui termine lapeloch, alors souvent un peu grillé par la lumière et avec cet effet retro tout à fait sympathique, c'est assez joli je dois dire et puis cette idée de fin de cycle, c'est également un petit pari...
Ensuite, vous avez les photographies de Mendoza et ses femmes vitrines j'aime beaucoup cette approche et ce rendu, j'ai moi même une série de photographies dans le même style. Les femmes mannequins, objet d'un désir et d'une scénarisation, je me disais l'autre jour en parcourant la ville que les mannequins à tête de femme se faisait bien rares, donc une belle collection de Lo4art.
Steeven Petitteville et ses photographies à l'air usée, d'un autre temps qui ont un petit air de poésie surannée
Puis vient la série de Jean-Pierre Philippot, de ses femmes à l'italienne qui en bonnet de bain réalisé à partir de bandage et de maillot de bain/petit haut descendant sont presque des mannequins abandonnées. Elles attendent, entre l'errance et un tournage qui va les remettre en vie.Focus sur les visages de certaine,s elles sont belles et douces, les bouches se dessinent et hument l'air, la vie et l'amour. Une très belle série en tout cas et juste pour le plaisir des yeux car celle-ci n'est pas à vendre.
Et puis, cela se termine avec le nord. Bernard Stulzaft propose à cet égard de voir ses espaces gris, ou pas d'ailleurs qui bordent la côte belge jusqu'à la Hollande, ces endroits ou des "résidences secondaires" apparaissent sous la forme decaravane, mobilhome , et autres baraquement qui attendent leur propriétaire, qui attendent le retour à la vie et à l'été. Un sentiment d'abandon de perte en ressort, la tristesse est là également qui s'affiche. Retour sur une enfance, sur une vision nostalgique de laBelgique avec la série qu'il a baptisé " Number one in Belgium". Jetez un oeil aux autres séries et notamment Skate Park, il y a un petit air décalé qui est bien agréable, une petit ambiance à la Paranoid Park...
Voilà, passez faire un tour cette semaine, c'est un plaisir que de s'arrêter quelques minutes à l'espace beaurepaire et pourquoi pas faire un saut à la boutique Potemkine et acheter en import russe Zabriskie Point...
Espace Beaurepaire
28, rue Beaurepaire - 75010 Paris
Tel : 01 42 45 59 64
Geishas, Photographies de Sabine Pigalle et Design de Leiko Oshima à la Galerie Brasilia
Dans cette exposition, il y a à la fois les coiffures qui sont à l'honneur, ces objets coiffures si l'on peut dire et puis il y a aussi cette pureté originelle des corps, cette sensation d'éternité figée dans l'espace.
Aussi, pour revenir à l'exposition, on pourrait dire que c'est en quelque sorte le contenu et le contenant, la geisha, objet d'art et art lui-même, exposé aux yeux de tous pour notre plus grand plaisir. Les Geishas sont sublimes et font un tout entier et indissociable que vous ne manquerez pas d'apprécier...
Dans cette exposition, on pourrait presque dire ou penser qu'il s'agit de peinture vivante. On notera d'ailleurs que les maquillages sont réalisés par AlexandraRouger et les coiffures par David Martinez.
Allez hop, embarquez-vous dans un autre univers où l'Orient sonne à vos yeux et où les signes parlent...
Galerie Brasilia
19 rue Charlemagne - 75004 Paris
Tel : 01 42 72 38 84
